Dans une initiative audacieuse qui a déjà suscité de vifs débats à Toronto, le premier ministre Doug Ford a dévoilé des plans ambitieux pour un stationnement souterrain de 400 millions de dollars à Ontario Place, le positionnant comme la pierre angulaire de la transformation du secteur riverain. L’annonce, faite lors d’une conférence de presse mardi, représente l’un des développements les plus importants dans les efforts continus de la province pour revitaliser cette destination emblématique au bord du lac.
“Il ne s’agit pas seulement d’un stationnement—c’est une réimagination de la façon dont les Ontariens accèdent et profitent de notre secteur riverain,” a déclaré Ford, debout devant les maquettes de la structure proposée. “Une fois achevée, cette installation servira de porte d’entrée à un espace de divertissement et de loisirs de classe mondiale qui profitera à tous les Ontariens.”
L’imposante installation souterraine pourra accueillir environ 2 100 véhicules et sera construite sous la partie ouest d’Ontario Place. Selon les responsables provinciaux, la structure de stationnement comprendra des éléments de conception ultramodernes, notamment des bornes de recharge pour véhicules électriques, une technologie de stationnement intelligent et une intégration avec les correspondances de transport en commun.
Les critiques, cependant, n’ont pas tardé à remettre en question à la fois le coût et la nécessité d’une installation de stationnement aussi vaste. La conseillère municipale Shelley Carroll a exprimé ses préoccupations concernant le prix du projet. “Quatre cents millions de dollars pour un stationnement soulève de sérieuses questions sur les priorités alors que nous faisons face à des défis dans les domaines de la santé et de l’éducation,” a-t-elle déclaré en réponse à l’annonce.
Les groupes environnementaux ont également exprimé leur inquiétude quant aux impacts potentiels sur l’écosystème riverain. L’Alliance pour la préservation du secteur riverain de l’Ontario a publié une déclaration appelant à des évaluations environnementales plus complètes avant le début de la construction, notant que “des projets d’infrastructure majeurs comme celui-ci nécessitent une considération minutieuse de leur empreinte écologique.”
Ford a défendu cet investissement en soulignant les avantages économiques anticipés. “Ce projet créera des centaines d’emplois pendant la construction et en soutiendra des milliers d’autres une fois la revitalisation complète d’Ontario Place achevée,” a-t-il affirmé. Le premier ministre a ajouté que l’installation de stationnement est essentielle pour accueillir l’augmentation prévue des visiteurs aux attractions à venir, notamment le complexe de spa et de parc aquatique Therme, qui devrait ouvrir dans les années à venir.
Le gouvernement provincial maintient que le stationnement ne représente qu’une composante d’une vision plus large pour Ontario Place qui comprendra des espaces publics élargis, un accès amélioré au lac Ontario et de nouveaux lieux culturels. La ministre de l’Infrastructure, Kinga Surma, qui a rejoint Ford lors de l’annonce, a souligné qu'”environ 70 pour cent du site restera un espace public, avec des connexions améliorées aux sentiers et aux parcs.”
Les experts en transport ont offert des avis mitigés sur le plan. La consultante en mobilité urbaine Maria Vasquez a noté que “bien que le stationnement soit nécessaire pour une destination de cette envergure, la province devrait considérer comment cet investissement s’équilibre avec les améliorations du transport en commun vers le site.” La province a indiqué que des discussions sont en cours avec la TTC et Metrolinx concernant des options de transport en commun améliorées pour compléter l’infrastructure de stationnement.
La construction du stationnement devrait commencer en 2025, avec une date d’achèvement prévue pour 2028—un calendrier qui s’aligne sur le programme plus large de réaménagement d’Ontario Place. La province s’est engagée à maintenir l’accès public à certaines parties du site tout au long de la période de construction, bien que les détails spécifiques sur le phasage restent flous.
Alors que le secteur riverain de Toronto poursuit sa transformation, cette dernière annonce soulève d’importantes questions sur les priorités de développement urbain : à une époque de conscience climatique et d’habitudes de transport en évolution, investir des centaines de millions dans une infrastructure de stationnement représente-t-il une planification urbaine tournée vers l’avenir, ou est-ce une occasion manquée de prioriser des solutions de transport plus durables pour le secteur riverain emblématique de Toronto?