Élection présidentielle roumaine 2024 : le candidat pro-UE en tête

Olivia Carter
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Dans une élection très suivie qui pourrait déterminer la trajectoire géopolitique de la Roumanie, la candidate centriste Elena Lasconi a pris une légère avance au premier tour du scrutin présidentiel, selon les résultats préliminaires publiés dimanche soir.

L’ancienne journaliste devenue maire puis candidate à la présidence a obtenu environ 26% des voix, se positionnant devant le nationaliste d’extrême droite Călin Georgescu, qui a recueilli approximativement 23% dans une course qui captive cette nation membre stratégique de l’OTAN et de l’Union européenne.

“Ce résultat indique que les Roumains sont prêts pour un véritable changement,” a déclaré Lasconi à ses partisans au quartier général de sa campagne à Bucarest. “Nous avons lutté contre un système qui a freiné notre pays pendant des décennies, et aujourd’hui marque la première étape vers la construction de la Roumanie que nous méritons.”

L’élection survient à un moment critique pour la Roumanie, un pays de 19 millions d’habitants qui continue de naviguer dans des relations complexes avec ses alliés occidentaux et la Russie voisine. Depuis son adhésion à l’OTAN en 2004 et à l’Union européenne en 2007, la Roumanie a généralement maintenu une orientation pro-occidentale, bien que des turbulences politiques internes aient parfois compliqué cette trajectoire.

Les analystes politiques soulignent la frustration significative des électeurs face à la corruption endémique et aux défis économiques qui persistent malgré l’intégration de la Roumanie dans les institutions européennes. Le pays figure toujours parmi les membres les plus pauvres de l’UE, avec environ 35% de sa population à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, selon les données d’Eurostat.

“Ce que nous observons, c’est l’expression par les électeurs de leur désillusion envers les partis politiques traditionnels,” explique Adrian Moraru, politologue à l’Université de Bucarest. “L’attrait de Lasconi provient de son image d’outsider et de sa plateforme anti-corruption, tandis que Georgescu a capitalisé sur le sentiment nationaliste et l’insécurité économique.”

La course a été marquée par de profondes divisions concernant l’avenir de la Roumanie. Lasconi a fait campagne pour accélérer l’intégration européenne, renforcer les mesures anti-corruption et moderniser l’économie par la transformation numérique et les initiatives vertes. Pendant ce temps, Georgescu a promu une plateforme mettant l’accent sur la souveraineté nationale, les valeurs traditionnelles et le protectionnisme économique.

Le contexte électoral se déroule sur fond d’instabilité régionale, avec le conflit en cours en Ukraine voisine qui soulève des préoccupations sécuritaires. La Roumanie est devenue un centre logistique clé pour l’aide militaire et humanitaire occidentale à l’Ukraine, ses ports de la mer Noire jouant un rôle crucial.

Le Premier ministre Marcel Ciolacu, arrivé troisième avec environ 20% des voix selon les résultats préliminaires, a reconnu sa défaite mais a souligné l’importance de maintenir l’orientation occidentale de la Roumanie. “Bien que j’accepte la décision des électeurs, j’exhorte les Roumains à se rappeler que notre sécurité et notre prospérité dépendent de nos partenariats européens et transatlantiques,” a déclaré Ciolacu lors d’une conférence de presse.

L’élection comptait neuf candidats, les deux premiers accédant au second tour prévu le 8 décembre. La participation électorale a atteint environ 52%, légèrement supérieure à celle des élections présidentielles précédentes, reflétant un engagement public accru dans cette course hautement déterminante.

Les observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ont rapporté que l’élection était “généralement bien administrée,” bien qu’ils aient noté des préoccupations concernant “la rhétorique inflammatoire et la désinformation” pendant la période de campagne.

Le prochain président fera face à des défis importants, notamment naviguer dans les pressions géopolitiques, réduire les inégalités économiques, enrayer le déclin démographique dû à l’émigration et renforcer les institutions démocratiques. La présidence roumaine exerce une influence considérable sur la politique étrangère, la sécurité nationale et les nominations judiciaires.

Alors que la Roumanie se prépare au duel du second tour entre des visions contrastées pour son avenir, une question fondamentale émerge : le pays approfondira-t-il son adhésion à l’intégration européenne et aux réformes démocratiques, ou s’orientera-t-il vers une approche plus nationaliste et introspective qui pourrait potentiellement modifier la position de la Roumanie au sein de la communauté européenne?

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