Le Collège Heritage rejoint le Protocole d’éducation autochtone de CICan Canada

Olivia Carter
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Dans un moment décisif pour l’éducation autochtone au Canada, le Collège Héritage est officiellement devenu signataire du Protocole sur l’éducation autochtone de Collèges et instituts Canada (CICan), marquant un engagement significatif envers la réconciliation par la réforme éducative. L’annonce, faite lors d’une cérémonie riche en signification culturelle, représente bien plus qu’un geste symbolique dans la conversation nationale de plus en plus urgente sur les droits autochtones et leur représentation au sein des institutions académiques canadiennes.

“Cette cérémonie de signature n’est pas simplement procédurale—elle est transformatrice,” a expliqué Dre Margaret Wilson, présidente du Collège Héritage, lors de l’événement d’hier. “En adoptant ces sept principes, nous reconfigurons fondamentalement notre approche de l’éducation, de la gouvernance et des relations communautaires avec les peuples autochtones.”

Le Protocole sur l’éducation autochtone de CICan, établi en 2015 en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, fournit un cadre complet conçu pour guider les établissements postsecondaires vers une inclusion significative des connaissances, perspectives et traditions culturelles autochtones. Le protocole comprend sept principes allant des structures de gouvernance au développement des programmes—chaque principe représentant une étape concrète vers la décolonisation de l’éducation.

L’engagement du Collège Héritage survient alors que s’accroît la reconnaissance dans tout le paysage éducatif canadien que les modèles académiques traditionnels ont historiquement marginalisé les perspectives autochtones. Des données récentes de Statistique Canada indiquent que, bien que l’inscription des étudiants autochtones dans l’enseignement postsecondaire ait augmenté de 28 % au cours de la dernière décennie, d’importantes barrières à la réussite persistent, avec des taux d’obtention de diplôme encore inférieurs aux moyennes nationales.

Pour Clara Moonwalker, une Aînée de la communauté des Premières Nations locale qui a participé à la cérémonie de signature, le protocole représente une reconnaissance attendue depuis longtemps. “Nos systèmes de connaissances ont survécu à des siècles de tentatives d’effacement. Cet accord reconnaît que la sagesse autochtone n’est pas complémentaire à l’éducation—elle est essentielle pour créer une compréhension complète de notre monde partagé.”

Le collège a esquissé un plan de mise en œuvre sur cinq ans qui comprend la création d’espaces d’apprentissage autochtones dédiés, l’établissement d’un programme d’Aîné-en-résidence, l’incorporation des connaissances autochtones dans tous les programmes d’études, et le développement de services de soutien ciblés pour les étudiants autochtones. Plus significativement peut-être, le collège s’est engagé à restructurer son modèle de gouvernance pour garantir que les voix autochtones aient une influence significative dans la prise de décision institutionnelle.

Les implications financières de ces changements sont substantielles, le Collège Héritage allouant 3,2 millions de dollars à la mise en œuvre au cours des trois prochaines années. Cet investissement représente environ 4 % du budget de fonctionnement annuel du collège—un chiffre que certains analystes de l’éducation décrivent comme significatif mais nécessaire étant donné l’ampleur des changements requis.

“L’argument économique en faveur de l’inclusion autochtone est convaincant,” a noté le directeur financier Robert Blackwood. “Au-delà de l’adressage des injustices historiques, ces investissements préparent tous les étudiants à participer à une économie de plus en plus façonnée par les principes de réconciliation et les partenariats autochtones.”

Le Collège Héritage rejoint 57 autres établissements postsecondaires à travers le Canada qui ont signé le protocole depuis sa création. Cependant, le succès de la mise en œuvre a considérablement varié parmi les signataires, les critiques soulignant le défi de dépasser les changements superficiels pour atteindre une véritable transformation institutionnelle.

“La signature n’est que le début,” a prévenu Dr James Running Deer, spécialiste de l’éducation autochtone et consultant pour plusieurs collèges canadiens. “Le vrai test réside dans la volonté de ces institutions à céder du pouvoir et à véritablement incorporer les façons autochtones de savoir à tous les niveaux de fonctionnement.”

Pour les étudiants du Collège Héritage comme Melissa Cardinal, étudiante de deuxième année en études autochtones, la mise en œuvre du protocole déterminera si l’initiative représente un changement significatif ou simplement une démonstration de vertu institutionnelle. “Nous avons vu beaucoup de reconnaissances territoriales et de gestes symboliques,” a remarqué Cardinal. “Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est un changement structurel qui crée de l’espace pour nos perspectives et prépare tous les étudiants à participer à la réconciliation.”

Alors que le Collège Héritage avance dans la mise en œuvre, une question plus large émerge pour les institutions éducatives à travers le Canada : les institutions coloniales peuvent-elles vraiment se transformer, ou une réimagination plus fondamentale est-elle nécessaire? Alors que notre société continue à se débattre avec l’héritage des pensionnats et les disparités persistantes dans les résultats éducatifs, la réponse à cette question façonnera non seulement les environnements académiques, mais aussi l’avenir de la société canadienne elle-même.

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