Les dépenses de défense du Canada pour l’OTAN en 2024 : Carney confirme un engagement de 2 %

Olivia Carter
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Dans un moment décisif pour la politique militaire canadienne, le ministre des Finances Mark Carney a annoncé mercredi que le Canada atteindra l’objectif de dépenses de défense de l’OTAN, établi de longue date à 2 % du PIB, au cours de cette année fiscale—plusieurs années avant les projections précédentes et dans un contexte de défis croissants pour la sécurité mondiale.

“Cet engagement représente un changement fondamental dans l’approche du Canada envers la sécurité collective,” a déclaré Carney lors d’une conférence de presse à Ottawa. “La détérioration rapide de l’environnement sécuritaire international exige que tous les alliés de l’OTAN intensifient leurs efforts et remplissent leurs obligations.”

Ce calendrier accéléré marque une rupture significative avec la position antérieure du gouvernement libéral. Il y a quelques mois à peine, le ministre de la Défense Bill Blair avait indiqué que le Canada atteindrait le seuil de 2 % d’ici 2032, plaçant notre pays parmi les retardataires de l’alliance de 32 membres. Actuellement, seuls 11 membres de l’OTAN atteignent ou dépassent cet objectif de dépenses.

Les experts en sécurité soulignent l’agression continue de la Russie en Ukraine et la posture militaire de plus en plus affirmée de la Chine comme principaux catalyseurs de l’ajustement politique du Canada. “Cela représente l’augmentation la plus substantielle des dépenses militaires canadiennes depuis la période post-11 septembre,” a confié au CO24 la Dre Jennifer Leighton, analyste en sécurité nationale à l’Institut canadien des affaires mondiales.

L’annonce survient quelques semaines avant le crucial sommet de l’OTAN à Washington, où la cohésion de l’alliance et le partage du fardeau devraient dominer les discussions. Des responsables américains ont exprimé en privé leur satisfaction face à la décision du Canada, y voyant un renforcement du partenariat de sécurité nord-américain à un moment critique.

Les partis d’opposition ont offert des réactions mitigées. Le critique conservateur en matière de défense, James Bezan, a salué l’augmentation mais a critiqué le gouvernement pour “des années de négligence” qui ont laissé les forces canadiennes avec des équipements vieillissants et des défis de recrutement. De son côté, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a prévenu que l’augmentation des dépenses militaires ne devrait pas se faire au détriment des programmes sociaux.

Les détails concernant l’allocation spécifique des fonds supplémentaires restent à venir, bien que le ministre de la Défense Blair ait précédemment identifié la souveraineté dans l’Arctique, les capacités cybernétiques et le renouvellement de la flotte navale comme priorités. Les Forces armées canadiennes font actuellement face à environ 38 milliards de dollars en besoins d’entretien et de remplacement d’équipement différés, selon les estimations du ministère de la Défense nationale.

Les experts en relations internationales suggèrent que le moment est particulièrement significatif compte tenu de l’incertitude croissante concernant l’engagement américain envers l’OTAN, quel que soit le résultat des élections de novembre. “Cela positionne le Canada comme un partenaire de sécurité plus crédible précisément au moment où la solidarité de l’alliance est mise à l’épreuve,” a déclaré le Dr Michael Charron, professeur de relations internationales à l’Université de Toronto.

Les implications fiscales de ce calendrier accéléré figureront probablement en bonne place dans la prochaine mise à jour économique d’automne. Des analystes des principales banques canadiennes prévoient que les dépenses supplémentaires pourraient ajouter entre 15 et 20 milliards de dollars annuellement aux dépenses fédérales, compliquant potentiellement les objectifs de réduction du déficit.

Alors que l’architecture de sécurité mondiale subit sa restructuration la plus importante depuis la fin de la Guerre froide, une question fondamentale se pose : l’engagement financier renouvelé du Canada en matière de défense se traduira-t-il par des améliorations significatives de la capacité militaire et de l’influence internationale, ou ne fera-t-il que satisfaire un critère comptable sans aborder les défis structurels plus profonds auxquels nos forces armées sont confrontées?

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