Alors que la fumée des feux de forêt éloignés continue de recouvrir de nombreuses communautés à travers le Canada, les responsables de la santé émettent des recommandations urgentes pour que les résidents puissent se protéger durant ces épisodes de mauvaise qualité de l’air de plus en plus fréquents. Les climatologues prévoyant des saisons de feux de forêt plus fréquentes, comprendre comment protéger sa santé est devenu une compétence essentielle pour les Canadiens.
“Ce que nous observons est sans précédent en termes d’étendue géographique de la fumée des feux de forêt à travers le pays,” explique Dre Amelia Richardson, spécialiste en santé environnementale à l’Université de Toronto. “Il ne s’agit pas simplement de désagréments temporaires—une exposition prolongée aux particules fines peut avoir de graves conséquences sur la santé.”
Les particules présentes dans la fumée des feux de forêt, particulièrement les microscopiques PM2.5, peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même entrer dans la circulation sanguine. Cela présente des risques particuliers pour les populations vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et celles souffrant déjà de problèmes respiratoires ou cardiovasculaires.
Les autorités sanitaires recommandent plusieurs mesures proactives durant les périodes de mauvaise qualité de l’air. Créer un espace d’air propre chez soi figure en tête de liste—garder les fenêtres et les portes fermées, utiliser des purificateurs d’air portables avec filtres HEPA, ou créer des filtres à air maison en attachant un filtre de fournaise à un ventilateur. Si vous n’avez pas de climatisation et faites face à une chaleur extrême, les experts suggèrent de trouver des espaces publics avec air filtré comme les bibliothèques, les centres commerciaux ou les centres de rafraîchissement communautaires.
“La protection la plus efficace consiste à limiter l’exposition extérieure lorsque la qualité de l’air est mauvaise,” affirme Michael Chen, agent de santé environnementale à l’Association de santé publique de l’Ontario. “Vérifiez l’indice de qualité de l’air local avant de planifier des activités extérieures, et reportez-les lorsque les niveaux sont élevés.”
Pour ceux qui doivent sortir pendant les épisodes de fumée, les masques N95 ou KN95 bien ajustés offrent la meilleure protection. Les masques en tissu et les masques chirurgicaux filtrent très peu les particules les plus fines qui causent le plus de dommages.
Les responsables de la santé insistent également sur l’importance de rester hydraté et de surveiller les symptômes d’exposition à la fumée, notamment l’irritation des yeux, l’irritation de la gorge, la toux, les maux de tête et l’essoufflement. Des symptômes plus graves comme des douleurs thoraciques, une toux sévère ou des difficultés respiratoires nécessitent une attention médicale immédiate.
“Nous sommes particulièrement préoccupés par l’exposition cumulative,” note Dre Richardson. “Même les personnes en bonne santé peuvent ressentir des effets respiratoires après plusieurs jours de respiration d’air chargé de fumée.”
Alors que les saisons des feux de forêt s’allongent et s’intensifient à travers l’Amérique du Nord, les agences de santé publique améliorent leurs systèmes de surveillance et leurs protocoles d’alerte. De nombreuses communautés offrent désormais des alertes par messages texte pour les avertissements de qualité de l’air, permettant aux résidents de prendre des mesures de protection plus rapidement.
Avec les modèles climatiques qui prévoient une augmentation des feux de forêt dans les décennies à venir, comment les Canadiens s’adapteront-ils pour faire de la préparation à la fumée une partie routinière de la planification saisonnière, aux côtés d’autres précautions liées aux conditions météorologiques?