Le déficit budgétaire de la Saskatchewan pour 2024 atteint 349 millions de dollars malgré les prévisions d’excédent

Olivia Carter
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Le parcours financier du gouvernement de la Saskatchewan a pris un tournant inattendu alors que la ministre des Finances, Donna Harpauer, a révélé mercredi un déficit projeté de 349 millions de dollars pour 2024-2025, un contraste frappant avec l’excédent de 250 millions de dollars prévu il y a à peine cinq mois dans la mise à jour de mi-année.

Face aux journalistes à Regina, Mme Harpauer a attribué ce revirement financier principalement à l’augmentation des demandes de dépenses dans plusieurs secteurs, notamment la santé, l’éducation et les services sociaux. “Les réalités fiscales auxquelles nous faisons face aujourd’hui exigent des décisions difficiles mais nécessaires pour maintenir les services essentiels tout en faisant face à l’augmentation des coûts opérationnels,” a-t-elle expliqué en présentant le plan de dépenses de 20,6 milliards de dollars.

Ce budget marque une augmentation significative de 1,3 milliard de dollars des dépenses par rapport à l’an dernier, avec un accent particulier sur les défis de santé de la province. Le ministère de la Santé a reçu la part du lion du financement avec 7,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 437 millions d’une année sur l’autre, alors que la province tente de réduire les temps d’attente chirurgicaux et de résoudre les pénuries de personnel qui affligent les établissements ruraux.

Les projections de revenus ont également été revues à la baisse, les revenus des ressources devant diminuer de 736 millions de dollars par rapport à l’année précédente. Les redevances sur la potasse devraient à elles seules chuter de 38 %, reflétant les conditions du marché mondial et la volatilité des prix dans le secteur des engrais agricoles.

La cheffe de l’opposition, Carla Beck, a critiqué le déficit comme une preuve de mauvaise gestion financière. “Pendant des années, ce gouvernement a prétendu faire preuve de prudence fiscale tout en sous-finançant systématiquement les services essentiels. Maintenant, les résidents de la Saskatchewan font face aux conséquences de ces politiques à courte vue,” a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse suivant l’annonce du budget.

La dette provinciale devrait maintenant atteindre 27,6 milliards de dollars d’ici mars 2025, suscitant des inquiétudes quant à la viabilité fiscale à long terme de la Saskatchewan. Les économistes notent que cela représente une augmentation de 5,8 % par rapport à l’année précédente, bien que la province maintienne que son ratio dette/PIB reste parmi les plus bas au Canada.

Le budget comprend des mesures de soulagement modestes pour les résidents, y compris un crédit d’impôt ponctuel de 500 $ pour les adultes gagnant moins de 100 000 $ par année et une augmentation du crédit d’impôt pour personnes à faible revenu de la Saskatchewan. Toutefois, les critiques soutiennent que ces mesures ne suffisent pas à faire face au coût de la vie croissant qui continue de peser sur les budgets des ménages dans toute la province.

Les leaders du milieu des affaires ont offert des réactions mitigées. La PDG de la Chambre de commerce de la Saskatchewan, Prabha Mitchell, a reconnu l’environnement économique difficile mais a exprimé son inquiétude quant aux implications du déficit. “Bien que nous apprécions les investissements dans les infrastructures et le développement de la main-d’œuvre, la communauté d’affaires a besoin de prévisibilité. Ce passage soudain d’un excédent projeté à un déficit important crée de l’incertitude sur le marché.”

Le secteur de l’éducation a reçu une augmentation de financement de 180 millions de dollars, bien que les commissions scolaires indiquent que cela couvre à peine les pressions inflationnistes et la croissance des inscriptions. De même, les municipalités ont exprimé leur déception que le partage des revenus soit resté largement inchangé malgré les besoins croissants en infrastructure dans les communautés de toute la province.

Alors que la Saskatchewan navigue à travers ces défis fiscaux, des questions demeurent quant à la façon dont la province équilibrera ses comptes dans les années à venir sans réduire les services ou augmenter les impôts. Avec les élections provinciales à l’horizon en 2024, le budget prépare le terrain pour un débat de plus en plus intense sur les priorités et l’avenir économique de la Saskatchewan. Les électeurs privilégieront-ils la prudence fiscale ou exigeront-ils des investissements plus importants dans les services publics, même au prix de déficits plus élevés?

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