Doug Ford fait pression sur Ottawa concernant les tarifs américains sur l’acier et l’aluminium

Olivia Carter
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Dans une démonstration énergique de défense économique provinciale, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a appelé le gouvernement fédéral à prendre des mesures plus agressives contre les droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium en doublant les mesures de rétorsion du Canada. Lors d’un événement de l’industrie sidérurgique à Hamilton hier, Ford a souligné le besoin crucial de protéger les emplois manufacturiers canadiens et les chaînes d’approvisionnement face à la pression des récentes politiques commerciales américaines.

“On ne peut pas rester les bras croisés et regarder nos industries se faire massacrer,” a déclaré Ford sous les applaudissements des travailleurs et des dirigeants de l’industrie. “Le gouvernement fédéral doit montrer du courage et doubler immédiatement les droits de douane sur les importations américaines d’acier et d’aluminium.”

Les commentaires du premier ministre surviennent dans un contexte de tensions commerciales croissantes suite à la décision de l’administration Biden le mois dernier d’augmenter de 25 % les droits de douane sur les produits canadiens d’acier et d’aluminium. Cette mesure a déjà envoyé des ondes de choc dans le secteur manufacturier de l’Ontario, particulièrement dans les communautés productrices d’acier comme Hamilton et Sault Ste. Marie.

Les experts de l’industrie estiment qu’environ 40 000 emplois directs dans les secteurs de l’acier et de l’aluminium en Ontario pourraient être touchés par les droits de douane américains, avec potentiellement trois fois plus d’impacts dans les industries connexes. L’Association canadienne des producteurs d’acier rapporte que la province a déjà connu une baisse de 12 % des exportations d’acier vers les États-Unis depuis l’annonce des tarifs.

“Il ne s’agit pas seulement d’acier – c’est aussi l’industrie automobile, la construction et des dizaines d’industries en aval qui dépendent d’intrants métalliques abordables,” a expliqué Dr. Samantha Chen, économiste à l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto. “Les effets d’entraînement sur notre économie pourraient être considérables.”

L’administration Ford a annoncé un programme de soutien provincial de 75 millions de dollars pour aider les fabricants touchés à faire face aux impacts immédiats, mais a souligné que l’action fédérale reste essentielle pour une solution durable. Le premier ministre a également proposé d’accélérer les approbations pour les grands projets d’infrastructure qui utiliseraient de l’acier et de l’aluminium canadiens comme moyen de soutenir les producteurs nationaux.

La vice-première ministre Chrystia Freeland a répondu avec prudence aux demandes de Ford, déclarant que bien que “toutes les options restent sur la table,” le gouvernement fédéral privilégie les voies diplomatiques avant d’envisager une escalade. Les négociations commerciales entre les responsables canadiens et américains doivent se poursuivre la semaine prochaine à Washington.

Les leaders d’entreprises ont exprimé des réactions mitigées à la proposition de Ford. Jennifer Marshall, PDG de la Chambre de commerce de l’Ontario, a averti que “doubler la mise sur les tarifs pourrait déclencher d’autres représailles de notre plus grand partenaire commercial,” tandis que les représentants de l’industrie sidérurgique ont largement soutenu la position agressive du premier ministre.

Cette controverse met en lumière les vulnérabilités persistantes dans la relation économique du Canada avec les États-Unis, où environ 75 % des exportations canadiennes sont destinées. Les analystes politiques notent que le gouvernement fédéral doit équilibrer la protection des industries nationales avec le maintien de relations commerciales plus larges.

Alors que ces tensions commerciales se déroulent pendant une année électorale américaine, beaucoup se demandent si des calculs politiques à court terme influencent davantage la politique commerciale américaine que les fondamentaux économiques. La question qui se pose maintenant aux Canadiens est de savoir si une approche diplomatique mesurée ou la stratégie plus conflictuelle de Ford servira mieux nos intérêts économiques nationaux dans un environnement mondial de plus en plus protectionniste.

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