Doug Ford présente ses excuses aux Premières Nations pour des propos virulents

Olivia Carter
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Dans un revirement inattendu, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a présenté lundi des excuses officielles aux communautés des Premières Nations de toute la province, suite à ce qu’il a décrit comme des “commentaires passionnés” lors d’un échange houleux concernant des opérations minières sur des territoires traditionnels.

La controverse a éclaté la semaine dernière lorsque Ford, durant une réunion à huis clos avec des dirigeants de l’industrie minière qui a ensuite fuité dans les médias, a suggéré que les projets de développement ne devraient pas être “pris en otage” par les processus de consultation autochtones. Ces remarques ont immédiatement suscité un tollé chez les dirigeants des Premières Nations qui ont qualifié ces commentaires de méprisants envers les droits issus de traités et les obligations constitutionnelles.

“Je tiens à présenter mes sincères excuses à nos partenaires autochtones à travers l’Ontario,” a déclaré Ford lors d’une conférence de presse à Queen’s Park. “Mes mots ont été mal choisis et ne reflétaient pas le respect que mon gouvernement porte aux communautés des Premières Nations et l’importance d’une consultation significative.”

Ces excuses surviennent à un moment critique pour la stratégie de développement des ressources de l’Ontario, particulièrement dans la région riche en minéraux du “Cercle de feu” dans le nord de l’Ontario, où le gouvernement provincial a misé d’importants espoirs économiques. Cette zone, située à environ 500 kilomètres au nord-est de Thunder Bay, contient des gisements de chromite, de nickel et de cuivre estimés à 60 milliards de dollars.

Le Grand Chef régional Alvin Fiddler de la Nation Nishnawbe Aski, représentant 49 Premières Nations du nord de l’Ontario, a reconnu les excuses de Ford mais a souligné que la réconciliation exige plus que des paroles.

“Bien que nous appréciions les excuses du Premier ministre, une véritable réconciliation exige un respect constant des droits autochtones et une consultation adéquate à chaque étape du développement,” a déclaré Fiddler à CO24 News. “La tendance à précipiter les projets sans l’implication adéquate des Premières Nations concernées doit cesser.”

Le gouvernement ontarien a récemment défendu des modifications législatives visant à accélérer le développement des ressources, que certains critiques considèrent comme potentiellement nuisibles aux exigences de consultation autochtone. Ces changements politiques ont alimenté les tensions entre les objectifs de développement économique de la province et ses obligations envers les communautés autochtones selon le cadre constitutionnel canadien.

Sol Mamakwa, député provincial NPD de Kiiwetinoong et défenseur des droits autochtones, a offert une réponse mesurée aux excuses du Premier ministre.

“Les mots comptent, mais les actions comptent davantage,” a déclaré Mamakwa. “Si le premier ministre Ford est sérieux quant au respect des Premières Nations, son gouvernement doit le démontrer par des changements politiques qui honorent l’obligation de consulter et d’accommoder.”

La controverse met en lumière des tensions plus larges à travers le Canada concernant le développement des ressources sur ou près des territoires autochtones. Selon une étude récente de l’Institut C.D. Howe, des projets estimés à 213 milliards de dollars font face à l’incertitude en raison de processus de consultation inadéquats avec les communautés autochtones.

Le ministre des Affaires autochtones, Greg Rickford, aux côtés de Ford pendant les excuses, a annoncé des plans pour un cadre renouvelé de consultation avec les Premières Nations concernant les projets de développement des ressources en Ontario.

“Nous sommes déterminés à bien faire les choses,” a affirmé Rickford. “Le développement économique et le respect des droits autochtones ne sont pas des objectifs mutuellement exclusifs.”

Les excuses de Ford représentent un changement significatif de ton pour un premier ministre qui a précédemment adopté une position plus combative sur les questions de développement. Des analystes politiques suggèrent que cette approche plus conciliante pourrait refléter une reconnaissance croissante au sein du gouvernement des risques juridiques et économiques associés à une consultation autochtone inadéquate.

Alors que l’Ontario poursuit sa stratégie de relance économique après la pandémie, la question demeure: la province peut-elle trouver une approche équilibrée qui respecte la souveraineté autochtone tout en poursuivant un développement des ressources qui profite à tous les Ontariens?

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