La Chine réagit aux navires de guerre canadiens et australiens dans le détroit de Taïwan

Olivia Carter
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Dans un échange diplomatique tendu qui a intensifié les tensions régionales, Pékin a vivement critiqué le Canada et l’Australie après que des navires de guerre des deux pays ont effectué un passage conjoint dans le détroit de Taïwan cette semaine. Ce transit, décrit par les alliés occidentaux comme un exercice routinier de liberté de navigation, a déclenché un nouveau round dans la lutte continue pour l’influence maritime dans les eaux contestées de l’Indo-Pacifique.

“Cette provocation délibérée compromet la stabilité régionale et envoie des signaux dangereux aux forces indépendantistes taïwanaises,” a déclaré Liu Pengyu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point de presse jeudi à Pékin. L’armée chinoise a rapporté avoir mobilisé des forces aériennes et navales pour “surveiller et éloigner” les navires tout au long de leur voyage à travers ce corridor maritime de 180 kilomètres de large séparant la Chine continentale de Taïwan.

Le NCSM Calgary, une frégate de classe Halifax de la flotte navale canadienne, et le destroyer lance-missiles australien HMAS Hobart ont achevé leur transit mercredi, selon les données de suivi maritime. Les deux marines ont qualifié l’opération comme étant conforme au droit international et aux pratiques établies de longue date.

La liberté de navigation dans les eaux internationales est un droit fondamental qui sert les intérêts de toutes les nations,” a affirmé le contre-amiral Sarah Thompson, commandante de la Flotte du Pacifique du Canada. “Notre présence dans le détroit de Taïwan reflète notre engagement envers un ordre international fondé sur des règles dans la région Indo-Pacifique.”

Cette manœuvre navale survient dans un contexte de concurrence stratégique accrue entre la Chine et les démocraties occidentales. Pékin a intensifié ses activités militaires autour de Taïwan ces dernières années, menant des incursions aériennes sans précédent et des exercices navals simulant des scénarios de blocus. La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire souverain, bien que l’île fonctionne comme une démocratie autonome depuis 1949.

Des analystes de la défense notent que ces transits sont devenus des signaux diplomatiques de plus en plus significatifs. “Ces opérations représentent plus que de simples droits de navigation,” explique Dr. Marcus Chen, chercheur principal à l’Institut Royal d’Études Stratégiques. “Elles démontrent la solidarité entre partenaires démocratiques et signalent une résistance collective à tout changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taïwan.”

Le ministère canadien de la Défense nationale a souligné que le transit “a été mené en pleine conformité avec le droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.” Le ministère australien de la Défense a émis des déclarations similaires, notant que leurs navires “ont exercé les droits à la liberté de navigation et de survol prévus par le droit international.”

De son côté, la Chine a constamment élargi ses revendications maritimes dans la région, établissant des installations militaires sur des îles artificielles en mer de Chine méridionale et déclarant de vastes zones d’identification de défense aérienne qui chevauchent celles des pays voisins. Pékin considère systématiquement la présence navale occidentale dans ces eaux comme provocatrice et déstabilisante.

Les implications économiques planent largement sur ce différend maritime. Le détroit de Taïwan sert de voie maritime critique par laquelle passe annuellement environ 30% du trafic mondial de conteneurs, y compris les exportations vitales de semi-conducteurs de l’industrie taïwanaise de fabrication de puces, leader mondial. Toute perturbation de ce corridor maritime déclencherait de graves conséquences pour les chaînes d’approvisionnement de l’économie mondiale.

Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a exprimé sa reconnaissance pour le transit canado-australien, déclarant qu’il “contribue à la paix et à la stabilité dans la région en démontrant l’engagement de la communauté internationale envers la liberté de navigation.”

Alors que les tensions dans l’Indo-Pacifique continuent de couver, une question fondamentale se pose pour la politique mondiale : peut-on maintenir l’équilibre délicat entre l’affirmation des droits de navigation et l’évitement d’une escalade militaire, alors que les grandes puissances considèrent de plus en plus le détroit de Taïwan comme un point d’éclair géopolitique plutôt qu’un simple corridor maritime international?

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