Matthew Lau : Les coupes budgétaires fédérales du Canada pourraient alléger la dette

Daniel Moreau
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Suite au dernier budget fédéral, une réalité préoccupante s’impose aux Canadiens: notre gouvernement continue de dépenser comme si les plafonds d’endettement n’étaient que de simples suggestions plutôt que des avertissements fiscaux. Alors que nous traversons l’incertitude économique de 2024, la question n’est pas de savoir si Ottawa devrait mettre en œuvre des coupes budgétaires, mais plutôt quelle doit être l’ampleur de ces coupes pour nous éloigner du gouffre d’une dette nationale insoutenable.

Les chiffres racontent une histoire sobre. Depuis 2015, les dépenses fédérales ont augmenté de plus de 70 pour cent, dépassant largement l’inflation et la croissance démographique. Ce qui avait commencé comme des promesses électorales de “déficits modestes” s’est transformé en un cycle apparemment sans fin d’expansion fiscale qui a poussé le fardeau de la dette du Canada à des niveaux qui devraient inquiéter les citoyens de tous bords politiques.

Les récentes assurances de “rigueur budgétaire” de la ministre des Finances Chrystia Freeland sonnent creux lorsqu’on les examine à la lumière des tendances réelles de dépenses. Les “économies” promises de 15,8 milliards de dollars sur cinq ans représentent moins d’un pour cent des dépenses fédérales prévues pendant cette période—essentiellement une erreur d’arrondi en termes budgétaires, pas une correction significative de notre trajectoire fiscale.

La réalité est qu’Ottawa a développé une habitude particulièrement coûteuse de créer de nouveaux programmes et d’élargir ceux qui existent sans considération suffisante pour la viabilité fiscale à long terme. Des initiatives de garde d’enfants aux subventions pour les technologies propres, chaque nouvel engagement de dépenses ajoute une couche supplémentaire à la montagne de dette du Canada, dont les générations futures seront ultimement responsables.

Les critiques des mesures d’austérité soutiennent souvent que les dépenses gouvernementales sont essentielles à la croissance économique et au bien-être social. Cependant, cette perspective ignore l’écart d’efficacité entre les dépenses des secteurs public et privé. Lorsque les gouvernements s’étendent au-delà de leurs fonctions essentielles, ils supplantent fréquemment des investissements privés plus productifs tout en créant des bureaucraties coûteuses qui survivent à leur utilité.

Plus préoccupant encore est la façon dont les modèles de dépenses actuels érodent la compétitivité économique. La croissance de la productivité du Canada est à la traîne par rapport aux pays pairs depuis des décennies, une tendance exacerbée par les taux d’imposition élevés nécessaires pour financer des programmes gouvernementaux en constante expansion. Les entreprises font face à des fardeaux réglementaires croissants en plus de ces pressions fiscales, créant un double obstacle à l’innovation et aux investissements dont nous avons désespérément besoin.

La voie à suivre exige plus que des gestes symboliques vers la rigueur fiscale. Une réforme budgétaire significative commencerait par un examen complet de tous les programmes fédéraux, éliminant ceux qui font double emploi avec les responsabilités provinciales ou qui n’ont pas démontré un avantage public clair. Les subventions aux entreprises—l’aide aux entreprises sous un autre nom—devraient être les premières sur le billot, suivies d’un examen sérieux de la bureaucratie fédérale elle-même.

Certains ministères pourraient voir des réductions de 15-20 pour cent sans compromettre les services essentiels, particulièrement si elles s’accompagnent d’efforts de modernisation qui exploitent la technologie pour améliorer l’efficacité. Ce ne sont pas des mesures draconiennes—ce sont des étapes prudentes vers la viabilité fiscale qui laisseraient tout de même au Canada un secteur public robuste selon les normes historiques.

Les conséquences de l’inaction ne sont pas théoriques. Des niveaux d’endettement plus élevés entraînent inévitablement une augmentation des paiements d’intérêts, qui consomment déjà plus de notre budget que de nombreuses fonctions gouvernementales essentielles. Ce fardeau d’intérêts représente un transfert de richesse des contribuables aux détenteurs d’obligations sans avantage public correspondant—de l’argent qui pourrait autrement financer des améliorations des soins de santé, des infrastructures ou des allègements fiscaux.

Alors que nous débattons de l’avenir fiscal du Canada dans les mois à venir, nous devrions nous rappeler que les dépenses gouvernementales ne sont pas un bien sans mélange mais un compromis qui doit être pesé contre d’autres priorités. Chaque dollar dépensé par le gouvernement en est un qui aurait pu rester avec les familles et les entreprises qui l’ont gagné, générant potentiellement de meilleurs rendements économiques et sociaux par leurs décisions que par une planification centralisée.

Le courage politique nécessaire pour mettre en œuvre les coupes budgétaires nécessaires peut sembler en quantité limitée, mais la réalité mathématique de notre situation fiscale ne plie pas devant la commodité politique. Tôt ou tard, le Canada devra concilier ses dépenses avec ses moyens—la seule question est de savoir si nous le ferons par des choix politiques délibérés ou si nous serons forcés à des ajustements plus douloureux par des circonstances économiques hors de notre contrôle.

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