La crise du logement due au jour du déménagement au Québec touche des milliers de personnes

Olivia Carter
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À l’approche du traditionnel Jour du déménagement du 1er juillet au Québec, des milliers de familles à travers la province font face à une crise du logement sans précédent, plusieurs cherchant désespérément des logements abordables dans un contexte de loyers qui explosent et de taux d’inoccupation en chute libre.

En se promenant dans le quartier Plateau-Mont-Royal de Montréal, les signes de déplacements imminents sont partout – camions de déménagement réservés des mois à l’avance, annonces d’appartements qui reçoivent des centaines de demandes en quelques heures, et centres communautaires transformés en centres de coordination pour logements temporaires.

“Je n’ai jamais vu une situation aussi grave en 15 ans de travail dans la défense du droit au logement,” affirme Véronique Laflamme, porte-parole du groupe de défense des droits en matière de logement FRAPRU. “Nous suivons plus de 750 ménages qui ont contacté des services d’aide au logement parce qu’ils ne trouvent tout simplement pas de logement abordable pour le 1er juillet.”

La crise touche de façon disproportionnée les populations vulnérables. Les parents monoparentaux, les aînés à revenu fixe et les nouveaux arrivants au Canada font face à des défis particulièrement importants dans le marché locatif québécois de plus en plus compétitif. À Montréal seulement, le taux d’inoccupation a chuté à 1,3 pour cent – bien en-dessous du seuil de 3 pour cent considéré comme nécessaire pour un marché locatif sain.

Les défenseurs du droit au logement pointent vers plusieurs facteurs alimentant cette crise. Les sociétés d’investissement qui achètent des immeubles locatifs et augmentent considérablement les loyers, la conversion de locations à long terme en hébergements de type Airbnb, et la construction insuffisante de logements abordables ont créé une tempête parfaite.

“Ce que nous voyons est l’aboutissement d’années d’échecs politiques,” explique Jean-Claude Icart, chercheur en urbanisme à l’Université de Montréal. “Quand près de 40 pour cent des locataires montréalais dépensent déjà plus de 30 pour cent de leurs revenus pour se loger, même des augmentations modestes peuvent pousser des familles dans des situations précaires.”

Le gouvernement du Québec a mis en place des mesures d’urgence, incluant des subventions temporaires au logement et la prolongation des baux pour ceux qui ne peuvent pas trouver de nouveaux logements. Cependant, les critiques soutiennent qu’il s’agit simplement de solutions temporaires à un problème structurel nécessitant une réforme complète.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a qualifié la situation de “profondément préoccupante” et a annoncé l’expansion des services d’hébergement d’urgence. “Aucun Montréalais ne devrait se retrouver sans toit à cause de cette crise,” a déclaré Plante lors d’une récente conférence de presse.

Pour Christine Dupuis, 34 ans, mère monoparentale de deux enfants qui travaille comme préposée aux bénéficiaires, la crise est devenue bien trop réelle. “Mon propriétaire a vendu l’immeuble, et les nouveaux propriétaires augmentent mon loyer de 28 pour cent. J’ai postulé à plus de 40 appartements au cours des deux derniers mois et je n’ai rien trouvé dans mon budget,” explique-t-elle. “J’ai terriblement peur de l’endroit où nous vivrons à partir du 2 juillet.”

Des organismes communautaires à travers le Québec se sont mobilisés pour aider les personnes dans le besoin. La Croix-Rouge a préparé des espaces d’hébergement d’urgence, et les groupes de défense des droits des locataires gèrent des lignes d’assistance téléphonique pour fournir des conseils juridiques aux locataires confrontés à des évictions illégales ou des augmentations excessives de loyer.

Bien que Montréal reste l’épicentre de la crise, des villes plus petites comme Québec, Sherbrooke et Gatineau rapportent des pénuries de logements similaires. Alors que davantage de résidents ruraux déménagent vers les centres urbains pour des opportunités d’emploi, la pression sur les marchés immobiliers déjà tendus continue de s’intensifier.

Les analystes du logement notent que la tradition unique du Jour du déménagement au Québec – remontant à l’époque coloniale lorsque le gouvernement a standardisé les dates de fin de bail – amplifie la crise en concentrant les transitions de logement sur une seule période. Cela crée des goulots d’étranglement dans les services de déménagement et intensifie la compétition pour les unités disponibles.

À l’approche du 1er juillet, la question demeure: la politique du logement du Québec évoluera-t-elle au-delà des réponses d’urgence pour s’attaquer aux déséquilibres fondamentaux de son marché locatif? Pour des milliers de familles qui font actuellement leurs boîtes sans savoir où elles les déballeront, la réponse ne peut pas venir assez tôt.

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