La communauté aéronautique a été bouleversée mardi lorsque le vol IX-1344 d’Air India Express s’est écrasé en tentant d’atterrir à l’aéroport international de Kozhikode au Kerala, faisant des dizaines de victimes dans l’une des pires catastrophes aériennes de l’Inde ces dernières années. Le Boeing 737, transportant 242 passagers et membres d’équipage, a dérapé de la piste en pleine mousson, plongeant dans un ravin de 10 mètres avant de se briser en deux.
“L’appareil a dépassé la piste dans des conditions météorologiques difficiles,” a confirmé la Direction générale de l’aviation civile indienne dans un communiqué initial. “La visibilité était sévèrement compromise au moment de l’atterrissage, avec des rapports de pluies intenses dans la région.”
Les premiers secours ont travaillé sans relâche dans des conditions météorologiques éprouvantes pour secourir les survivants des débris. Selon les responsables de l’État du Kerala, au moins 18 personnes, dont les deux pilotes, ont été confirmées mortes, tandis que des dizaines d’autres demeurent dans un état critique dans les hôpitaux locaux. La liste des passagers comprenait 10 nourrissons et 174 adultes, dont beaucoup rentraient chez eux sur un vol de rapatriement en raison des restrictions liées à la COVID-19.
Des experts en aviation ont noté que la piste en terrasse de Kozhikode — construite sur un terrain surélevé avec des pentes abruptes de chaque côté — présente des défis uniques pour les pilotes, particulièrement durant des conditions météorologiques défavorables. Des caractéristiques géographiques similaires ont été des facteurs dans de précédents incidents aéronautiques indiens, notamment l’écrasement d’Air India Express à Mangalore en 2010 qui avait fait 158 morts.
“Les pistes en terrasse ne laissent que peu de marge d’erreur,” a expliqué le Capitaine Mohan Ranganathan, ancien pilote commercial et consultant en sécurité aérienne. “Combinées à de fortes pluies et une visibilité réduite, même les pilotes expérimentés font face à des défis extraordinaires lors des approches d’atterrissage.”
Les boîtes noires de l’appareil ont été récupérées et seront cruciales pour déterminer la cause exacte de l’accident. Le Bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs de l’Inde a dépêché une équipe sur le site de l’écrasement, tandis que Boeing a offert une assistance technique à l’enquête.
Cette tragédie survient pendant une période particulièrement difficile pour Air India, qui naviguait déjà entre des difficultés financières tout en gérant des vols de rapatriement durant la pandémie mondiale. La compagnie aérienne a joué un rôle essentiel dans la mission Vande Bharat de l’Inde, ramenant chez eux des milliers de citoyens bloqués à l’étranger en raison des restrictions de voyage liées à la COVID-19.
Le Premier ministre Narendra Modi a exprimé ses condoléances sur les médias sociaux : “Attristé par l’accident d’avion à Kozhikode. Mes pensées vont à ceux qui ont perdu leurs proches. Que les blessés se rétablissent au plus vite.”
Les autorités aéronautiques internationales, y compris l’Organisation de l’aviation civile internationale, suivent de près l’enquête qui se déroule. L’écrasement soulève des questions critiques sur les protocoles de sécurité aérienne lors d’événements météorologiques extrêmes — une préoccupation croissante alors que les changements climatiques pourraient augmenter la fréquence et la sévérité de telles conditions à l’échelle mondiale.
Alors que les efforts de récupération se poursuivent et que les enquêteurs reconstituent les derniers moments du vol IX-1344, on peut se demander : comment cette tragédie va-t-elle remodeler les mesures de sécurité aérienne pour les infrastructures aéroportuaires difficiles de l’Inde, et quelles leçons peuvent être appliquées mondialement pour prévenir des catastrophes similaires à l’avenir?
