Polémique sur le changement de nom d’une école à Toronto en 2024 stoppée après les critiques du ministre

Olivia Carter
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Dans un revirement soudain qui a secoué la communauté éducative de Toronto, le Conseil scolaire du district de Toronto (TDSB) a suspendu son projet de renommer trois écoles suite aux critiques directes du ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, qui a qualifié l’initiative de “gaspillage de temps et de ressources”. Cette décision marque un tournant important dans le dialogue continu sur la façon dont les institutions éducatives devraient aborder l’héritage complexe de certaines figures historiques.

L’initiative de changement de nom, qui visait trois écoles dont l’école publique Ryerson, progressait selon le processus d’examen établi par le conseil lorsque les commentaires du ministre Lecce ont mis les procédures en suspens. L’intervention du ministre reflète les tensions croissantes entre les priorités éducatives provinciales et l’autonomie des conseils scolaires locaux dans leur approche de la réconciliation historique.

“Le conseil suspendra tout processus de changement de nom d’école pendant que nous examinons les commentaires du ministre et déterminons les prochaines étapes”, a expliqué Ryan Bird, porte-parole du TDSB, dans un communiqué publié hier. Cette suspension touche non seulement l’école publique Ryerson, mais aussi l’école publique Queen Victoria et l’Institut collégial Sir John A. Macdonald – tous nommés d’après des personnalités historiques dont l’héritage est de plus en plus remis en question.

La controverse découle d’une réflexion sociétale plus large sur le passé colonial du Canada, particulièrement concernant les relations avec les communautés autochtones. Egerton Ryerson, par exemple, a joué un rôle significatif dans la conception des pensionnats autochtones qui ont causé des torts incommensurables à des générations d’enfants autochtones. De même, Sir John A. Macdonald, bien que premier premier ministre du Canada, a mis en œuvre des politiques que de nombreux historiens reconnaissent aujourd’hui comme profondément préjudiciables aux peuples autochtones.

Pour les défenseurs autochtones qui ont soutenu ces changements, cet arrêt soudain représente un revers important. “Il ne s’agit pas d’effacer l’histoire, mais de reconnaître toute sa vérité”, avait expliqué Colleen Russell-Rawlins, directrice de l’éducation du TDSB, avant l’annonce de la suspension. “Nos écoles devraient porter des noms dont tous les élèves peuvent être fiers et auxquels ils peuvent s’identifier.”

Les considérations financières ne peuvent être ignorées dans ce débat. Le TDSB estime le coût du changement de nom d’une école à environ 50 000 $ – couvrant les changements de signalisation, d’uniformes et de divers matériels marqués. Avec un déficit projeté de 26,7 millions de dollars pour l’année scolaire 2024-25, ces dépenses sont devenues un point focal pour les critiques de l’initiative.

Les commentaires du ministre Lecce reflètent une perspective conservatrice plus large qui remet en question ce que certains appellent des “gestes symboliques” en éducation. “Je pense que les contribuables et les parents s’attendent à ce que nous nous concentrions sur les mathématiques, la lecture et l’écriture”, a déclaré Lecce lors d’une conférence de presse à Queen’s Park. “Pas à être distraits par ce genre d’initiatives qui, selon moi, détournent de la mission fondamentale des écoles.”

Le TDSB suivait une approche systématique pour le changement de nom, établie en 2021 après la découverte de tombes non marquées sur d’anciens sites de pensionnats autochtones, qui avait provoqué une introspection nationale. Dans ce cadre, les communautés scolaires pouvaient demander des révisions de nom, suivies de périodes de consultation approfondies impliquant élèves, personnel, parents et membres de la communauté avant que tout changement ne soit mis en œuvre.

Les réactions des parents restent divisées dans les diverses communautés de Toronto. “Je comprends les préoccupations financières, mais quel message envoyons-nous à nos élèves autochtones lorsque nous priorisons les budgets plutôt que de faire face aux torts historiques ?” s’interroge Maria Santana, dont les enfants fréquentent une école du TDSB. Par ailleurs, d’autres parents comme Jamal Habib rétorquent : “Avec des résultats en mathématiques qui stagnent, peut-être devrions-nous d’abord nous concentrer sur les résultats éducatifs avant de nous inquiéter des noms d’écoles.”

Alors que cette controverse se déroule, les experts en éducation notent qu’il s’agit de plus qu’une simple dispute sur les noms d’écoles—elle soulève des questions fondamentales sur qui contrôle les décisions éducatives en Ontario et comment les écoles doivent équilibrer les contraintes fiscales avec les efforts de réconciliation et d’inclusion.

Tandis que la communauté éducative de Toronto attend la prochaine décision du TDSB, une question demeure particulièrement poignante : dans nos efforts pour construire un système éducatif qui fonctionne pour tous les élèves, comment pouvons-nous aborder de manière significative les injustices historiques tout en naviguant entre des priorités concurrentes et des ressources limitées?

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