La décision de juin sur le taux d’intérêt de la Banque du Canada a pris en compte les risques commerciaux

Sarah Patel
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La Banque du Canada poursuit son délicat exercice d’équilibre alors que les décideurs naviguent entre les préoccupations persistantes liées à l’inflation et les risques croissants de contraction économique. Le procès-verbal de la décision de juin sur les taux, publié hier, révèle un Conseil de direction de plus en plus préoccupé par l’escalade des tensions commerciales mondiales et leur impact potentiel sur l’économie canadienne, fortement dépendante des exportations.

“Le spectre du protectionnisme se profile de plus en plus à chaque mois qui passe”, a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, lors de la conférence de presse suivant la décision de maintenir le taux directeur à 5%. “Nous surveillons ces développements avec une vigilance accrue car ils pourraient fondamentalement modifier notre trajectoire économique.”

Le résumé des délibérations nouvellement publié montre que les membres du Conseil ont spécifiquement cité le risque de tarifs américains sur les produits canadiens comme un risque majeur pour leurs perspectives économiques. Avec les États-Unis représentant environ 75% des exportations canadiennes, toute perturbation de cette relation commerciale crée une vulnérabilité démesurée pour les entreprises et les travailleurs canadiens.

La décision sur les taux est intervenue dans un contexte de signaux économiques contradictoires. Alors que l’inflation a ralenti à 2,9% en mai – se rapprochant de l’objectif de 2% de la Banque – les mesures de l’inflation fondamentale sont restées tenaces, suggérant que les pressions sous-jacentes sur les prix persistent. Parallèlement, la croissance du PIB a ralenti à seulement 1,7% au premier trimestre, considérablement en-dessous des projections antérieures de la Banque.

La sous-gouverneure Sharon Kozicki a souligné la position difficile des décideurs monétaires. “Nous constatons que l’élan économique ralentit plus rapidement que prévu, mais l’inflation reste obstinément au-dessus de l’objectif. Chaque décision sur les taux nécessite de peser ces préoccupations concurrentes.”

Le résumé a également mis en évidence les divisions au sein du Conseil de direction concernant le calendrier des potentielles baisses de taux. Certains membres ont préconisé le maintien de taux plus élevés plus longtemps pour assurer le retour de l’inflation à l’objectif, tandis que d’autres ont exprimé leur inquiétude quant à un resserrement excessif face aux signes de fragilité économique.

“Les dépenses de consommation se sont notablement affaiblies”, note le résumé. “L’activité dans le secteur du logement reste modérée, et les investissements des entreprises ne se sont pas concrétisés aux niveaux attendus.”

Les marchés financiers ont immédiatement réagi à la publication du procès-verbal, le dollar canadien baissant de 0,4% face à son homologue américain, les traders anticipant une plus grande probabilité de baisses des taux dès septembre. Les rendements obligataires ont également chuté sur toute la courbe, reflétant l’évolution des attentes en matière de politique monétaire.

Les chefs d’entreprise à travers le Canada surveillent attentivement ces développements. À Vancouver, Maria Chen, PDG de Westport Manufacturing, rapporte avoir reporté les plans d’expansion en raison de l’incertitude. “Nous avons mis en attente des investissements en capital de 2,7 millions de dollars jusqu’à ce que nous ayons plus de clarté concernant les taux d’intérêt et la politique commerciale”, a déclaré Chen.

L’attention de la Banque aux risques commerciaux survient alors que les relations canado-américaines font face à des tensions croissantes. Plus tôt ce mois-ci, des responsables américains ont évoqué de potentiels tarifs sur l’aluminium, tandis que les différends agricoles concernant les produits laitiers et le bois d’œuvre restent non résolus. De nouveaux tarifs déclencheraient probablement des mesures de rétorsion, risquant de dégénérer en un conflit commercial plus large.

Les économistes des principales institutions financières ont révisé leurs prévisions en réponse à ces développements. La Banque TD prévoit maintenant deux baisses de taux d’un quart de point d’ici la fin de l’année, RBC projetant un assouplissement similaire mais commençant plus tard au quatrième trimestre.

“La Banque marche sur une corde raide”, a déclaré Avery Williams, économiste en chef à la Banque Nationale. “Réduire trop tôt, et l’inflation pourrait se raviver. Attendre trop longtemps, et ils risquent de causer une souffrance économique inutile.”

Pour les Canadiens ordinaires, les implications sont importantes. Les taux de renouvellement hypothécaires restent élevés, ce qui pèse sur les budgets des ménages, tandis que les entreprises retardent les embauches en raison de l’incertitude. Pourtant, les consommateurs ont fait preuve d’une résilience remarquable, les ventes au détail ayant moins diminué que prévu ces derniers mois.

Nous continuerons à suivre les développements à l’approche de la prochaine décision sur les taux de la Banque le 24 juillet, lorsque des projections économiques mises à jour fourniront un aperçu plus approfondi de l’orientation de la politique monétaire du Canada et de la façon dont les tensions commerciales mondiales pourraient remodeler notre paysage économique.

La Banque du Canada privilégiera-t-elle le contrôle de l’inflation, ou les preuves croissantes de faiblesse économique et de risques commerciaux l’inciteront-elles à agir plus tôt? La réponse pourrait déterminer la trajectoire économique du Canada pour les mois à venir.

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