La croissance des salaires au Canada augmente malgré le ralentissement de l’immigration

Olivia Carter
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Dans un changement significatif pour le marché du travail canadien, les travailleurs à travers le pays pourraient enfin voir leurs chèques de paie augmenter plus substantiellement alors que le récent ralentissement de l’immigration par le gouvernement fédéral commence à faire effet, selon une nouvelle analyse du Conference Board du Canada.

Après des années de croissance salariale stagnante qui suivait à peine l’inflation, les travailleurs canadiens sont en position d’obtenir un pouvoir de négociation accru, les employeurs faisant face à un bassin de main-d’œuvre qui se resserre. Les prévisions économiques trimestrielles du Conference Board projettent que les salaires horaires moyens pourraient augmenter entre 4,2% et 4,8% par an au cours des deux prochaines années, comparativement à la modeste croissance moyenne de 2,7% observée de 2019 à 2023.

“Nous assistons à la correction naturelle du marché qui se produit lorsque les contraintes d’offre de main-d’œuvre rencontrent une demande persistante,” a déclaré Dre Sonya Gulati, économiste en chef du Conference Board. “Avec moins de nouveaux immigrants entrant sur le marché du travail, les employeurs devront rivaliser plus agressivement pour attirer les talents disponibles, particulièrement dans les secteurs à forte demande.”

La décision du gouvernement fédéral de réduire les cibles d’immigration de plus de 500 000 nouveaux résidents permanents par an à environ 380 000 pour 2025 représente un pivot stratégique qui vise à résoudre les défis d’abordabilité du logement tout en créant des conditions plus favorables pour les travailleurs existants. Cet ajustement politique fait suite à la pression croissante des économistes qui soutenaient que les cibles d’immigration agressives du Canada supprimaient la croissance des salaires tout en exacerbant la crise du logement.

La ministre des Finances Chrystia Freeland a reconnu cet acte d’équilibrage lors d’une conférence de presse à Ottawa. “Notre gouvernement s’engage à gérer les niveaux d’immigration d’une manière qui soutient la croissance économique tout en s’assurant que les bénéfices sont largement partagés entre les Canadiens,” a déclaré Freeland. “Une croissance salariale durable est essentielle pour la prospérité de la classe moyenne.”

L’accélération des salaires devrait être plus prononcée dans les secteurs déjà confrontés à des pénuries de main-d’œuvre, notamment les soins de santé, la construction et les technologies de l’information. Dans le secteur de la construction en Colombie-Britannique, par exemple, les employeurs déclarent offrir des primes salariales de 15-20% pour s’assurer les services de gens de métier qualifiés pour les projets d’infrastructure en cours.

Cependant, les économistes préviennent que la croissance plus forte des salaires pourrait présenter des défis pour les objectifs d’inflation du Canada. La Banque du Canada, qui a maintenu son taux d’intérêt directeur à 3,75% après plusieurs réductions plus tôt cette année, surveillera attentivement les tendances salariales alors qu’elle équilibre les objectifs d’emploi avec la stabilité des prix.

“Bien qu’une meilleure rémunération des travailleurs soit sans doute positive, la banque centrale reste vigilante quant aux spirales potentielles salaires-prix,” a noté Pedro Antunes, ancien économiste en chef du Conference Board. “Les améliorations de productivité seront essentielles pour garantir que des salaires plus élevés ne se traduisent pas simplement par des prix à la consommation plus élevés.”

Pour les propriétaires de petites entreprises comme Mariam Siddiqui, qui dirige une société de conseil en technologie en pleine croissance à Waterloo, l’évolution de la dynamique du travail présente à la fois des opportunités et des défis.

“Nous ressentons définitivement la pression d’augmenter nos offres salariales,” a expliqué Siddiqui. “D’un côté, l’embauche devient plus coûteuse, mais de l’autre, nos employés existants ont plus de revenus disponibles à dépenser dans l’économie plus large, ce qui pourrait bénéficier à de nombreuses entreprises à long terme.”

L’analyse du Conference Board met également en évidence les disparités régionales, le Canada atlantique et le Québec devant connaître l’accélération salariale la plus significative en raison de leur démographie vieillissante et de leur dépendance accrue à l’immigration pour la croissance de la main-d’œuvre.

Alors que le Canada navigue dans cette transition économique, la question fondamentale demeure: le pays peut-il parvenir à un marché du travail équilibré qui offre des améliorations salariales significatives pour les travailleurs tout en maintenant la compétitivité internationale et en contrôlant l’inflation? La réponse façonnera probablement les débats de politique économique jusqu’au prochain cycle électoral fédéral.

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