Décision sur le taux d’intérêt de la Banque du Canada en juin 2024: Probable maintien face à l’incertitude

Sarah Patel
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La Banque du Canada se trouve à un carrefour crucial alors que les marchés financiers et les économistes à travers le pays retiennent leur souffle pour l’annonce des taux d’intérêt de mercredi. Le gouverneur Tiff Macklem fait face à une pression croissante au milieu de signaux économiques contradictoires – une inflation qui refuse de reculer complètement et une économie en ralentissement qui montre des signes de tension.

“Nous sommes dans cette zone intermédiaire particulière où les données ne donnent pas à la Banque du Canada une voie claire à suivre,” explique Benjamin Reitzes, directeur général des taux canadiens chez BMO Marchés des capitaux. “Ils vont probablement maintenir le taux actuel tout en gardant toutes les options ouvertes pour leur réunion de juillet.”

La plupart des prévisionnistes s’attendent à ce que la banque centrale maintienne son taux directeur à 4,5% cette semaine, prolongeant son approche prudente qui a débuté en janvier 2023 après huit hausses consécutives. Cette stratégie d’attente reflète l’incertitude croissante quant à savoir si l’inflation a été suffisamment maîtrisée pour justifier un assouplissement monétaire.

Les indicateurs économiques récents dressent un tableau complexe. Le taux d’inflation annuel du Canada a étonnamment augmenté à 2,9% en avril, s’éloignant davantage de la cible de 2% de la Banque. Les mesures d’inflation fondamentale, qui excluent les composantes volatiles, restent également obstinément élevées au-dessus des niveaux cibles.

“Les données sur l’inflation demeurent problématiques pour la Banque,” note Royce Mendes, directeur général chez Desjardins. “Il existe encore des pressions sous-jacentes importantes sur les prix dans le secteur des services qui ne s’atténuent pas aussi rapidement qu’ils l’espéraient.”

Pendant ce temps, l’économie a montré des signes clairs de ralentissement. La croissance du PIB a considérablement ralenti, avec une croissance annualisée de seulement 1,7% au premier trimestre de 2024, inférieure aux prévisions de la Banque. Le taux de chômage a grimpé à 6,1%, atteignant son niveau le plus élevé depuis janvier 2022, avec des pertes d’emplois concentrées dans les secteurs sensibles aux taux d’intérêt.

Ce ralentissement économique a alimenté les appels des groupes d’affaires et de certains politiciens à commencer à réduire les taux. La Chambre de commerce du Canada a récemment averti que le maintien de taux élevés risque “d’approfondir inutilement la douleur économique” pour les entreprises qui luttent déjà avec des coûts d’emprunt élevés.

L’abordabilité du logement, un enjeu crucial pour des millions de Canadiens, est en jeu. Les détenteurs de prêts hypothécaires à taux variable et ceux qui font face à des renouvellements ont connu des augmentations spectaculaires de leurs paiements mensuels, avec une augmentation moyenne de plus de 40% pour ceux qui renouvellent des prêts hypothécaires à taux fixe de cinq ans.

“La pression sur les ménages est réelle et croissante,” affirme Lisa Docherty, courtière hypothécaire à Vancouver. “Je vois des clients confrontés à des augmentations de paiement de 800 à 1000 dollars par mois. Pour beaucoup, c’est la différence entre garder leur maison ou devoir vendre.”

Les marchés financiers sont devenus de plus en plus pessimistes quant au calendrier des réductions de taux, prévoyant maintenant seulement une ou deux réductions d’un quart de point pour 2024, en baisse par rapport aux attentes de multiples réductions au début de l’année. Ce recalibrage suit des changements similaires dans les attentes concernant la Réserve fédérale américaine, qui a repoussé à plusieurs reprises son calendrier d’assouplissement de la politique monétaire.

La Banque du Canada doit également tenir compte des facteurs mondiaux. L’inflation américaine reste élevée, et le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a signalé une approche plus prudente en matière de réduction des taux. Avec l’économie canadienne profondément intégrée à celle de son voisin du sud, s’écarter trop de la politique monétaire américaine pourrait affaiblir le dollar canadien et potentiellement alimenter une inflation supplémentaire par le biais de coûts d’importation plus élevés.

Pour les entreprises qui planifient des investissements en capital et les ménages qui gèrent des budgets, l’incertitude crée des défis importants. Une récente enquête de CO24 Affaires a révélé que 67% des petites et moyennes entreprises ont retardé leurs plans d’expansion en raison de l’incertitude des taux d’intérêt, tandis que 41% signalent des difficultés à assurer le service de leur dette existante.

Le processus décisionnel de la Banque du Canada est devenu de plus en plus dépendant des données, les responsables soulignant qu’ils ont besoin de voir “des preuves soutenues” que l’inflation se dirige durablement vers la cible de 2% avant de réduire les taux. Cette approche suggère qu’une seule lecture positive de l’inflation ne suffira pas à déclencher une action.

“La prudence que nous observons reflète les dures leçons apprises des années 1970,” explique l’économiste Avery Schmidt. “Les banques centrales qui ont assoupli leur politique trop rapidement se sont retrouvées à combattre l’inflation à nouveau, nécessitant souvent des taux encore plus élevés par la suite.”

À l’approche de mercredi, les ménages, les entreprises et les investisseurs scruteront non seulement la décision sur les taux, mais aussi la déclaration qui l’accompagne pour obtenir des indices sur l’orientation future de la politique. La communication de la Banque sera analysée pour détecter tout changement de ton qui pourrait signaler une plus grande ouverture aux réductions de taux dans les mois à venir.

Quel que soit le résultat, la décision de la Banque du Canada se répercutera dans tous les coins de l’économie, des marchés immobiliers aux négociations salariales en passant par les décisions d’investissement. Dans cet environnement d’incertitude persistante, une chose reste claire : le retour à des taux d’intérêt normaux ne sera ni rapide ni simple.

Pour une couverture continue de cette histoire en développement, visitez CO24 Actualités.

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