Le dollar canadien s’est renforcé face à son homologue américain vendredi, récupérant une partie de sa baisse hebdomadaire alors que les prix du pétrole augmentaient et que les investisseurs recalibraient leurs positions avant les données clés sur l’emploi des deux côtés de la frontière.
Le huard se négociait en hausse de 0,3 % à 1,3580 par rapport au dollar américain, soit 73,64 cents américains, après avoir touché son niveau le plus fort depuis mardi à 1,3565. Malgré les gains de vendredi, le dollar canadien était en voie de terminer la semaine en baisse de 0,2 %.
« Nous voyons la corrélation traditionnelle entre le pétrole et le dollar canadien se réaffirmer aujourd’hui », a déclaré Michael Henderson, analyste principal des devises chez CO24 Business. « Avec le pétrole WTI qui bondit de plus de 4 % en raison des tensions au Moyen-Orient, le huard a trouvé un soutien immédiat. »
Le pétrole, l’un des principaux produits d’exportation du Canada, a bondi alors que l’escalade du conflit au Moyen-Orient ravivait les inquiétudes concernant l’approvisionnement. Les prix du brut américain étaient en hausse de 4,1 % à 77,85 dollars le baril, offrant un important vent favorable à la devise canadienne liée aux matières premières.
Le mouvement de la devise intervient alors que les traders attendent les rapports sur l’emploi du Canada et des États-Unis prévus pour la semaine prochaine. Ces rapports fourniront un aperçu crucial de la façon dont les banques centrales pourraient réduire les taux d’intérêt dans les mois à venir.
« Le marché se positionne avant ce qui pourrait être des chiffres de l’emploi très révélateurs », a déclaré Natalie Chen, économiste en chef chez Continental Trust basée à Vancouver. « La Banque du Canada a été plus agressive dans son cycle d’assouplissement que la Fed, ce qui a maintenu la pression sur le huard. »
La Banque du Canada a réduit son taux d’intérêt directeur trois fois depuis juin, le ramenant à 4,25 %, tandis que la Réserve fédérale a abaissé son taux directeur deux fois depuis juillet à une fourchette de 4,75 % à 5,00 %.
Cette différence de taux d’intérêt a contribué à la baisse de 1,7 % du dollar canadien par rapport au billet vert depuis le début de l’année. Cependant, les spéculateurs ont réduit leurs paris baissiers sur la devise canadienne, selon les données de la U.S. Commodity Futures Trading Commission publiées la semaine dernière.
Les rendements des obligations du gouvernement canadien ont augmenté vendredi sur une courbe plus pentue. Le rendement à 10 ans a augmenté de 7,4 points de base à 3,220 %, se rapprochant du haut de sa fourchette des trois dernières semaines.
« Nous assistons à un recalibrage du marché obligataire qui fournit un contexte supplémentaire pour les mouvements de devises », a ajouté Henderson. « La courbe des rendements qui se redresse suggère que les marchés deviennent plus optimistes quant aux perspectives de croissance à long terme. »
Pour les investisseurs qui surveillent le secteur CO24 Business, la résilience du dollar canadien face à l’incertitude mondiale témoigne de la force sous-jacente de l’économie canadienne, fortement axée sur les ressources. Les analystes qui suivent CO24 Dernières Nouvelles surveilleront de près les rapports sur l’emploi de la semaine prochaine pour détecter des signaux sur la direction future des deux devises.
Alors que la corrélation entre les prix du pétrole et le huard continue d’influencer les marchés, la question demeure : les données sur l’emploi confirmeront-elles l’atterrissage en douceur de l’économie que les banquiers centraux ont orchestré, ou révéleront-elles des défis plus profonds qui pourraient compliquer davantage les évaluations des devises en Amérique du Nord ?
