Les consommateurs de Montréal contestent les étiquettes alimentaires trompeuses “Fabriqué au Canada”

Olivia Carter
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Dans une démarche qui pourrait redéfinir les normes de transparence dans le commerce alimentaire canadien, le Montréalais Jean-Philippe Fortin a annoncé son intention de poursuivre en justice les principales chaînes d’épicerie pour leurs étiquettes prétendument trompeuses “Fabriqué au Canada”. Fortin a découvert que plusieurs produits arborant fièrement des images canadiennes et des allégations d’origine locale étaient, en réalité, importés d’outre-mer—une révélation qui a déclenché des discussions sur la protection des consommateurs à l’échelle nationale.

“Pendant des années, j’ai cru soutenir les agriculteurs et producteurs locaux,” a confié Fortin à CO24 Nouvelles lors d’une entrevue exclusive. “Découvrir que mes tomates ornées de feuilles d’érable venaient du Mexique et que mes légumes surgelés ‘canadiens’ étaient transformés en Chine m’a semblé être une trahison de confiance.”

La poursuite proposée vise quatre des plus grands détaillants alimentaires du Canada, alléguant une représentation systématiquement erronée de l’origine des produits. Les experts juridiques suggèrent que cette affaire pourrait devenir un moment décisif pour les pratiques d’étiquetage alimentaire dans tout le pays.

Selon les directives de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, les produits peuvent porter l’étiquette “Produit du Canada” seulement si tous les ingrédients importants, la transformation et la main-d’œuvre sont canadiens, avec un contenu étranger négligeable. La désignation moins stricte “Fabriqué au Canada” exige au moins 51 pour cent de contenu canadien ou que la dernière transformation substantielle ait eu lieu au Canada.

“Beaucoup de consommateurs ne réalisent pas que ces termes ont des définitions juridiques précises,” explique Dr. Sylvia Morin, professeure de comportement du consommateur à l’Université McGill. “Quand les entreprises utilisent des feuilles d’érable, des drapeaux canadiens ou des formulations vagues comme ‘préparé au Canada’, elles contournent souvent la réglementation tout en donnant l’impression d’une origine canadienne.”

La réaction de l’industrie a été prudente. Le Conseil canadien du commerce de détail a publié un communiqué reconnaissant “l’importance d’un étiquetage précis” tout en soulignant que les détaillants “s’appuient sur les déclarations des fournisseurs concernant l’origine des produits.”

Cette poursuite survient dans un contexte d’inquiétude croissante du public concernant l’inflation alimentaire et la concentration des entreprises dans le secteur de l’épicerie canadienne. Les enquêtes parlementaires sur les prix des aliments ont intensifié l’examen des grands détaillants, les défenseurs des consommateurs réclamant des exigences de transparence plus strictes.

“L’étiquetage alimentaire n’est pas seulement une question de patriotisme—c’est une question de choix éclairé,” affirme Marie Tremblay, défenseure des droits des consommateurs. “Les Canadiens méritent de savoir s’ils soutiennent l’agriculture locale ou des chaînes d’approvisionnement internationales lorsqu’ils prennent leurs décisions d’achat.”

L’équipe juridique de Fortin a recueilli des centaines d’exemples d’emballages et de matériels publicitaires prétendument trompeurs. Ils cherchent à obtenir le statut de recours collectif, ce qui permettrait à d’autres consommateurs touchés de se joindre à la poursuite.

Cette affaire met en lumière la relation complexe entre l’identité nationale, la confiance des consommateurs et le marketing des entreprises dans le système alimentaire canadien. Au fur et à mesure que la procédure judiciaire se déroule, elle pourrait forcer l’industrie et les régulateurs à reconsidérer la façon dont le contenu canadien est communiqué aux consommateurs de plus en plus consciencieux.

Alors que les consommateurs deviennent plus exigeants quant à leurs choix alimentaires, la question demeure: ce défi juridique apportera-t-il enfin de la clarté sur ce que signifie réellement “Fabriqué au Canada“, ou notre système d’étiquetage alimentaire continuera-t-il à permettre une ambiguïté qui profite aux intérêts des entreprises au détriment de la transparence pour les consommateurs?

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