Dans un développement tragique qui souligne les graves conséquences des maladies évitables, les autorités sanitaires du Sud-Ouest de l’Ontario ont confirmé le décès d’un nourrisson qui a contracté la rougeole in utero pendant l’épidémie en cours dans la région. Cela constitue un rappel sobre du potentiel dévastateur de la rougeole, particulièrement pour les populations vulnérables.
Le nourrisson, dont l’identité reste protégée pour des raisons de confidentialité, est décédé après que la mère ait contracté la rougeole pendant sa grossesse. Le virus s’est transmis au fœtus en développement, entraînant de graves complications qui se sont finalement avérées fatales. Selon les registres sanitaires provinciaux, il s’agit du premier décès infantile lié à la rougeole signalé dans la région depuis des décennies.
“Ce cas déchirant démontre pourquoi la rougeole n’est pas simplement une éruption cutanée infantile,” a déclaré Dre Eleanor Michaels, médecin-chef à la Santé publique du Sud-Ouest de l’Ontario. “Le virus peut causer des complications graves, notamment la pneumonie, l’encéphalite, et chez les femmes enceintes, peut entraîner une fausse couche, un accouchement prématuré ou une transmission au fœtus avec des conséquences potentiellement dévastatrices.”
L’épidémie dans le Sud-Ouest de l’Ontario a maintenant atteint 14 cas confirmés depuis janvier, une augmentation alarmante par rapport aux années précédentes où la maladie était considérée comme effectivement éliminée au Canada. Les autorités sanitaires attribuent cette résurgence à la baisse des taux de vaccination, qui sont passés sous le seuil de 95% nécessaire pour l’immunité collective.
Les données provinciales indiquent que les taux de vaccination RRO (rougeole, rubéole, oreillons) dans certaines communautés sont tombés jusqu’à 85%, créant des poches de vulnérabilité où ce virus hautement contagieux peut se propager rapidement. Le virus peut rester en suspension dans l’air jusqu’à deux heures et infecte environ 90% des personnes non vaccinées qui y sont exposées.
“Ce que nous constatons maintenant représente une urgence de santé publique,” a expliqué Dr Victor Chen, épidémiologiste à l’Université Western Ontario. “La rougeole a été déclarée éliminée au Canada en 1998, mais les voyages internationaux et la baisse des taux de vaccination lui ont permis de reprendre pied. Chaque cas représente un échec de notre immunité collective.”
Les autorités sanitaires ont mis en œuvre des mesures d’urgence, notamment des cliniques de vaccination élargies, des programmes de vérification de l’immunisation dans les écoles et des actions ciblées auprès des communautés ayant des taux de vaccination plus faibles. Le gouvernement provincial a alloué 3,2 millions de dollars en financement d’urgence pour combattre l’épidémie, avec un accent particulier sur la protection des femmes enceintes et des personnes immunodéprimées.
Pour les futures mères, les responsables de la santé recommandent une vérification immédiate du statut vaccinal. Celles qui n’ont pas d’immunité documentée devraient éviter les zones d’exposition potentielle et consulter des professionnels de la santé concernant les options de protection.
“Cette tragédie n’aurait pas dû se produire,” a déclaré Maria Cortez, défenseure de la santé maternelle et directrice de l’Alliance pour la santé prénatale de l’Ontario. “Deux doses du vaccin RRO sont efficaces à 97% pour prévenir la rougeole. Lorsque nous choisissons de ne pas vacciner, nous ne faisons pas simplement un choix personnel—nous mettons potentiellement en danger les plus vulnérables parmi nous qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes.”
Alors que les communautés à travers le Canada sont aux prises avec la résurgence de maladies autrefois contrôlées, ce cas soulève une question cruciale : à une époque de connaissances médicales avancées et de disponibilité des vaccins, comment avons-nous permis que des tragédies évitables comme celle-ci reviennent dans nos communautés?