Des experts abordent les crashs et détournements d’avions au Canada en 2025

Olivia Carter
7 Min Read
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À l’ombre de plusieurs incidents aériens très médiatisés à travers le Canada cette année, des questions émergent quant à savoir si le pays connaît une hausse inhabituelle d’urgences aériennes. De la dramatique tentative de détournement à l’aéroport international Pearson en juillet jusqu’à l’accident tragique d’hydravion dans le nord de l’Ontario le mois dernier qui a coûté la vie à cinq personnes, 2025 a déjà connu une série préoccupante d’incidents aériens qui met sur les nerfs tant les passagers que les initiés de l’industrie.

“Ce que nous observons n’est pas nécessairement sans précédent, mais le regroupement de ces événements crée une perception de risque accru,” explique Dre Helena Ramirez, analyste en sécurité aérienne au Bureau de la sécurité des transports du Canada. “Lorsque nous examinons attentivement les données, nous observons des facteurs causals spécifiques plutôt qu’un déclin général des normes de sécurité aérienne.”

Les statistiques dressent un portrait nuancé. Selon les données de Transports Canada, les incidents aériens signalés ont augmenté d’environ 8% par rapport à la même période l’année dernière, bien que cela fasse suite à une baisse importante liée à la pandémie entre 2020 et 2023. Les autorités aériennes soulignent qu’avec le retour du trafic aérien aux niveaux d’avant la pandémie, une certaine augmentation du nombre absolu d’incidents était prévisible.

Le commandant Malcolm Reynolds, pilote chevronné avec plus de 30 ans d’expérience dans l’aviation commerciale, pointe vers plusieurs facteurs convergents. “Nous faisons face à un parfait concours de circonstances—pénuries de personnel dans les opérations au sol, retards d’entretien accumulés pendant la pandémie, et volume accru de passagers qui met à rude épreuve une infrastructure aéroportuaire qui n’a pas été adéquatement modernisée.”

La situation dans les petits aéroports régionaux présente des défis particuliers. L’accident mortel près de Thunder Bay en juin a mis en lumière les préoccupations persistantes concernant les normes d’entretien et d’exploitation dans les installations desservant les communautés éloignées. Les leaders autochtones ont réclamé des protocoles de sécurité améliorés et des investissements dans l’infrastructure dans les régions nordiques où le transport aérien demeure essentiel pour l’accès aux communautés.

“Les communautés éloignées dépendent de l’aviation comme ligne de vie,” affirme Winona Clark, coordinatrice des transports pour l’Assemblée des Premières Nations. “Quand la sécurité est compromise, ce n’est pas seulement un inconvénient—c’est une menace existentielle pour le bien-être et la durabilité économique de la communauté.”

La tentative de détournement à Toronto Pearson le 3 juillet—où un passager a tenté de pénétrer dans le poste de pilotage durant un vol intérieur—a soulevé des questions supplémentaires sur les protocoles de sécurité. Bien que rapidement maîtrisée par les agents de bord, l’incident a incité le ministre des Transports David Chen à annoncer une révision complète des mesures de sécurité à bord des vols canadiens.

“Les protocoles de sécurité évoluent constamment,” note l’ancienne agente de renseignement de la GRC Simone Trudeau. “Ce qui est préoccupant, c’est que cet incident a exposé des lacunes dans le contrôle des passagers que nous pensions avoir été comblées après les précédentes révisions de sécurité. Cela suggère que nous avons besoin d’une mise en œuvre plus cohérente des mesures existantes, pas nécessairement de nouvelles.”

Les analystes de l’industrie observent que l’expansion rapide du secteur aérien après la pandémie pourrait dépasser le développement des infrastructures de sécurité. “Les compagnies aériennes étendent agressivement leurs routes et fréquences pour reconquérir des parts de marché,” explique Alisha Patel, analyste principale des affaires chez Valeurs mobilières Desjardins. “Cela crée une pression pour maximiser l’utilisation des appareils, parfois aux dépens des périodes d’entretien et de repos des équipages.”

Transports Canada a répondu en annonçant des inspections de rampe renforcées dans les principaux aéroports et une surveillance accrue pour les transporteurs opérant dans les régions éloignées. L’agence s’est également engagée à verser 240 millions de dollars pour l’amélioration des systèmes de surveillance météorologique et des aides à la navigation dans les petits aéroports—des améliorations d’infrastructure longtemps réclamées par les pilotes et les défenseurs de la sécurité.

Pour les passagers, l’augmentation apparente des incidents soulève des préoccupations légitimes. L’anxiété liée au vol, déjà courante parmi les voyageurs, peut être exacerbée par les nouvelles d’écrasements et de violations de sécurité. Les professionnels de la santé mentale recommandent de garder une perspective lors de l’évaluation des risques.

“Le transport aérien reste statistiquement l’une des formes de transport les plus sûres,” rassure Dr James Wilson, psychologue clinicien spécialisé dans l’anxiété du voyage. “Mais cette réalité statistique ne s’aligne pas toujours avec nos réponses émotionnelles aux incidents dramatiques. L’essentiel est de reconnaître les préoccupations tout en reconnaissant que le bilan de sécurité de l’aviation est construit sur l’apprentissage continu et la résolution des risques potentiels.”

Alors que les enquêtes sur les incidents de cette année se poursuivent et que la pression politique s’intensifie pour des mesures de sécurité renforcées, la question demeure: sommes-nous témoins d’un regroupement temporaire d’incidents sans rapport, ou de signes de problèmes systémiques nécessitant une intervention plus profonde dans le secteur de l’aviation canadienne? Avec la haute saison des voyages d’été qui bat son plein, les régulateurs, les compagnies aériennes et les passagers attendent des réponses qui pourraient remodeler l’avenir de la sécurité du transport aérien canadien.

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