Les défis du marché du travail canadien en 2024 augmentent les enjeux de l’ACEUM

Olivia Carter
6 Min Read
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Alors que le paysage économique du Canada navigue en eaux troubles en 2024, une tempête parfaite de défis sur le marché du travail menace de miner l’avantage concurrentiel du pays à un moment critique des relations commerciales continentales. Avec les renégociations de l’ACEUM qui se profilent à l’horizon, les entreprises canadiennes se retrouvent prises entre des pénuries persistantes de main-d’œuvre et une confiance des entreprises qui s’érode—une position précaire alors que la dynamique commerciale nord-américaine fait face à une potentielle restructuration.

La dernière Enquête canadienne sur la situation des entreprises brosse un tableau préoccupant : près de 40% des entreprises à travers le pays continuent d’identifier les pénuries de main-d’œuvre comme leur principal obstacle à la croissance. Ce défi persistant est devenu le statu quo peu enviable pour les employeurs qui peinent à pourvoir des postes à tous les niveaux de compétence.

“Ce que nous observons n’est pas simplement un déséquilibre temporaire sur le marché du travail,” note Marwa Abdou, directrice principale des politiques économiques et de la recherche à la Chambre de commerce du Canada. “Ces défis structurels de main-d’œuvre se sont enracinés, forçant les entreprises à prendre des décisions opérationnelles difficiles qui affectent la productivité et la capacité d’innovation.”

L’impact s’étend au-delà des difficultés d’embauche. Selon le Laboratoire de données commerciales de la Chambre de commerce du Canada, la confiance des entreprises est tombée à son plus bas niveau depuis avril 2020—les premiers jours de la pandémie quand l’incertitude régnait. Cette chute de confiance crée une boucle de rétroaction dangereuse : les entreprises hésitantes retardent les investissements en technologie et en capacité, érodant davantage la productivité au moment précis où le Canada a besoin d’avantages concurrentiels.

Le moment ne pourrait être plus conséquent. Comme le souligne le président et chef de la direction de la Chambre de commerce, Perrin Beatty : “Les prochaines renégociations de l’ACEUM font de ces défis du marché du travail non seulement une nécessité économique mais une question d’importance stratégique nationale.”

L’accord initial de l’ACEUM, qui a remplacé l’ALENA en 2020, est prévu pour sa première révision formelle en 2026. Cependant, des discussions préparatoires sont déjà en cours, avec les dirigeants politiques canadiens qui se positionnent pour obtenir un avantage dans ce qui promet d’être des négociations aux enjeux élevés affectant tout, de la production automobile au commerce numérique.

Ce qui rend ces défis de main-d’œuvre particulièrement préoccupants est leur nature généralisée. Des petites entreprises en milieu rural aux grandes sociétés dans les centres urbains, l’incapacité à sécuriser un personnel adéquat transcende les secteurs et les régions. Soins de santé, fabrication, hôtellerie et technologie—tous rapportent des difficultés similaires malgré des offres de rémunération de plus en plus compétitives.

Les statistiques racontent une histoire convaincante : 57% des entreprises confrontées à des défis de main-d’œuvre signalent des difficultés à retenir le personnel qualifié. Entre-temps, 65% ont augmenté les salaires pour attirer les talents, mais les postes vacants persistent. Cela suggère que le problème va au-delà de la rémunération seule, pointant vers des décalages structurels entre les compétences disponibles et les besoins du marché.

L’immigration a traditionnellement servi de soupape pour les pressions du marché du travail canadien, mais les récents ajustements politiques limitant les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux ont davantage compliqué la situation. Bien que conçues pour répondre aux pressions sur le logement et aux préoccupations d’intégrité des programmes, ces restrictions ont involontairement resserré un marché du travail déjà contraint.

En regardant vers l’avenir, les entreprises canadiennes font face à des choix difficiles. Le Laboratoire de données commerciales rapporte que 30% des entreprises s’attendent à réduire leurs activités si les défis de main-d’œuvre persistent, tandis que 23% prévoient d’augmenter les prix—alimentant potentiellement les préoccupations d’inflation qui commençaient tout juste à s’atténuer.

Alors que le réalignement économique mondial se poursuit dans le sillage de la restructuration des chaînes d’approvisionnement, la capacité du Canada à relever ses défis de main-d’œuvre déterminera non seulement la prospérité nationale mais aussi son influence dans les prochaines négociations de l’ACEUM. Avec les États-Unis et le Mexique qui connaissent leurs propres évolutions du marché du travail, chaque pays apportera des priorités distinctes à la table des négociations.

La question qui se pose aux décideurs politiques et aux chefs d’entreprise canadiens devient de plus en plus urgente : le pays peut-il mettre en œuvre des solutions efficaces à ses défis structurels du marché du travail avant que les renégociations de l’ACEUM n’exercent une pression supplémentaire sur un système économique déjà sous tension?

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