Le différend sur la législation sur les infrastructures des Premières Nations de l’Ontario déclenche le défi des chefs à Ottawa

Olivia Carter
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Dans une escalade significative des tensions entre les dirigeants des Premières Nations et le gouvernement fédéral, les chefs régionaux de l’Ontario montent une opposition vigoureuse contre l’approche d’Ottawa concernant la législation sur les infrastructures essentielles. Le différend porte sur ce que les leaders autochtones décrivent comme une rupture fondamentale du processus de consultation, menaçant de faire dérailler les progrès sur des projets communautaires essentiels à travers la province.

“Ce que nous observons n’est pas une consultation—c’est une simple notification,” a déclaré le Grand Chef Alvin Fiddler de la Nation Nishnawbe Aski lors de l’assemblée d’urgence de mardi à Thunder Bay. “Le gouvernement fédéral continue de développer des cadres qui affectent directement nos communautés sans engagement significatif selon nos conditions.”

En cause, la proposition de Loi sur le cadre relatif aux infrastructures des Premières Nations, une législation qui remodèlerait la façon dont les projets d’immobilisations dans les réserves reçoivent financement et approbation. Les chefs des 133 communautés des Premières Nations de l’Ontario se sont unis contre ce qu’ils caractérisent comme une approche unilatérale des fonctionnaires fédéraux qui mine la souveraineté autochtone et les droits issus des traités.

Des documents obtenus par CO24 révèlent que malgré les affirmations fédérales de consultations extensives, seules sept des communautés des Premières Nations de l’Ontario ont participé aux séances officielles de rétroaction. Le bureau de la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, maintient que les initiatives numériques et forums régionaux ont fourni des occasions adéquates pour recueillir des commentaires, une affirmation que les chefs régionaux de l’Ontario rejettent catégoriquement.

“Cette législation modifie fondamentalement la relation entre nos nations et la Couronne,” a expliqué le Chef Melvin Hardy de Biinjitiwaabik Zaaging Anishinaabek. “Pourtant, on s’attend à ce que nous fournissions une rétroaction significative sur des cadres politiques complexes avec des délais déraisonnables et des ressources insuffisantes pour analyser correctement leurs implications.”

Le différend survient dans un contexte de déficits d’infrastructure estimés à plus de 30 milliards de dollars dans les communautés des Premières Nations à l’échelle nationale. Selon une analyse du Bureau du directeur parlementaire du budget de 2023, environ 43% des systèmes d’eau dans les réserves demeurent à risque élevé, tandis que les pénuries de logements ont atteint des niveaux critiques dans de nombreuses communautés.

Les implications économiques s’étendent au-delà des limites des réserves, le Conference Board du Canada projetant que combler l’écart en matière d’infrastructure pourrait générer 27,7 milliards de dollars d’activité économique tout en créant des opportunités d’emploi durables dans des régions historiquement marginalisées.

La réunion de haut niveau prévue jeudi entre les chefs régionaux et les représentants fédéraux est devenue un point de tension, les leaders autochtones menaçant de se retirer complètement du processus à moins que des changements fondamentaux à l’approche de consultation ne soient mis en œuvre immédiatement.

“La trajectoire actuelle n’est pas seulement problématique—elle est potentiellement illégale,” a noté Jessica Vanderveen, spécialiste en droit autochtone à Osgoode Hall. “L’obligation de consulter de la Couronne a été affirmée à maintes reprises par la Cour suprême, et les pratiques actuelles semblent bien en deçà des normes établies.”

Pour des communautés comme la Première Nation d’Attawapiskat, où les défis d’infrastructure ont déclenché à plusieurs reprises des états d’urgence, le cadre législatif représente plus qu’une politique abstraite—il détermine si des nécessités de base comme l’eau potable et des logements sécuritaires deviennent accessibles.

“Nous avons subi les conséquences de politiques développées sans notre participation depuis des générations,” a confié le Chef David Nakogee à CO24. “Il ne s’agit pas de processus de consultation ou de procédures bureaucratiques—il s’agit de l’avenir de nos enfants et de la survie de nos nations.”

Alors que les tensions s’intensifient, les responsables fédéraux et provinciaux font face à une pression croissante pour recalibrer leur approche des relations avec les Autochtones. Le différend met en lumière une question fondamentale qui continue de façonner le parcours de réconciliation du Canada : peut-on bâtir des relations significatives de nation à nation lorsqu’une partie détermine constamment les conditions d’engagement?

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