La critique de la politique alimentaire du Canada révèle une politique défaillante

Daniel Moreau
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La semaine dernière, le théâtre politique autour de la politique alimentaire du Canada a révélé à quel point nos dirigeants sont déconnectés des préoccupations quotidiennes des Canadiens. Quand le chef du NPD, Jagmeet Singh, a visité un supermarché pour ce qui était clairement une séance photo mise en scène, les critiques ont été rapides—et justifiées. Ce genre de politique de performance ne fait rien pour résoudre la véritable crise d’accessibilité alimentaire que des millions de Canadiens affrontent chaque jour.

Les critiques dirigées contre Singh n’étaient pas simplement des attaques partisanes. Elles ont mis en lumière un problème fondamental dans notre discours politique : la substitution de politiques substantielles par des gestes théâtraux. Pendant que les politiciens posent dans les allées des supermarchés en exprimant leur choc face à des prix auxquels la plupart des Canadiens sont confrontés depuis des années, les vraies solutions restent insaisissables. Le code de conduite des épiceries—censé équilibrer les règles du jeu entre détaillants alimentaires et fournisseurs—continue de prendre la poussière après des années de discussion.

Ce qui est particulièrement frustrant, c’est comment ces problèmes transcendent les lignes politiques. Les critiques conservateurs n’ont pas tort lorsqu’ils soulignent l’hypocrisie du NPD de Singh qui soutient le gouvernement libéral dont les politiques ont contribué à notre crise d’inflation actuelle. Pourtant, leurs propres alternatives manquent souvent de substance au-delà des réductions d’impôts qui ne se traduisent pas nécessairement par des prix alimentaires plus bas à la caisse.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les prix alimentaires au Canada ont augmenté d’environ 20 % depuis 2019. Derrière ces nombres se trouvent des familles qui font des choix impossibles, des aînés aux revenus fixes qui sautent des repas, et des banques alimentaires qui signalent une demande record. Ce n’est pas seulement une question économique—c’est une question morale qui touche à l’essence même de la société que nous voulons construire.

La politique alimentaire nécessite des solutions complexes et multidimensionnelles qui traitent de tout, du soutien agricole au droit de la concurrence. L’accent mis actuellement sur les chaînes d’épicerie comme villains—bien que pas entièrement déplacé—simplifie trop le problème. Notre système alimentaire implique d’innombrables intervenants à travers de vastes chaînes d’approvisionnement, tous opérant dans un contexte mondial de plus en plus déstabilisé par le changement climatique et les tensions géopolitiques.

Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de plus de séances photos ou d’accusations politiques, mais d’actions concrètes. Si le très discuté code de conduite des épiceries pouvait enfin passer du concept à la mise en œuvre, cela représenterait un petit mais significatif pas en avant. Des approches plus ambitieuses pourraient inclure le renforcement de notre Bureau de la concurrence avec de véritables pouvoirs d’application, l’investissement dans l’infrastructure alimentaire locale, et l’élaboration de plans complets de sécurité alimentaire qui donnent la priorité aux plus vulnérables.

Le modèle actuel de posture politique suivie d’inaction a créé un cynisme dangereux parmi les électeurs. Quand chaque problème devient simplement une autre opportunité pour une guerre partisane, la confiance publique s’érode. Les Canadiens méritent mieux que des politiciens qui traitent les épiceries comme des décors de campagne tout en ne livrant pas de changements politiques significatifs.

La prochaine fois qu’un politicien exprime son choc face aux prix des épiceries, peut-être devrions-nous lui demander quelle législation spécifique il a proposée ou soutenue pour résoudre le problème. Mieux encore, peut-être devrions-nous exiger qu’ils arrêtent complètement l’indignation performative et se concentrent plutôt sur le travail peu glamour mais essentiel d’élaboration de politiques efficaces.

La politique alimentaire au Canada est en effet devenue ridicule, mais les conséquences de l’inaction sont très sérieuses. Un vrai leadership reconnaîtrait la complexité de ces problèmes tout en s’engageant à des actions concrètes. Jusqu’à ce que notre classe politique puisse aller au-delà des gestes superficiels, les Canadiens continueront à en payer le prix—tant à la caisse que dans notre démocratie de plus en plus dysfonctionnelle.

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