L’alarme retentit dans toute la Colombie-Britannique alors que la province fait face à un autre mois dévastateur dans sa crise persistante des drogues toxiques. Les données d’avril 2024 révèlent une augmentation préoccupante des décès, prolongeant un schéma tragique qui continue de défier les responsables de la santé publique et de dévaster les communautés à travers la région.
Selon le dernier rapport du Service des coroners de la C.-B., au moins 206 Britanno-Colombiens ont perdu la vie à cause des drogues toxiques en avril—marquant une augmentation de 7% par rapport aux chiffres de mars et représentant environ 6,9 décès par jour. Ce qui est peut-être le plus troublant, c’est que ce bilan est pratiquement inchangé par rapport à avril 2023, soulignant la nature enracinée de cette urgence de santé publique malgré de nombreux efforts d’intervention.
“Chaque chiffre dans ce rapport représente une personne dont la vie comptait et dont l’absence est profondément ressentie par la famille, les amis et les communautés,” a déclaré Lisa Lapointe, coroner en chef de la Colombie-Britannique. “Après plus de huit ans de cette urgence de santé publique, nous continuons à perdre des vies à un rythme sans précédent.”
La région sanitaire de l’île de Vancouver a été particulièrement touchée, enregistrant 37 décès liés aux drogues toxiques en avril—une forte augmentation de 32% par rapport au mois précédent. Cette flambée régionale souligne la nature imprévisible et volatile de la crise, qui affecte aussi bien les centres urbains que les communautés rurales.
Depuis que l’urgence de santé publique a été déclarée pour la première fois en avril 2016, la crise des drogues toxiques a fait plus de 14 000 victimes en Colombie-Britannique. La nature implacable de ces statistiques révèle des défis fondamentaux dans la lutte contre les causes sous-jacentes de la dépendance et la fourniture de systèmes de soutien adéquats pour les personnes à risque.
Les autorités sanitaires notent que la concentration extrême de fentanyl demeure un facteur principal des décès. Près de 18% des décès en 2024 impliquaient une concentration extrême de fentanyl—un taux quatre fois plus élevé que celui observé en 2020. De plus, la détection de benzodiazépines dans les résultats toxicologiques continue de compliquer les efforts d’intervention en cas de surdose, car ces substances ne répondent pas aux traitements à la naloxone.
Le groupe démographique le plus durement touché continue d’être les hommes âgés de 30 à 59 ans, qui représentent environ 70% de tous les décès liés aux drogues toxiques dans la province. Cependant, les experts soulignent que la dépendance et les troubles liés à l’usage de substances affectent des individus de tous les milieux socioéconomiques, groupes d’âge et communautés à travers la Colombie-Britannique.
La Dre Bonnie Henry, médecin hygiéniste en chef de la province, a constamment plaidé pour l’expansion des services de réduction des méfaits parallèlement aux options de traitement. “Nous avons besoin d’une approche globale qui inclut un approvisionnement sécuritaire, des sites de consommation supervisée et un accès rapide à des traitements fondés sur des preuves,” a déclaré la Dre Henry lors d’une récente conférence de presse. “La complexité de cette crise exige de multiples interventions agissant de concert.”
Les défenseurs communautaires continuent de réclamer une action gouvernementale plus robuste, y compris un accès élargi aux programmes d’approvisionnement plus sûr et un investissement accru dans les services de traitement de la dépendance. Guy Felicella, conseiller clinique pair au Centre de la C.-B. sur l’usage de substances, a souligné que “les personnes qui consomment des drogues méritent de la compassion et des options de soins fondées sur des preuves, pas de la stigmatisation et de la criminalisation.”
Alors que la Colombie-Britannique continue de lutter contre cette crise dévastatrice, la question demeure: les décideurs politiques mettront-ils enfin en œuvre les changements systémiques nécessaires pour empêcher d’autres familles de subir ces pertes tragiques, ou continuerons-nous à voir ces chiffres grimper mois après mois?