Les discussions sur la sécurité entre l’Inde et le Canada abordent la menace khalistanaise, écartant le cas Nijjar

Olivia Carter
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Dans un développement diplomatique important, des responsables de la sécurité nationale de l’Inde et du Canada se sont réunis à New Delhi cette semaine, marquant le premier dialogue de haut niveau sur la sécurité entre les deux nations depuis que les relations se sont considérablement détériorées l’automne dernier. Ces pourparlers, qui ont largement porté sur la menace extrémiste khalistanie, représentent un pas prudent vers la normalisation des relations bilatérales qui ont été tendues jusqu’au point de rupture.

Les rencontres à huis clos ont réuni le conseiller à la sécurité nationale indien Ajit Doval et son homologue canadien, aux côtés de hauts responsables des services de renseignement et diplomatiques des deux pays. Des sources proches des discussions ont révélé que les représentants canadiens ont reconnu les préoccupations de longue date de l’Inde concernant l’extrémisme khalistani opérant sur le sol canadien – un changement de ton décisif par rapport à la position antérieure d’Ottawa.

“Ce que nous voyons est une reconnaissance pragmatique que la relation sécuritaire ne peut pas rester otage des différends politiques,” a déclaré Dr. Avinash Paliwal, professeur associé en relations internationales chez CO24 World. “Les deux nations font face à de véritables menaces sécuritaires qui nécessitent une coopération, indépendamment des tensions en cours concernant l’enquête Nijjar.”

Fait notable, les comptes rendus officiels ne mentionnent aucune discussion substantielle sur l’affaire Hardeep Singh Nijjar – l’enquête qui a déclenché la crise diplomatique lorsque le Premier ministre canadien Justin Trudeau a allégué l’implication du gouvernement indien dans le meurtre de l’activiste khalistani en Colombie-Britannique en juin dernier. Les responsables indiens ont catégoriquement nié ces allégations, les qualifiant d'”absurdes” et “politiquement motivées.”

Les pourparlers se sont plutôt concentrés sur la coopération sécuritaire pratique, notamment le partage de renseignements sur les réseaux de financement terroriste, le recrutement extrémiste et les activités transfrontalières d’organisations terroristes désignées. Les responsables canadiens auraient présenté des preuves concernant des groupes khalistanis spécifiques opérant au Canada qui représentent des menaces pour la sécurité des deux nations.

“Cette rencontre signale la volonté de l’Inde de compartimenter la relation,” a expliqué l’ancien diplomate canadien Colin Robertson dans une entrevue avec CO24 News. “Delhi dit effectivement: nous pouvons travailler sur les questions de sécurité tout en maintenant notre position sur les allégations concernant Nijjar.”

Les considérations économiques ont probablement joué un rôle important pour amener les deux parties à la table. Les échanges commerciaux bilatéraux entre le Canada et l’Inde dépassent 8 milliards de dollars par an, avec des fonds de pension canadiens ayant investi plus de 45 milliards de dollars en Inde. La détérioration des relations a menacé ces liens économiques, mettant la pression sur les deux gouvernements pour trouver des solutions diplomatiques.

La délégation indienne aurait souligné la nécessité d’une action concrète contre les extrémistes khalistanis qui ont menacé des diplomates indiens et attaqué des temples hindous au Canada. Les responsables canadiens, tout en reconnaissant ces préoccupations, ont maintenu leur engagement à protéger la liberté d’expression et les manifestations pacifiques dans les limites constitutionnelles.

“Nous observons un exercice d’équilibre délicat de la part d’Ottawa,” a noté Dr. Vivek Dehejia, économiste et chercheur principal à l’IDFC Institute. “Ils doivent répondre aux préoccupations sécuritaires de l’Inde sans paraître revenir sur leurs allégations précédentes ou compromettre les libertés civiles au Canada.”

Ces pourparlers surviennent dans un contexte de recalculs géopolitiques, les deux nations réévaluant leurs priorités stratégiques. L’influence économique et diplomatique croissante de l’Inde en fait un partenaire essentiel pour les démocraties occidentales cherchant à contrer l’influence de la Chine dans l’Indo-Pacifique. Pendant ce temps, l’importante diaspora indienne au Canada – plus de 1,8 million de personnes – représente un électorat politique significatif qu’aucun gouvernement à Ottawa ne peut ignorer.

La question de savoir si ces pourparlers sur la sécurité mèneront à une normalisation diplomatique plus large reste incertaine. Aucun des deux pays n’a encore rétabli son haut-commissaire auprès de l’autre, et le traitement des visas pour les ressortissants indiens souhaitant se rendre au Canada continue de faire face à des retards importants.

Alors que les deux nations naviguent dans ce terrain diplomatique complexe, la question fondamentale demeure: la coopération sécuritaire pragmatique peut-elle surmonter les profondes différences politiques, ou assistons-nous simplement à une détente temporaire dans ce qui restera une relation fondamentalement tendue?

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