“Le déclin des voyages canadiens dans le nord de l’État de New York en 2024 frappe le tourisme estival”

Olivia Carter
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Les rues autrefois animées d’Alexandria Bay et de Watertown dans le nord de l’État de New York résonnent d’un calme inhabituel cet été, alors que les plaques d’immatriculation canadiennes — jadis omniprésentes — se font de plus en plus rares. Les opérateurs touristiques des communautés frontalières de New York signalent une baisse spectaculaire des visiteurs canadiens, créant ce que plusieurs décrivent comme la saison estivale la plus difficile de mémoire récente.

“Nous constatons une diminution d’environ 30 pour cent de la clientèle canadienne par rapport à l’année dernière,” explique Thomas Reynolds, propriétaire de Riverside Gifts à Alexandria Bay, une boutique qui sert les acheteurs transfrontaliers depuis plus de vingt ans. “Je n’ai jamais vu si peu d’activité en pleine saison estivale. D’habitude, les Canadiens représentent près de la moitié de notre clientèle de juin à août.”

Ce déclin semble être provoqué par plusieurs facteurs convergents. Le dollar canadien, qui vaut environ 73 cents américains, a considérablement réduit le pouvoir d’achat des Canadiens. Cette pression économique est aggravée par des taux d’inflation qui continuent de peser sur les budgets des ménages des deux côtés de la frontière.

Les analystes économiques soulignent des complications supplémentaires. “Nous assistons à un parfait orage de contraintes financières pour les voyageurs canadiens,” note Dre Elaine Winters, professeure d’économie à l’Université Queen’s à Kingston, Ontario. “Au-delà des défis liés au taux de change, l’augmentation des temps d’attente à la frontière et le renforcement des mesures de sécurité ont rendu les excursions d’une journée et les escapades de fin de semaine moins attrayantes.”

L’impact s’étend au-delà du commerce de détail. Les hébergements dans les destinations traditionnellement prisées des Canadiens ressentent le plus durement cette baisse. L’hôtel Riverview à Clayton rapporte des taux d’occupation en baisse de 25% par rapport à 2023, les réservations en milieu de semaine étant particulièrement touchées.

Pour les communautés frontalières qui ont historiquement dépendu du tourisme canadien, ce déclin représente plus qu’un revers temporaire. L’Association touristique des Mille-Îles estime que les visiteurs canadiens contribuent habituellement à hauteur d’environ 1,2 milliard de dollars annuellement à l’économie régionale. Cette année, les projections suggèrent que ce chiffre pourrait chuter d’environ 300 millions de dollars.

“Il ne s’agit pas simplement d’un été difficile,” avertit Sarah Thompson, directrice du développement économique du comté de Jefferson. “Si cette tendance devient permanente, nous envisageons des fermetures définitives pour les entreprises qui ne peuvent pas diversifier leur clientèle assez rapidement.”

Certaines entreprises réorientent activement leurs stratégies de marketing pour attirer davantage de touristes américains d’autres régions. La Chambre de commerce d’Alexandria Bay a lancé une campagne numérique agressive ciblant les visiteurs potentiels des grandes zones métropolitaines situées à moins de cinq heures de route, notamment New York, Buffalo et Albany.

“Nous mettons en valeur des expériences qui plaisent aux voyageurs nationaux qui n’auraient peut-être pas envisagé la région des Mille-Îles auparavant,” explique Michael Dawson, président de la Chambre. “Notre message est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un passeport pour profiter d’activités nautiques de classe mondiale, de sites historiques et d’attractions familiales.”

Malgré ces efforts, l’absence de visiteurs canadiens reste palpable. Les restaurants locaux signalent moins de clients pendant les fins de semaine traditionnellement fériées au Canada, et les boutiques spécialisées qui proposaient autrefois des produits spécifiquement destinés aux consommateurs canadiens repensent leurs stratégies d’inventaire.

Alors que certains opérateurs touristiques se montrent optimistes quant au retour des visiteurs canadiens lorsque les conditions économiques s’amélioreront, d’autres craignent que les changements dans les habitudes de voyage représentent un virage plus permanent. La pandémie de COVID-19 a déjà modifié les habitudes de voyage transfrontalier, et les nouvelles pressions financières pourraient renforcer ces changements.

“Les Canadiens ont découvert davantage d’options à l’intérieur de leurs propres frontières pendant la pandémie,” observe Jennifer Moore, analyste de l’industrie du voyage. “Combiné aux considérations financières, nous assistons peut-être à une réorganisation fondamentale des habitudes de voyage plutôt qu’à un ralentissement temporaire.”

La situation met également en évidence la nature interconnectée des économies frontalières. Des représentants locaux des deux côtés de la frontière ont entamé des discussions sur d’éventuelles initiatives de marketing coopératif et des procédures frontalières simplifiées qui pourraient aider à revitaliser le tourisme transfrontalier.

Alors que les communautés du nord de l’État de New York s’adaptent à cette nouvelle réalité, la question demeure : les voyageurs canadiens reviendront-ils éventuellement vers leurs destinations américaines préférées, ou est-ce que la combinaison des pressions économiques et l’évolution des préférences de voyage ont définitivement modifié le paysage du tourisme transfrontalier dans la région?

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