Suite aux excuses historiques du pape François sur le sol canadien en 2022, les leaders autochtones de tout le pays expriment un optimisme prudent quant à l’engagement de son successeur, le pape Léo XIV, à poursuivre l’engagement de l’Église catholique envers la réconciliation avec les peuples autochtones. La transition papale survient à un moment crucial dans les efforts continus du Canada pour faire face à l’héritage douloureux des pensionnats et reconstruire les relations entre l’Église et les communautés autochtones.
“Les excuses n’étaient qu’un début,” affirme Wilton Littlechild, ancien Grand Chef et Commissaire à la vérité et réconciliation qui a accueilli le pape François lors de sa visite canadienne. “Nous espérons que le pape Léo prendra des mesures concrètes pour mettre en œuvre les appels à l’action qui impliquent directement l’Église catholique, particulièrement en ce qui concerne les archives et les artefacts des pensionnats.”
Les leaders autochtones ont souligné la nécessité pour le Vatican de divulguer tous les documents relatifs aux pensionnats, qui ont accueilli environ 150 000 enfants des Premières Nations, Inuits et Métis entre les années 1870 et 1996. L’Église catholique gérait environ 60 pour cent de ces établissements, où des milliers d’enfants ont subi des abus physiques, sexuels et psychologiques tout en étant séparés de force de leurs familles et de leurs cultures.
Lors de rencontres avec des responsables du Vatican le mois dernier, la Chef nationale de l’Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak, a insisté sur le fait que maintenir l’élan de la réconciliation doit être une priorité pour le nouveau pontife. “La visite du pape François était significative, mais une véritable guérison exige une action continue,” a déclaré Woodhouse Nepinak. “Nous attendons plus que des mots du pape Léo—nous avons besoin d’un engagement envers la vérité, la justice et un véritable partenariat.”
La relation entre les peuples autochtones et l’Église catholique demeure complexe. Un sondage récent mené par des chercheurs autochtones a révélé que si 72% des répondants considéraient les excuses du pape François comme significatives, 84% estiment que l’Église doit faire davantage pour remédier aux préjudices causés par les pensionnats.
Natan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, souligne que la possession continue d’objets culturels autochtones par l’Église constitue une préoccupation particulière. “De nombreux objets sacrés demeurent dans les musées du Vatican ou les archives de l’Église,” a noté Obed. “Le retour de ces artefacts serait une démonstration tangible de l’engagement du pape Léo à réparer les torts.”
Les dirigeants politiques canadiens se sont également prononcés sur la transition papale. Le premier ministre Justin Trudeau a publié une déclaration accueillant le pape Léo et exprimant l’espoir qu’il “poursuivra le travail essentiel de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.”
Les observateurs du Vatican suggèrent que le nouveau pape pourrait adopter une approche différente concernant les questions autochtones, compte tenu de sa formation théologique et de son travail antérieur en Amérique latine, où il s’est engagé auprès de communautés autochtones confrontées à des traumatismes historiques similaires. Le cardinal Michael