L’enquête sur l’objectif canadien de véhicules à zéro émission révèle le scepticisme du public

Olivia Carter
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Sondage sur les véhicules zéro émission au Canada

Une vérification sévère de la réalité s’impose face à l’ambitieux programme d’Ottawa concernant les véhicules zéro émission, alors qu’un nouveau sondage complet révèle un scepticisme généralisé parmi les acheteurs canadiens de voitures quant au calendrier gouvernemental d’élimination progressive des nouveaux véhicules à essence.

Le gouvernement fédéral a établi un objectif obligatoire exigeant que tous les nouveaux véhicules de tourisme vendus au Canada soient à zéro émission d’ici 2035. Cependant, selon les résultats publiés mercredi par le marché automobile AutoTrader.ca, près des deux tiers des acheteurs potentiels de voitures estiment que cet objectif est irréaliste.

“Les Canadiens ne sont pas convaincus que l’infrastructure ou les facteurs d’accessibilité financière s’aligneront sur le calendrier du gouvernement,” affirme Baris Akyurek, directeur de l’intelligence marketing chez AutoTrader. “Bien que l’intérêt pour les véhicules électriques continue de croître progressivement, l’écart entre l’ambition gouvernementale et la disposition des consommateurs demeure considérable.”

Le sondage mené auprès de 1 000 acheteurs canadiens de voitures a révélé que 64 % d’entre eux pensent que l’objectif de 2035 ne peut être atteint, leurs préoccupations portant principalement sur les limitations de l’infrastructure de recharge et l’abordabilité des véhicules. Ces résultats arrivent alors que les données de Statistique Canada montrent que les véhicules à zéro émission représentaient 9,8 % des nouvelles immatriculations de véhicules au deuxième trimestre de 2023 — un chiffre qui devrait s’accélérer considérablement pour atteindre les objectifs fédéraux.

Au-delà du scepticisme concernant le calendrier, l’enquête a révélé des inquiétudes persistantes affectant l’adoption des véhicules électriques. L’anxiété liée à l’autonomie arrive en tête des préoccupations à 67 %, suivie de près par les inquiétudes concernant l’accessibilité des infrastructures de recharge (65 %). Plus significativement encore, 58 % des répondants ont cité le prix d’achat plus élevé des véhicules électriques comme obstacle majeur à leur adoption.

“Le calcul économique reste difficile pour de nombreux consommateurs,” explique Akyurek. “Bien que les coûts d’exploitation globaux puissent favoriser les véhicules électriques à long terme, l’investissement initial continue d’être prohibitif pour une partie importante du marché.”

À l’échelle régionale, l’enquête a mis en évidence d’importantes disparités dans l’intérêt pour les VÉ à travers le Canada. La Colombie-Britannique est en tête avec 75 % des acheteurs exprimant un intérêt pour les véhicules électriques, suivie du Québec à 68 %. En revanche, les niveaux d’intérêt dans les provinces des Prairies variaient de 46 % à 51 %, soulignant à quel point la géographie, le climat et l’infrastructure locale influencent fortement les attitudes des consommateurs.

Malgré ces défis, des signaux de progrès graduel sont perceptibles. L’enquête a révélé que 59 % des acheteurs canadiens de voitures envisagent maintenant un véhicule électrique pour leur prochain achat — une augmentation modeste par rapport aux années précédentes. De plus, la sensibilisation aux incitatifs fédéraux s’est améliorée, 66 % des répondants étant désormais familiers avec les rabais disponibles pour les véhicules à zéro émission.

Les experts de l’industrie suggèrent que l’atteinte de l’objectif de 2035 nécessitera des efforts coordonnés entre le gouvernement, les fabricants et les services publics pour répondre aux préoccupations fondamentales identifiées dans l’enquête. Les récents investissements fédéraux dans l’infrastructure de recharge et la capacité de fabrication représentent des pas dans cette direction, mais les résultats du sondage indiquent que des approches plus complètes pourraient être nécessaires.

“Nous assistons à une transformation fondamentale de notre écosystème de transport,” déclare Dre Joanna Reid, chercheuse en mobilité à l’Université de Toronto. “La transition vers les véhicules à zéro émission ne consiste pas seulement à changer ce qui alimente nos voitures — elle exige de réimaginer simultanément l’infrastructure, les cadres politiques et les attentes des consommateurs.”

Alors que le Canada navigue dans cette transition complexe, les résultats du sondage soulèvent une question cruciale pour les décideurs politiques et les leaders de l’industrie : l’approche du Canada concernant les véhicules à zéro émission évoluera-t-elle pour répondre aux préoccupations des consommateurs, ou les attitudes des consommateurs devront-elles changer plus radicalement pour s’aligner sur les objectifs fédéraux établis?


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