Effets sur la santé de la fumée des feux de forêt au Canada

Olivia Carter
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L’odeur familière d’un feu de camp peut sembler nostalgique, mais lorsqu’elle recouvre des villes entières pendant des jours ou des semaines, cette brume enfumée se transforme d’un souvenir agréable en quelque chose de bien plus sinistre. Alors que les feux de forêt font rage avec une fréquence et une intensité croissantes à travers le Canada, des millions de personnes sont exposées à des conditions de fumée potentiellement nocives qui, selon les experts, pourraient avoir de graves conséquences à long terme sur la santé.

“Nous observons des niveaux d’exposition sans précédent,” affirme Dre Sarah Johnston, spécialiste respiratoire à l’Université de la Colombie-Britannique. “Ce qui nous préoccupe le plus, c’est que ce n’est pas seulement un inconvénient temporaire—nous parlons d’impacts significatifs sur la santé qui pourraient perdurer bien au-delà de la saison des incendies.”

Des données récentes d’Environnement Canada montrent que plus de 60 communautés canadiennes ont connu des indices de qualité de l’air jugés “à risque très élevé” pendant la saison des feux de forêt de 2023, certaines régions subissant ces conditions pendant plus de 30 jours consécutifs. Les particules fines dans la fumée des feux de forêt, connues sous le nom de PM2,5, sont particulièrement préoccupantes car ces particules microscopiques peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même entrer dans la circulation sanguine.

Pour les populations vulnérables—notamment les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et celles souffrant de conditions préexistantes comme l’asthme ou la MPOC—les risques sont particulièrement aigus. Une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne a révélé que les hospitalisations pour problèmes respiratoires ont augmenté de 18% dans les zones exposées à une forte fumée de feux de forêt, avec une hausse des visites aux urgences pour crises d’asthme de près de 25%.

“Ce que beaucoup de Canadiens ne réalisent pas, c’est que même les personnes apparemment en bonne santé peuvent souffrir d’effets,” explique Dr Michael Chen, chercheur en santé environnementale à l’Université McGill. “Maux de tête, irritation des yeux, gorge irritée—ce ne sont pas juste des désagréments. C’est votre corps qui vous signale qu’il est stressé par des toxines environnementales.”

Au-delà des symptômes immédiats, des recherches émergentes de l’Université de l’Alberta indiquent des conséquences potentielles à long terme, notamment un risque accru de maladies cardiovasculaires, d’affections respiratoires chroniques et même certaines déficiences cognitives en cas d’exposition prolongée ou répétée.

L’impact économique est également considérable. L’Institut canadien d’information sur la santé estime que les coûts de santé liés à l’exposition à la fumée des feux de forêt ont atteint près de 1,2 milliard de dollars en 2023, en tenant compte des dépenses médicales directes et de la perte de productivité.

Les autorités sanitaires provinciales à travers le Canada ont réagi en établissant des systèmes de prévision de fumée et des protocoles de santé publique, mais les experts suggèrent que des stratégies plus complètes sont nécessaires alors que le changement climatique intensifie les modèles de feux de forêt. Certaines municipalités ont créé des “refuges d’air pur” où les résidents vulnérables peuvent chercher abri lors d’événements de fumée intense.

Dre Johnston souligne des mesures de protection pratiques : “Les purificateurs d’air HEPA de haute qualité peuvent réduire les particules intérieures jusqu’à 90%. À l’extérieur, les masques N95 correctement ajustés offrent une protection significative, contrairement aux masques en tissu qui font peu contre ces fines particules.”

Pour les Canadiens qui se demandent quand le soulagement pourrait venir, les climatologues offrent des perspectives sobres. Des recherches publiées dans Nature Climate Change suggèrent que sans intervention drastique, les saisons des feux de forêt pourraient s’allonger de 20 à 30 jours par an dans de nombreuses régions d’Amérique du Nord d’ici 2050, avec des augmentations correspondantes de l’exposition à la fumée.

“Ce n’est pas seulement un problème environnemental ou de santé—ça devient rapidement l’un des défis de santé publique les plus importants auxquels notre pays est confronté,” avertit Dr Chen. “Nous avons besoin d’une action coordonnée à tous les niveaux de gouvernement pour aborder à la fois les causes et les conséquences.”

Alors qu’un autre été approche et que les communautés à travers le pays se préparent à ce que les experts prédisent comme une autre saison d’incendies record, la question demeure : faisons-nous assez pour nous protéger de la menace invisible qui dérive dans notre ciel, ou avons-nous simplement accepté cela comme notre nouvelle normalité?

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