Une révision approfondie du système éducatif de Dehcho a reçu un fort soutien des leaders régionaux à travers les Territoires du Nord-Ouest, alors que les responsables gouvernementaux lancent ce que beaucoup considèrent comme un examen attendu depuis longtemps des problèmes structurels affectant les résultats des élèves dans la région.
L’initiative du gouvernement territorial survient dans un contexte de rapports préoccupants concernant des défis administratifs, des problèmes de rétention des enseignants et des disparités dans les taux d’obtention de diplômes qui ont affecté le Conseil scolaire divisionnaire de Dehcho (CSDD) depuis plusieurs années. Ces enquêtes, annoncées le mois dernier par le ministre de l’Éducation R.J. Simpson, représentent l’évaluation la plus complète du système éducatif de la région depuis plus d’une décennie.
“Nous réclamons ce niveau d’attention à nos défis éducatifs depuis des années,” a déclaré la Grande Chef des Premières Nations de Dehcho, Gladys Norwegian, lors d’une entrevue exclusive. “Nos enfants méritent des opportunités éducatives qui honorent leur patrimoine culturel tout en les préparant pour une réussite future. Ces enquêtes indiquent que nos préoccupations sont enfin entendues.”
L’examen englobe les aspects financiers et opérationnels du CSDD, qui supervise les écoles de Fort Simpson, Fort Providence, Fort Liard, Wrigley, Nahanni Butte et Jean Marie River. Les responsables de l’éducation ont appris qu’une attention particulière sera accordée à l’allocation des ressources, à la prestation des programmes et à l’intégration des langues autochtones.
Les données obtenues montrent que les taux d’obtention de diplômes dans les communautés de Dehcho stagnent à 56% comparativement à la moyenne territoriale de 71% – un écart qui persiste malgré les tentatives d’intervention précédentes.
“Il ne s’agit pas seulement d’identifier des problèmes,” a expliqué Dr. Sarah Vandenberg, analyste de politique éducative à l’Université de l’Alberta. “Le gouvernement des TNO semble déterminé à trouver des solutions durables qui abordent à la fois les préoccupations immédiates et le contexte historique qui a façonné les résultats éducatifs dans les communautés autochtones.”
Selon les documents examinés, les enquêtes emploieront une approche collaborative, impliquant une consultation extensive avec les membres de la communauté, les aînés, les parents et les éducateurs. Cette méthodologie représente un changement significatif par rapport aux modèles d’évaluation descendants précédents.
Le surintendant du CSDD, Philippe Brûlot, a exprimé un optimisme prudent concernant le processus : “Nous accueillons favorablement tout effort qui apporte des ressources supplémentaires et de l’attention aux défis uniques auxquels font face nos élèves et éducateurs. L’essentiel sera de s’assurer que les recommandations soient suivies d’actions concrètes et d’un financement durable.”
L’aspect financier de l’enquête a suscité un intérêt particulier des analystes, qui notent que les formules de financement de l’éducation dans les communautés nordiques éloignées ne tiennent souvent pas compte des coûts opérationnels plus élevés et des ressources spécialisées nécessaires dans ces régions.
Les chefs régionaux ont souligné que toute solution doit incorporer les systèmes de connaissances autochtones et les efforts de revitalisation linguistique parallèlement aux objectifs du programme standard. “L’éducation dans nos communautés ne concerne pas seulement la réussite académique mesurée selon des normes du sud,” a déclaré le Chef du Conseil déné de Fort Providence, Xavier Canadien. “Elle doit également renforcer l’identité culturelle et le lien avec les connaissances basées sur le territoire.”
Le ministère de l’Éducation des TNO s’est engagé à publier des résultats préliminaires d’ici décembre 2024, avec la mise en œuvre des changements recommandés potentiellement dès l’année académique 2025. Le ministre de l’Éducation Simpson a promis que, contrairement aux examens précédents, cette enquête débouchera sur des actions concrètes.
La question qui se pose maintenant aux communautés de Dehcho et aux leaders territoriaux : cette révision complète pourra-t-elle enfin combler les écarts persistants dans les résultats éducatifs, ou rejoindra-t-elle une longue histoire d’initiatives bien intentionnées qui n’ont pas réussi à créer un changement durable?