Canadiens détenus en Syrie : Plainte pour violation des droits de l’homme contre Ottawa

Olivia Carter
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Dans les confins poussiéreux des centres de détention du nord-est de la Syrie, des hommes et enfants canadiens continuent de languir tandis que leurs familles au Canada mènent une bataille juridique de plus en plus désespérée contre leur propre gouvernement. La situation de ces détenus s’est aggravée cette semaine avec le dépôt de plaintes formelles pour violation des droits de la personne contre Ottawa, alléguant que le refus du gouvernement fédéral de les rapatrier constitue une discrimination et viole leurs droits constitutionnels.

“Ces Canadiens ont été effectivement abandonnés dans des conditions mettant leur vie en danger pendant que leur gouvernement ferme les yeux,” a déclaré Farida Deif, avocate principale représentant six hommes canadiens et environ 15 enfants qui demeurent détenus dans des installations contrôlées par les forces kurdes. “Certains y sont depuis plus de cinq ans sans accusation ni procès.”

La plainte, soumise à la Commission canadienne des droits de la personne, soutient que le gouvernement a discriminé ces détenus sur la base de leur religion, ethnicité et convictions politiques présumées. Contrairement à plusieurs pays européens qui ont activement rapatrié leurs citoyens dans des circonstances similaires, l’approche du Canada a été remarquablement réticente et fragmentaire.

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a défendu la position du gouvernement lors de la période des questions hier, déclarant : “Nous continuons d’évaluer ces cas individuellement avec la sécurité nationale comme considération principale.” Cependant, les critiques soulignent que le Canada a réussi à rapatrier plusieurs femmes et enfants des mêmes régions tout en laissant des hommes et certains enfants derrière.

Les centres de détention, initialement établis pour détenir des personnes capturées lors d’opérations contre l’État islamique, ont été décrits par des observateurs de l’ONU comme sévèrement surpeuplés et manquant de nécessités de base. Dr. Samantha Nutt, qui a récemment visité les camps dans le cadre d’une évaluation humanitaire, a confié à CO24 : “Les conditions sont déplorables—nutrition inadéquate, soins médicaux limités, et traumatismes psychologiques qui auront des impacts durables, particulièrement sur les enfants.”

Des experts juridiques suggèrent que les plaintes pourraient forcer Ottawa à justifier sa politique de rapatriement sélective. Le professeur de droit constitutionnel Gerald Butts de l’Université de Toronto a noté : “La Charte s’applique à tous les citoyens canadiens, peu importe où ils se trouvent. Le devoir de protection du gouvernement ne s’arrête pas à nos frontières.”

Les familles des détenus rapportent des communications sporadiques avec leurs proches, passant souvent des mois sans savoir s’ils sont vivants ou morts. Fatima Hassan, dont le frère et deux neveux restent en détention, a décrit l’impact sur leur famille : “Chaque jour est une torture. Ma mère a 78 ans et craint de mourir sans revoir son fils.”

Plusieurs organisations internationales ont exhorté le Canada à suivre l’exemple de pays comme la France, l’Allemagne et l’Australie, qui ont mis en œuvre des programmes de rapatriement plus complets. Le Rapporteur spécial de l’ONU sur le contre-terrorisme et les droits humains a récemment critiqué l’approche du Canada comme étant “arbitraire et potentiellement discriminatoire.”

Des experts en sécurité reconnaissent les préoccupations légitimes mais remettent en question la stratégie actuelle. L’ancien analyste du SCRS Thomas Juneau soutient : “Laisser ces individus dans des installations qui se détériorent avec une surveillance minimale présente en réalité un risque de sécurité à long terme plus grand que de les ramener au pays où ils peuvent être correctement surveillés et, si nécessaire, poursuivis en justice.”

Alors que les plaintes pour violation des droits de la personne font leur chemin dans le système, la situation des détenus devient de plus en plus précaire. L’instabilité régionale menace la capacité des autorités kurdes à maintenir les installations, soulevant des inquiétudes quant à ce qui pourrait se passer si le contrôle était perdu.

Dans cette intersection complexe entre sécurité nationale, droits de la personne et obligations internationales, la question demeure : le Canada respectera-t-il son engagement envers l’égalité de traitement devant la loi, ou continuera-t-il ce que les critiques appellent une approche à deux vitesses de la citoyenneté qui laisse certains Canadiens détenus indéfiniment en terre étrangère?

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