Décès liés à la canicule à Montréal en 2024 incitent à la prudence

Olivia Carter
6 Min Read
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Dans l’étreinte étouffante de la première grande canicule de l’été à Montréal, un drame s’est produit avec la confirmation du premier décès lié à la chaleur cette saison. Les responsables de la santé publique ont annoncé mercredi qu’une personne âgée a succombé aux complications des températures extrêmes qui recouvrent la ville depuis plusieurs jours, semant l’inquiétude dans les communautés déjà éprouvées par cette chaleur oppressante.

La victime, dont l’identité demeure protégée pour des raisons de confidentialité, avait plus de 65 ans et résidait dans un secteur particulièrement vulnérable de la ville où les effets d’îlot de chaleur urbain intensifient les extrêmes de température. Selon la Santé publique de Montréal, la personne vivait dans une résidence sans climatisation, mettant en évidence les facteurs de risque mortels qui se combinent lors d’événements de chaleur extrême.

“Ce que nous observons n’est pas simplement un inconfort—c’est une véritable urgence de santé publique,” a expliqué la Dre Mylène Drouin, directrice de la santé publique de Montréal, lors d’un point de presse urgent. “Lorsque les températures restent élevées pendant la nuit, comme ça a été le cas cette semaine, le corps ne peut pas récupérer, créant un stress physiologique cumulatif qui peut s’avérer fatal, particulièrement pour les populations vulnérables.”

La canicule actuelle a poussé les températures au-dessus de 30°C pendant cinq jours consécutifs, avec des valeurs d’humidex donnant une sensation de près de 40°C. Les températures nocturnes n’ont offert que peu de répit, demeurant au-dessus de 20°C et créant des conditions dangereuses pour ceux qui n’ont pas accès à la climatisation.

La réponse de Montréal aux urgences liées à la chaleur a considérablement évolué depuis la dévastatrice canicule de 2018 qui a fait 66 victimes à travers la ville. Les protocoles actuels comprennent le déploiement de travailleurs de proximité pour vérifier l’état des résidents vulnérables, l’extension des heures d’ouverture des centres de rafraîchissement publics et le maintien d’un registre d’urgence des personnes à risque.

“Nous avons ouvert 19 centres de rafraîchissement sur l’île, avec des heures prolongées jusqu’à 20h, et certains endroits restent accessibles toute la nuit,” a déclaré Émilie Thuillier, membre du comité exécutif responsable de la sécurité publique. “Les employés municipaux effectuent des vérifications de bien-être porte-à-porte dans les quartiers à forte concentration de résidents vulnérables.”

Les climatologues de l’Université McGill notent que cette canicule s’aligne avec les modèles projetés du changement climatique pour la région. “Ce qui était autrefois exceptionnel devient de plus en plus commun,” a expliqué le Dr Raymond Sinclair, climatologue au Département des sciences atmosphériques et océaniques de McGill. “Nos recherches indiquent que Montréal pourrait connaître trois fois plus de jours au-dessus de 30°C d’ici le milieu du siècle par rapport aux moyennes historiques.”

Les impacts sur la santé vont au-delà des décès directement liés à la chaleur. Les visites aux urgences pour des problèmes liés à la chaleur ont augmenté de 28% cette semaine, et les appels aux services ambulanciers ont augmenté de près d’un tiers par rapport aux moyennes saisonnières.

Les populations vulnérables de Montréal—particulièrement les aînés, les personnes souffrant de maladies chroniques et les résidents des quartiers à faible revenu—font face à un risque disproportionné. Les données des canicules précédentes révèlent des taux de mortalité trois fois plus élevés dans les quartiers avec peu d’espaces verts et des logements majoritairement anciens dépourvus de systèmes de climatisation modernes.

Les experts en urbanisme soulignent le rôle de l’aménagement urbain dans l’atténuation ou l’exacerbation des dangers liés à la chaleur. “La concentration de béton et d’asphalte, la canopée limitée et les conceptions de bâtiments qui emprisonnent la chaleur créent des microclimats dangereux dans certains quartiers,” a noté la professeure d’urbanisme Élise Montclair de l’Université de Montréal. “Ces facteurs structurels peuvent créer des différences de température allant jusqu’à 12 degrés entre des quartiers distants de quelques kilomètres seulement.”

Alors que Montréal se prépare à d’éventuelles autres canicules cet été, les responsables de la santé exhortent les résidents à vérifier régulièrement l’état des voisins et des membres de la famille vulnérables. Ils recommandent de limiter les activités extérieures pendant les heures de chaleur intense, de rester hydraté et d’utiliser les centres de rafraîchissement publics si l’environnement domestique devient dangereusement chaud.

Les prochains jours pourraient apporter un certain soulagement, les météorologues prévoyant une possible pause dans la chaleur d’ici vendredi. Cependant, les prévisions à long terme suggèrent que des températures supérieures à la normale pourraient persister tout au long de juillet et août.

Alors que le changement climatique intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes à l’échelle mondiale, comment des villes comme Montréal transformeront-elles leurs infrastructures, leurs systèmes d’intervention d’urgence et leurs réseaux de soutien communautaire pour protéger leurs citoyens les plus vulnérables contre une chaleur de plus en plus mortelle?

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