Le déclin des taux de vaccination chez les enfants menace la santé infantile à l’échelle mondiale

Olivia Carter
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Dans un renversement alarmant des décennies de progrès en santé publique, les taux de vaccination infantile mondiaux connaissent une baisse significative, laissant des millions d’enfants vulnérables à des maladies qui étaient autrefois sur le point d’être éliminées. Les implications de ce déclin s’étendent bien au-delà des familles individuelles, menaçant de défaire les acquis durement gagnés dans la réduction de la mortalité infantile et potentiellement de déclencher des épidémies qui pourraient mettre à rude épreuve les systèmes de santé du monde entier.

Des données récentes de l’Organisation mondiale de la Santé révèlent que la couverture vaccinale de base est tombée à son niveau le plus bas depuis 2008, avec environ 67 millions d’enfants manquant des vaccins cruciaux entre 2019 et 2023. Ce déclin touche aussi bien les pays en développement que les pays à revenu élevé, suggérant une interaction complexe de facteurs plutôt qu’un simple problème de disparité des ressources.

“Ce que nous observons est sans précédent dans l’histoire moderne de la santé publique,” explique Dr. Michelle Walters, spécialiste en immunisation à l’Institut de Toronto pour la Santé Mondiale. “La combinaison des perturbations liées à la pandémie, l’hésitation vaccinale croissante et l’accès réduit aux soins de santé a créé une tempête parfaite qui menace des décennies de progrès.”

Les conséquences commencent déjà à se manifester. La rougeole—une maladie hautement contagieuse qui avait été contrôlée grâce à la vaccination systématique—a augmenté dans plusieurs régions. En 2023 seulement, les cas signalés ont augmenté de 79% au niveau mondial par rapport à l’année précédente, avec des épidémies dévastatrices dans des pays qui avaient précédemment éliminé la maladie.

Les causes de ce déclin vaccinal varient selon les régions mais partagent des thèmes communs. Dans de nombreux pays en développement, la pandémie de COVID-19 a gravement perturbé les services de santé de routine, redirigeant des ressources limitées et créant des barrières logistiques aux programmes de vaccination. Pendant ce temps, dans les pays à revenu plus élevé, y compris le Canada, la propagation de la désinformation sur les vaccins via les médias sociaux a alimenté l’hésitation chez les parents.

“Le paradoxe des vaccins est que leur succès même a fait que certains oublient pourquoi nous en avions besoin en premier lieu,” note Dr. Andrew Chen, immunologiste pédiatrique à l’Hôpital pour enfants de Hamilton. “Quand les parents n’ont pas été témoins de ces maladies directement, il devient plus facile de se concentrer sur des risques théoriques plutôt que sur les dangers bien réels des maladies elles-mêmes.”

Les analyses économiques indiquent que les coûts potentiels s’étendent au-delà des préoccupations sanitaires immédiates. Selon des recherches publiées dans The Lancet, chaque dollar investi dans la vaccination génère jusqu’à 44 dollars de retombées économiques grâce à la réduction des coûts de soins de santé et à l’amélioration de la productivité. Le recul actuel menace d’inverser ces gains économiques précisément lorsque de nombreux pays font face à des contraintes budgétaires.

Les autorités sanitaires canadiennes ont exprimé une préoccupation particulière concernant les taux de vaccination dans certaines communautés où la couverture est tombée en dessous du seuil nécessaire pour l’immunité collective. Des données récentes de l’Agence de la santé publique du Canada indiquent que les taux de vaccination complète contre la RRO (rougeole, oreillons, rubéole) sont tombés en dessous de 90% dans plusieurs provinces—bien en deçà des 95% nécessaires pour prévenir la transmission communautaire.

“Ce n’est pas seulement une question de santé—c’est une question d’équité,” souligne Dr. Sarah Townsend, chercheuse en santé publique à l’Université de la Colombie-Britannique. “Les maladies évitables par la vaccination affectent de manière disproportionnée les populations vulnérables, y compris les communautés autochtones et celles vivant dans la pauvreté. Quand les taux de vaccination baissent, ces disparités ne font qu’empirer.”

Les organisations internationales se mobilisent pour faire face à la crise. L’UNICEF et l’OMS ont lancé une ambitieuse initiative de “Récupération et Transformation de l’Immunisation”, visant à atteindre une couverture vaccinale de 90% au niveau mondial d’ici 2030. Cependant, les experts avertissent que le succès nécessitera une action coordonnée à tous les niveaux—des politiques mondiales à l’engagement communautaire.

Alors que les dirigeants mondiaux se préparent à aborder cette question lors du prochain Sommet mondial sur la santé, une question fondamentale demeure: la communauté internationale rassemblera-t-elle la volonté politique et les ressources nécessaires pour inverser cette tendance dangereuse avant que les épidémies de maladies évitables ne fassent davantage de victimes parmi les enfants? La réponse pourrait déterminer la trajectoire sanitaire de toute une génération.

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