Dans une escalade de rhétorique qui a provoqué des ondes de choc dans les cercles diplomatiques, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré que Gaza fera face à une destruction complète si le Hamas ne libère pas les otages restants détenus depuis les attaques du 7 octobre. Cette déclaration survient alors que les négociations pour un éventuel cessez-le-feu ont plusieurs fois échoué, laissant les familles des captifs dans une incertitude angoissante près de huit mois après le début du conflit.
“Gaza sera détruite si les otages ne sont pas rendus,” a affirmé Gallant lors d’une rencontre avec les familles des personnes toujours détenues. “Le Hamas a un choix—libérer les otages ou subir les conséquences de notre pression militaire continue.” Cet avertissement sans ambiguïté souligne le durcissement de la position d’Israël alors que les efforts de paix internationaux rencontrent d’importants obstacles.
Selon les responsables israéliens, environ 133 otages demeurent à Gaza, bien que les estimations des services de renseignement suggèrent qu’environ un tiers d’entre eux ne seraient plus en vie. La crise humanitaire s’est aggravée alors que les négociations menées par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis ont plusieurs fois approché une percée pour s’effondrer à des moments critiques.
Le Hamas continue d’exiger un cessez-le-feu permanent et un retrait israélien complet de Gaza comme conditions préalables à toute libération d’otages—des conditions que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a systématiquement rejetées, insistant plutôt sur le droit d’Israël à poursuivre ses opérations militaires jusqu’à atteindre une “victoire totale.”
Les analystes militaires notent que les commentaires de Gallant reflètent la pression croissante des familles d’otages et des citoyens israéliens qui ont organisé certaines des plus grandes manifestations de l’histoire du pays, exigeant que leur gouvernement privilégie le retour des captifs plutôt que des objectifs militaires élargis.
“Le poids psychologique sur les familles est incommensurable,” explique Dr. Sarah Levin, spécialiste des traumatismes. “Chaque jour qui passe accentue leur souffrance, tout en durcissant simultanément les positions politiques des deux côtés.”
Pendant ce temps, la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer. Les agences de l’ONU rapportent des conditions catastrophiques avec plus de 35 000 Palestiniens tués depuis octobre selon les autorités sanitaires de Gaza, tandis qu’environ 1,7 million de personnes restent déplacées dans un territoire largement réduit en ruines.
Les efforts diplomatiques canadiens se sont intensifiés ces dernières semaines, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly se joignant aux autres nations du G7 pour réclamer un cessez-le-feu humanitaire immédiat et la libération inconditionnelle de tous les otages. La crise continue de polariser la politique internationale alors que les manifestations soutenant les civils palestiniens et exigeant la libération des otages s’intensifient mondialement.
Les impacts économiques ont également secoué la région. La Banque d’Israël estime que le conflit a déjà coûté à l’économie du pays environ 55 milliards de shekels (15 milliards de dollars américains), et les projections suggèrent que la poursuite des opérations militaires pourrait considérablement augmenter ce chiffre.
Alors que les parents et conjoints des otages maintiennent leur veille devant les bureaux gouvernementaux à Tel-Aviv, la question qui plane sur le conflit devient plus urgente : à quel moment le coût humain—tant pour les Israéliens qui attendent leurs proches que pour les Palestiniens subissant des conditions catastrophiques—finira-t-il par l’emporter sur les positions politiques enracinées qui ont jusqu’à présent empêché toute résolution?