Dans une rupture décisive avec les administrations précédentes, le ministre des Finances Mark Carney a dévoilé hier un cadre politique climatique complet que les experts qualifient de pivot le plus significatif dans la stratégie environnementale du Canada depuis des décennies. S’exprimant depuis la Colline du Parlement à Ottawa, Carney a présenté de nouveaux objectifs ambitieux qui vont fondamentalement remodeler la relation entre le gouvernement, l’industrie et les obligations climatiques du Canada.
“L’ère où l’action climatique était considérée comme optionnelle ou secondaire à la croissance économique est révolue,” a déclaré Carney devant une tribune de presse comble. “Notre gouvernement reconnaît que la durabilité environnementale et la prospérité économique ne sont pas des priorités concurrentes mais des nécessités qui se renforcent mutuellement.”
Le nouveau cadre introduit des mécanismes de tarification du carbone qui augmenteront progressivement au cours des cinq prochaines années, atteignant 170 $ la tonne d’ici 2030—près du triple des projections du gouvernement précédent. Cela représente le calendrier de tarification du carbone le plus agressif parmi les nations du G7 et signale l’intention du Canada de se positionner comme un leader mondial du climat.
La réaction de l’industrie a été particulièrement mitigée. L’Association canadienne des producteurs pétroliers a exprimé des “préoccupations importantes” concernant les délais de mise en œuvre, tandis que les entreprises de technologies propres ont vu leurs valeurs boursières grimper à la Bourse de Toronto suite à l’annonce. Particulièrement notable était l’augmentation de 17% en une seule journée pour les entreprises canadiennes d’énergie renouvelable.
“Ce changement de politique crée de la prévisibilité pour les entreprises et les investisseurs,” a noté Dr. Sarah Richardson, économiste environnementale à l’Université de Toronto. “La clarté du calendrier de tarification du carbone permet aux entreprises de planifier des investissements à long terme avec confiance, ce qui a cruellement manqué dans les approches climatiques précédentes.”
Au cœur du plan Carney se trouve un fonds d’infrastructure verte de 35 milliards de dollars qui privilégiera les projets dans les communautés historiquement dépendantes de l’extraction des combustibles fossiles. La composante “Transition juste” du cadre alloue un financement spécifique pour les programmes de recyclage des travailleurs, particulièrement en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador.
Les leaders autochtones ont prudemment accueilli les annonces, particulièrement les dispositions exigeant une consultation significative sur les projets d’adaptation climatique dans les communautés nordiques. Le Grand Chef Wilton Littlechild a qualifié le cadre de “pas vers la reconnaissance des connaissances autochtones dans les solutions climatiques,” tout en soulignant que “la mise en œuvre sera la véritable mesure de l’engagement du gouvernement.”
Les groupes de défense de l’environnement, longtemps critiques de la performance climatique du Canada, ont largement salué ce changement de direction tout en notant que même ces mesures accélérées pourraient ne pas être suffisantes pour respecter les obligations du Canada dans l’Accord de Paris. Le cadre prévoit une réduction des émissions de 45% sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, dépassant légèrement l’engagement international du Canada de 40-45%.
Les réactions provinciales ont suivi des lignes politiques prévisibles. Le premier ministre du Québec François Legault a salué l’alignement avec les programmes climatiques existants de sa province, tandis que la première ministre de l’Alberta Danielle Smith a mis en garde contre d’