Crise de l’agriculture en Nouvelle-Écosse 2024 : Réformes urgentes nécessaires

Olivia Carter
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Les champs et les fermes de la province traversent leur période la plus difficile depuis des décennies, selon un nouveau rapport détaillé publié hier. Les secteurs alimentaire et agricole de la Nouvelle-Écosse ont atteint un point critique nécessitant une intervention immédiate, avec des défis sans précédent qui menacent la durabilité des fermes familiales dans toute la région.

“Nous assistons à un parfait concours de pressions économiques, d’obstacles réglementaires et d’impacts climatiques qui convergent sur nos communautés agricoles,” a déclaré Emma Robertson, chercheuse principale responsable de l’évaluation de 143 pages commandée par la Fédération de l’agriculture de la Nouvelle-Écosse. “Sans action coordonnée, nous risquons de perdre une part importante de notre souveraineté alimentaire au cours de la prochaine décennie.”

Le rapport, intitulé “Cultiver la crise : Le carrefour agricole de la Nouvelle-Écosse”, documente comment les agriculteurs locaux font face à une augmentation de 37 % des coûts d’exploitation depuis 2020, alors que les revenus à la ferme n’ont augmenté que de 12 % pendant la même période. Cet écart croissant a poussé près de 30 % des exploitations de petite et moyenne taille de la province au bord de la rupture financière.

La volatilité climatique a intensifié ces pressions économiques. Les trois dernières saisons de croissance ont été marquées par des conditions météorologiques extrêmes record, la saison 2023 ayant connu à la fois les inondations printanières les plus importantes et la plus longue sécheresse estivale depuis 40 ans. Les pertes de récoltes dans certaines régions ont dépassé 60 %, touchant particulièrement durement les producteurs de fruits et légumes.

“Je n’ai jamais rien vu de tel en 32 ans d’agriculture,” a déclaré James Matheson, qui exploite une exploitation mixte de légumes de 75 hectares dans la vallée d’Annapolis. “Entre la météo, les coûts des intrants et les pénuries de main-d’œuvre, nous faisons des choix impossibles concernant les parties de notre exploitation qui peuvent survivre.”

Les défis liés à la main-d’œuvre représentent une autre dimension critique de la crise. Le rapport souligne un taux de vacance de 23 % pour les postes agricoles dans toute la province, certains rôles spécialisés restant non pourvus pendant des mois, voire des années. Par ailleurs, l’âge moyen des agriculteurs néo-écossais a atteint 59 ans, moins de jeunes entrant dans la profession qu’à tout autre moment du siècle dernier.

Le cadre réglementaire de la province n’a pas su s’adapter à ces défis en évolution. Le rapport identifie 17 réglementations provinciales spécifiques qui créent “des charges disproportionnées pour les petits producteurs sans avantage public significatif”, y compris des exigences d’inspection désuètes et des systèmes de rapports redondants qui consomment environ 20 % des ressources administratives.

Les programmes de soutien provinciaux n’ont pas suivi le rythme de ces pressions croissantes. Alors que des juridictions comparables ont augmenté leur soutien agricole de 18 % en moyenne depuis 2020, les programmes de la Nouvelle-Écosse ont connu une réduction de 3 % du financement réel pendant la même période.

Des solutions innovantes existent, selon la section des recommandations du rapport. Il s’agit notamment de simplifier les cadres réglementaires spécifiquement pour les petits producteurs, d’établir une stratégie provinciale de main-d’œuvre agricole, de créer des fonds d’infrastructure d’adaptation au climat et de développer des programmes de mentorat pour combler les lacunes de connaissances entre générations.

Quelques points positifs existent au sein de la crise. Le rapport note que les ventes directes aux consommateurs ont augmenté de 45 % depuis 2019, les programmes d’agriculture soutenue par la communauté et les marchés fermiers faisant preuve d’une résilience remarquable. De plus, les initiatives agricoles menées par les Autochtones ont augmenté de 75 % en cinq ans, démontrant des modèles prometteurs pour une production durable.

“Cette crise exige à la fois une action immédiate et une vision à long terme,” a déclaré la ministre de l’Agriculture Sarah Richardson en réponse au rapport. “Nous examinons ces conclusions avec l’urgence qu’elles méritent et annoncerons des mesures de réponse initiales dans les 30 jours.”

Le gouvernement provincial s’est engagé à former un groupe de travail multipartite sur la résilience agricole d’ici le mois prochain, réunissant producteurs, transformateurs, chercheurs et spécialistes des politiques pour élaborer un plan de réponse intégré.

Alors que la Nouvelle-Écosse fait face à ce carrefour agricole, la question fondamentale demeure : la province mobilisera-t-elle la volonté politique et les ressources nécessaires pour préserver son patrimoine agricole et sa sécurité alimentaire, ou les forces économiques et les défis climatiques modifieront-ils définitivement le paysage de la production alimentaire locale?

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