« Je suis un homme de tarifs » : Trump double la mise sur les taxes douanières et promet un nouvel accord dans les 30 jours
Dans une reprise dramatique des tensions commerciales, le président Donald Trump a replongé le Canada dans l’incertitude économique, se déclarant « un homme de tarifs » tout en promettant une refonte complète des relations commerciales nord-américaines dès son premier mois de retour au pouvoir.
Lors d’une conférence de presse très chargée suivant le Sommet du G7 en Italie, Trump a exposé sa vision commerciale conflictuelle qui remet directement en question les partenariats économiques soigneusement construits durant l’administration du président Biden.
« Le Canada sait ce qui l’attend », a déclaré Trump sans détour. « Nous aurons un nouvel accord dans les 30 jours suivant notre prise de fonction, ou les tarifs commenceront dès le premier jour. Je suis un homme de tarifs – je l’ai toujours été. Les accords précédents étaient désastreux. »
Cette annonce a immédiatement provoqué des ondes de choc dans les cercles politiques canadiens et les marchés financiers, le dollar canadien chutant de 1,2 % face au dollar américain quelques heures après les commentaires de Trump. Les analystes économiques prévoient des pertes potentielles de 27 milliards de dollars en exportations canadiennes si le tarif universel de 10 % proposé par Trump est mis en œuvre.
Le premier ministre Trudeau, visiblement tendu lors de son propre point de presse, a souligné que le Canada était prêt pour des négociations difficiles tout en maintenant un ton diplomatique.
« Nous avons déjà emprunté cette voie », a noté Trudeau. « Le Canada est prêt à protéger nos industries et nos travailleurs tout en cherchant des solutions constructives qui profitent aux deux nations. Nos économies restent profondément intégrées malgré la rhétorique politique. »
Les experts commerciaux désignent le secteur automobile comme particulièrement vulnérable, avec les chaînes d’approvisionnement transfrontalières complexes établies sous l’ACEUM maintenant en péril. Un rapport de l’Institut C.D. Howe estime que 300 000 emplois manufacturiers canadiens pourraient être perturbés sous la structure tarifaire proposée par Trump.
« Le défi fondamental est que Trump considère le commerce comme un jeu à somme nulle », explique Dr. Elena Ramirez, économiste en commerce international à l’Université de Toronto. « Son approche ignore les avantages mutuels des 2,6 milliards de dollars d’échanges quotidiens entre nos pays et les 5,7 millions d’emplois américains qui dépendent du commerce avec le Canada. »
Les remarques de Trump ont ravivé les inquiétudes parmi les leaders d’entreprises canadiennes qui se souviennent de la volatilité de son premier mandat, lorsque les tarifs sur l’aluminium et l’acier ont perturbé les chaînes d’approvisionnement et augmenté les coûts pour les consommateurs des deux côtés de la frontière.
« Nous voyons déjà des entreprises reporter leurs décisions d’investissement », confirme James Henderson, PDG de l’Association des manufacturiers canadiens. « L’incertitude à elle seule crée des dommages économiques même avant tout changement de politique réel. »
L’administration Biden, dans ses derniers mois, a tenté de rassurer les responsables canadiens que les accords existants restent en vigueur, mais les marchés semblent peu convaincus, avec une volatilité qui devrait augmenter à l’approche de janvier.
Alors que le Canada se prépare à des négociations potentiellement turbulentes, la question fondamentale demeure : l’approche intransigeante de Trump va-t-elle réellement apporter de meilleurs résultats pour l’un ou l’autre pays, ou simplement perturber une relation commerciale qui a historiquement profité aux citoyens des deux côtés de la plus longue frontière non défendue du monde ?