Ce qui a commencé comme une vérification routinière d’inventaire chez Premier Auto Sales à Vancouver a permis au propriétaire Michael Chen de découvrir l’une des opérations de fraude automobile les plus sophistiquées de l’histoire canadienne. Sa découverte allait ébranler l’industrie automobile du Canada et exposer des vulnérabilités critiques dans le système national d’identification des véhicules.
“Je passais en revue nos acquisitions récentes quand quelque chose ne collait pas,” a confié Chen à CO24 lors d’une entrevue exclusive. “Les documents pour un Range Rover 2023 semblaient parfaits, mais de petites incohérences dans la gravure du NIV ont attiré mon attention. C’est là que j’ai commencé à creuser davantage.”
L’enquête de Chen a révélé qu’au moins 32 véhicules sur son terrain—d’une valeur combinée dépassant 2,4 millions de dollars—avaient été volés en Ontario et au Québec avant d’être “réincarnés” avec des numéros d’identification de véhicule (NIV) et des documents falsifiés. Ce stratagème sophistiqué impliquait des voleurs professionnels travaillant avec des faussaires ayant perfectionné l’art de créer des documents de propriété d’apparence légitime.
Le Groupe intégré de lutte contre le vol d’automobiles de la GRC suivait une vague de vols de véhicules de luxe à travers le Canada, mais peinait à déterminer où ces véhicules disparaissaient. Selon l’inspectrice Sarah Reynolds, la percée est venue lorsque Chen a contacté les autorités.
“Ce n’étaient pas des voleurs amateurs,” a expliqué Reynolds. “Ils ciblaient des véhicules haut de gamme, principalement des VUS luxueux et des berlines performantes, et avaient développé des méthodes sophistiquées pour modifier les NIV d’une manière qui pouvait tromper même les concessionnaires expérimentés.”
L’enquête a révélé un schéma inquiétant: l’organisation criminelle ciblait spécifiquement des concessionnaires légitimes pour “blanchir” les véhicules volés. En mélangeant des stocks volés avec des stocks légitimes, ils créaient un vernis de respectabilité qui les aidait à éviter la détection pendant des mois.
“Ce qui rend cette affaire particulièrement préoccupante, c’est la façon dont les criminels ont exploité les lacunes de notre système d’immatriculation,” a déclaré Thomas Williams, expert en sécurité automobile. “Ils ont manipulé les dossiers numériques et créé des documents physiques qui semblaient authentiques même aux yeux des professionnels formés.”
La sophistication du stratagème indique l’implication du crime organisé, et CO24 News a appris que les autorités soupçonnent des liens avec des réseaux internationaux de vol d’automobiles opérant à travers l’Amérique du Nord. Des sources proches de l’enquête indiquent que des opérations similaires pourraient fonctionner dans au moins trois autres provinces canadiennes.
Pour les consommateurs, cette affaire souligne les risques croissants sur le marché automobile actuel. Même les acheteurs prudents qui vérifient l’historique des NIV et achètent auprès de concessionnaires réputés pourraient involontairement acquérir des biens volés. L’Association canadienne des constructeurs de véhicules réclame maintenant des fonctionnalités de sécurité améliorées dans les systèmes d’identification des véhicules et une base de données nationale qui suit mieux l’historique des véhicules à travers les frontières provinciales.
Premier Auto Sales a pleinement coopéré avec les autorités et mis en œuvre de nouveaux protocoles de vérification, notamment une technologie spécialisée de vérification des NIV et des contrôles supplémentaires sur la provenance des véhicules. Chen a également lancé une campagne de sensibilisation pour les concessionnaires via le réseau CO24 Business afin d’aider d’autres établissements à identifier les fraudes potentielles.
“Le plus dévastateur a été d’appeler les clients qui avaient acheté ces véhicules,” a déclaré Chen. “Certaines familles avaient économisé pendant des années pour la voiture de leurs rêves, pour apprendre ensuite qu’elles devraient la rendre aux autorités.”
Les compagnies d’assurance sont maintenant aux prises avec les retombées, confrontées à des réclamations complexes des propriétaires originaux et des acheteurs innocents. Les experts juridiques prévoient de longues batailles judiciaires pendant que les parties prenantes déterminent la responsabilité et les compensations.
Alors que l’enquête continue de se dérouler, une question demeure au premier plan: combien d’autres véhicules volés se trouvent actuellement sur des lots de concessionnaires légitimes à travers le Canada, et que faudra-t-il pour empêcher que notre système d’identification des véhicules soit si facilement manipulé par des entreprises criminelles sophistiquées?