Le fragile cessez-le-feu entre Israël et l’Iran est entré dans son deuxième jour, les deux nations maintenant une posture prudente, alors même que Téhéran défend vigoureusement ses ambitions nucléaires face à une pression internationale croissante. Ce calme provisoire fait suite à l’échange militaire direct sans précédent de la semaine dernière qui menaçait de plonger le Moyen-Orient dans un conflit régional plus large.
“Nous assistons à une pause stratégique plutôt qu’à une véritable désescalade,” a déclaré Dr. Mahmoud Farahani, expert en relations internationales à l’Université de Toronto. “Les deux nations réévaluent leurs positions tout en continuant de signaler leur détermination à leurs audiences nationales.”
Le calme temporaire a permis la réouverture des canaux diplomatiques, avec des médiateurs du Qatar et d’Oman faisant la navette entre les capitales dans un effort pour transformer le cessez-le-feu en un accord plus durable. Des sources au sein du corps diplomatique canadien confirment qu’Ottawa a offert son soutien à ces efforts de médiation, tout en restant préoccupé par la durabilité des arrangements actuels.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a adopté un ton défiant hier, déclarant que le programme nucléaire de l’Iran “reste entièrement pacifique mais non négociable” lors d’une conférence de presse à Téhéran. Cette déclaration est intervenue quelques heures après que l’Agence internationale de l’énergie atomique ait signalé avoir détecté une augmentation des activités d’enrichissement d’uranium dans l’installation de Fordow en Iran, ce qui pourrait enfreindre les limites établies dans l’accord nucléaire de 2015.
“Téhéran équilibre soigneusement plusieurs objectifs,” a expliqué Sarah Rasmussen, chercheuse principale à l’Institut canadien des affaires mondiales. “Ils doivent paraître forts sur le plan intérieur tout en évitant des actions qui déclencheraient des sanctions internationales plus sévères ou des réponses militaires.”
Pendant ce temps, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de la part des partenaires de sa coalition qui exigent une réponse plus forte au barrage de missiles iranien de la semaine dernière. Les ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir ont publiquement critiqué le cessez-le-feu comme une “capitulation face au terrorisme,” menaçant la stabilité du gouvernement à un moment critique.
Les marchés financiers ont réagi positivement au cessez-le-feu, avec les prix du pétrole chutant de 3,7% hier alors que les négociants ont intégré une réduction du risque de perturbations d’approvisionnement. La Bourse de Toronto a vu les actions énergétiques décliner tandis que l’indice plus large a gagné 0,8%, reflétant l’optimisme des investisseurs que la crise immédiate a été contenue, selon les analystes du marché.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a publié une déclaration soutenant le cessez-le-feu tout en exhortant les deux parties à “faire preuve d’une retenue maximale et à poursuivre des solutions diplomatiques.” Le Canada maintient que la stabilité régionale nécessite de s’attaquer aux dynamiques plus larges du conflit, y compris la crise humanitaire en cours à Gaza où les victimes civiles continuent d’augmenter malgré les appels internationaux.
Les analystes de la défense notent que tant Israël que l’Iran ont profité de cette pause pour repositionner leurs actifs militaires. Les images satellite révèlent que des systèmes de défense aérienne iraniens sont déplacés pour renforcer des cibles potentielles, tandis qu’Israël aurait déployé des batteries Iron Dome supplémentaires dans ses régions septentrionales.
“Aucun des deux côtés ne veut une guerre totale, mais les deux se préparent à cette possibilité,” a fait remarquer le colonel à la retraite des Forces canadiennes Michel Drapeau. “La question n’est pas si les tensions vont à nouveau s’enflammer, mais quand et avec quelle gravité.”
Alors que cette paix précaire tient pour l’instant, la question fondamentale demeure : les puissances régionales peuvent-elles établir des arrangements de sécurité durables dans un Moyen-Orient transformé par des alliances changeantes, des capacités militaires en évolution et une influence américaine diminuée? La réponse pourrait déterminer si ce cessez-le-feu représente simplement une brève intermission ou le début d’un ordre régional plus stable.