Le discours du Trône fédéral 2024 du Canada adopté sans vote par les libéraux de Trudeau

Olivia Carter
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Dans une manœuvre parlementaire sans précédent qui a soulevé des sourcils dans tout le paysage politique d’Ottawa, le gouvernement libéral du Premier ministre Justin Trudeau a réussi à faire adopter son discours du Trône sans affronter un vote de confiance formel à la Chambre des communes. Les tactiques procédurales employées mardi ont effectivement neutralisé ce qui sert traditionnellement de premier test majeur de confiance du Parlement dans le programme d’un gouvernement.

Le discours du Trône, prononcé la semaine dernière par la gouverneure générale Mary Simon, a exposé les priorités du gouvernement libéral, notamment l’abordabilité du logement, la réforme des soins de santé et les mesures de croissance économique. Plutôt que de procéder au vote enregistré habituel qui aurait forcé les députés à déclarer formellement leur position, la leader du gouvernement à la Chambre, Karina Gould, a déployé une série de manœuvres parlementaires tactiques qui ont permis l’adoption du discours par ce que les parlementaires appellent “consentement présumé”.

“Ce à quoi nous avons assisté aujourd’hui représente un écart inquiétant par rapport à la tradition parlementaire”, a déclaré le leader conservateur à la Chambre, Andrew Scheer, lors d’échanges houleux sur le parquet. “Le gouvernement a effectivement contourné les mécanismes de responsabilité qui ont été les pierres angulaires de notre processus démocratique depuis des générations.”

Les analystes politiques suggèrent que cette manœuvre reflète la position précaire du gouvernement minoritaire de Trudeau, qui a été confronté à des sondages en baisse et à une pression croissante des partis d’opposition et du public canadien sur des questions allant de l’abordabilité à la politique d’immigration.

“Les Libéraux marchent sur une corde raide”, a expliqué la Dre Melissa Thornton, professeure de sciences politiques à l’Université de Toronto. “En évitant un vote enregistré, ils ont empêché les partis d’opposition de mettre des députés libéraux individuels dans des positions potentiellement inconfortables où leurs votes seraient consignés dans les registres publics.”

Le discours du Trône lui-même a mis l’accent sur ce que le gouvernement appelle un “programme pour la classe moyenne”, promettant un allègement ciblé de l’inflation, des programmes élargis de soins dentaires et des mesures pour remédier à la crise du logement au Canada. Cependant, les critiques se sont demandé si les propositions contiennent suffisamment d’actions concrètes pour relever ces défis nationaux pressants.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, dont l’accord de soutien et de confiance du parti a maintenu les Libéraux au pouvoir, a exprimé sa frustration face aux tactiques procédurales tout en maintenant son soutien aux principales initiatives politiques. “Les Canadiens méritent mieux que des jeux parlementaires”, a déclaré Singh aux journalistes. “Ce qui compte, c’est d’obtenir des résultats concrets sur le logement, les soins de santé et rendre la vie plus abordable.”

Cette victoire procédurale survient à un moment critique pour le gouvernement Trudeau, qui fait face à des défis économiques croissants, notamment une inflation persistante, des taux d’intérêt en hausse et des préoccupations croissantes concernant l’abordabilité du logement dans tout le pays. Des sondages récents suggèrent que ces questions économiques sont devenues primordiales pour les électeurs, remodelant potentiellement le paysage politique avant les prochaines élections fédérales.

Pierre Poilievre, chef de l’opposition officielle, a qualifié l’approche du gouvernement de “fuite face à la responsabilité” et s’est engagé à continuer de faire pression pour des actions concrètes sur les préoccupations économiques. “Les Canadiens sont aux prises avec l’inflation la plus élevée depuis une génération, des logements inabordables et un gouvernement qui utilise des astuces procédurales plutôt que de faire face à une responsabilité directe”, a déclaré Poilievre lors d’une conférence de presse après les délibérations.

Le discours du Trône étant maintenant officiellement adopté, l’attention se tourne vers la mise en œuvre de ses diverses promesses politiques et la prochaine mise à jour économique d’automne, qui fournira plus de détails sur l’approche fiscale du gouvernement. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a indiqué que l’énoncé maintiendrait une retenue fiscale tout en abordant des priorités ciblées.

Alors que le Parlement s’installe dans sa session d’automne, la question demeure : la victoire procédurale du gouvernement a-t-elle fourni la marge de manœuvre nécessaire pour faire avancer son programme, ou simplement reporté une confrontation plus substantielle avec les réalités politiques et économiques difficiles auxquelles le Canada est confronté aujourd’hui?

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