Un député conservateur propose de mettre fin au programme de travailleurs étrangers temporaires au Canada

Olivia Carter
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Le député conservateur propose de mettre fin au Programme des travailleurs étrangers temporaires du Canada

Dans une manœuvre législative audacieuse qui a fait des vagues tant dans la communauté d’affaires canadienne que chez les défenseurs de l’immigration, le député conservateur Richard Harrison a présenté hier un projet de loi d’initiative parlementaire visant à éliminer progressivement le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du pays d’ici trois ans.

“Le programme a évolué bien au-delà de son intention originale,” a déclaré Harrison lors d’une conférence de presse très suivie sur la Colline du Parlement. “Ce qui a commencé comme une solution ciblée pour de véritables pénuries de main-d’œuvre s’est transformé en un système qui supprime les salaires des travailleurs canadiens tout en créant une sous-classe vulnérable de travailleurs temporaires aux droits limités.”

Le PTET, établi en 1973, permet aux employeurs canadiens d’embaucher des étrangers pour combler des pénuries temporaires de main-d’œuvre lorsque des citoyens canadiens ou des résidents permanents qualifiés ne sont pas disponibles. Le programme a connu une croissance substantielle au cours de la dernière décennie, avec plus de 90 000 permis de travail délivrés annuellement ces dernières années selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Le projet de loi de Harrison, intitulé “Loi privilégiant les travailleurs canadiens”, propose un gel immédiat des nouvelles demandes du PTET suivi d’une réduction progressive sur 36 mois. La législation réaffecterait des ressources vers des programmes de formation professionnelle pour les travailleurs canadiens et créerait des incitatifs pour que les entreprises investissent dans l’automatisation et l’amélioration de la productivité.

La proposition a suscité de vives critiques de la part des groupes industriels, particulièrement ceux représentant des secteurs fortement dépendants du programme comme l’agriculture, la transformation alimentaire et l’hôtellerie. La Fédération canadienne de l’agriculture estime que l’élimination du programme pourrait laisser jusqu’à 60 000 postes non pourvus dans le seul secteur agricole.

“Il ne s’agit pas d’immigration, mais d’économie du travail fondamentale,” a déclaré Harrison. “Lorsque les entreprises peuvent facilement importer des travailleurs temporaires prêts à accepter des salaires plus bas, il y a peu d’incitation à améliorer les conditions de travail ou à investir dans la formation des Canadiens.”

Les économistes du travail demeurent divisés sur l’impact potentiel du projet de loi. Dr Elise Chen, spécialiste du marché du travail à l’Université de Toronto, a déclaré que “bien qu’il existe une préoccupation légitime concernant la suppression des salaires dans certains secteurs, une élimination complète plutôt qu’une réforme pourrait créer de graves perturbations dans les industries où il existe de véritables lacunes en matière de compétences.”

Les défenseurs des droits des immigrants ont soulevé des préoccupations humanitaires concernant la législation proposée. L’Alliance des travailleurs migrants pour le changement soutient qu’au lieu d’éliminer les voies d’accès pour les travailleurs étrangers, le gouvernement devrait se concentrer sur le renforcement de leur protection et sur des voies plus claires vers la résidence permanente.

Le gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau a signalé son opposition au projet de loi, la ministre de l’Emploi Carla Qualtrough affirmant que “des réformes ciblées plutôt qu’une élimination totale” serviraient mieux les besoins économiques du Canada. Cependant, avec un soutien croissant parmi les membres conservateurs et néo-démocrates préoccupés par les impacts sur le marché du travail, les perspectives du projet de loi restent incertaines.

Alors que le Parlement se prépare à débattre de cette proposition controversée dans les semaines à venir, la question fondamentale à laquelle les législateurs sont confrontés transcende les lignes partisanes : le Canada peut-il créer un système d’immigration qui répond aux véritables besoins de main-d’œuvre tout en assurant un traitement équitable tant pour les travailleurs nationaux qu’étrangers dans une économie de plus en plus mondialisée?


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