Dans un virage spectaculaire par rapport aux conventions diplomatiques, l’ancien président Donald Trump s’apprête à livrer ce que des sources de la Maison Blanche décrivent comme une “réprimande énergique” à l’égard des alliés clés des États-Unis lors de l’Assemblée générale des Nations Unies demain. Ce discours attendu survient dans un contexte de tensions croissantes après que plusieurs partenaires américains de longue date ont formellement reconnu l’État palestinien le mois dernier, une démarche que Trump a qualifiée en privé de “prématurée et dangereuse”.
Le discours, qui marque le retour de Trump sur la scène internationale, devrait contester la récente vague diplomatique qui a vu la France, l’Espagne et l’Irlande rejoindre plus de 140 pays dans la reconnaissance officielle de la souveraineté palestinienne. Selon de hauts responsables de l’administration s’exprimant sous couvert d’anonymat, Trump considère que ces actions compromettent les négociations de paix en cours et pourraient potentiellement récompenser la violence.
“Le président croit fermement que la reconnaissance devrait suivre la paix, et non la précéder”, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale James Harrington lors du point de presse d’hier. “Toute solution durable doit répondre aux préoccupations légitimes de sécurité tout en établissant des structures de gouvernance significatives – nous voyons des alliés se précipiter sans que ces éléments fondamentaux soient en place.”
Les dirigeants européens ont défendu leurs positions, le président français Macron affirmant que la reconnaissance représente “un investissement dans une solution à deux États qui est restée insaisissable trop longtemps”. Cette perspective a gagné du terrain parmi les alliés traditionnels des États-Unis, créant ce que certains analystes de CO24 Politique ont appelé la division transatlantique la plus significative sur la politique au Moyen-Orient depuis des décennies.
L’approche de Trump représente un contraste saisissant avec la position de son prédécesseur. L’administration Biden avait signalé son ouverture à un État palestinien sous certaines conditions, sans jamais accorder de reconnaissance formelle. La ligne plus dure de Trump a trouvé du soutien parmi les républicains du Congrès et les dirigeants israéliens, le Premier ministre Nétanyahou devant assister au discours de demain en signe de solidarité.
Le discours arrive également à un moment particulièrement volatil des affaires mondiales, avec les conflits en cours en Ukraine et les préoccupations croissantes concernant l’influence chinoise dans le Pacifique. Les critiques se demandent si défier les alliés sur la reconnaissance palestinienne devrait être prioritaire face à ces défis mondiaux pressants.
“Cette administration prend un risque calculé en mettant en avant cette question”, explique Dre Sarah Kendall, chercheuse principale à l’Institut des relations internationales. “Il existe une inquiétude légitime que se concentrer sur l’État palestinien pourrait davantage isoler les États-Unis à un moment où la construction de coalitions est essentielle pour faire face aux menaces de la Russie, de la Chine et du terrorisme international.”
Les marchés financiers ont montré une sensibilité inhabituelle aux tensions diplomatiques, les analystes économiques de CO24 Affaires notant une volatilité accrue dans les actions du secteur de la défense et les investissements au Moyen-Orient. Certains investisseurs craignent que des relations tendues entre les États-Unis et les alliés européens compliquent les réponses coordonnées aux défis économiques mondiaux, notamment l’inflation et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
À l’approche du discours de demain, la question demeure: la position conflictuelle de Trump réinitialisera-t-elle les paramètres des efforts de paix au Moyen-Orient, ou isolera-t-elle davantage l’Amérique de ses partenaires traditionnels dans un monde de plus en plus multipolaire?