Dans une évolution préoccupante pour les propriétaires d’animaux de compagnie à travers le pays, les autorités sanitaires canadiennes ont confirmé une éclosion multi-provinciale de salmonelle directement liée à des aliments pour chiens contaminés. L’éclosion a déjà touché des dizaines de personnes, soulevant des questions urgentes sur les normes de sécurité des aliments pour animaux et les risques de contamination croisée dans les foyers canadiens.
L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a rapporté hier qu’au moins 38 cas d’infection à la salmonelle ont été confirmés en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, les enquêteurs établissant un lien clair avec des marques spécifiques de nourriture sèche pour chiens. Les analyses de laboratoire ont identifié des souches bactériennes identiques chez les patients humains et dans des échantillons prélevés sur des emballages d’aliments pour animaux non ouverts.
“Cette éclosion met en évidence le risque souvent négligé de contamination croisée entre les produits pour animaux et les zones de préparation des aliments humains,” a déclaré la Dre Élaine Thompson, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général de Toronto. “De nombreux propriétaires d’animaux ne réalisent pas que les bactéries présentes dans la nourriture pour animaux peuvent facilement être transférées aux aliments humains via des surfaces partagées, des mains non lavées ou un stockage inapproprié.”
Les responsables de la santé ont retracé la contamination jusqu’à une usine de fabrication dans le sud de l’Ontario qui produit plusieurs marques d’aliments pour animaux de compagnie, tant haut de gamme qu’économiques. Les produits touchés ont été distribués à l’échelle nationale entre mars et mai 2023, et beaucoup sont potentiellement encore présents dans les foyers canadiens.
Notre équipe a appris que les symptômes signalés par les personnes touchées comprennent diarrhée sévère, crampes abdominales, fièvre et vomissements, avec sept cas nécessitant une hospitalisation. Plus inquiétant encore, les responsables de la santé notent que les jeunes enfants semblent particulièrement vulnérables, représentant près de 40 % des cas confirmés.
“Les enfants sont plus à risque non seulement en raison de leur système immunitaire en développement, mais aussi parce qu’ils sont plus susceptibles de manipuler de la nourriture pour animaux puis de toucher leur bouche sans se laver correctement les mains,” a expliqué la Dre Marta Juarez, spécialiste en pédiatrie.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments a émis un rappel urgent pour les produits touchés et lancé une enquête approfondie sur les défaillances du contrôle qualité à l’usine de fabrication. Les premières constatations suggèrent des lacunes potentielles dans les protocoles de traitement thermique conçus pour éliminer les bactéries nocives.
On conseille aux propriétaires d’animaux de vérifier leur nourriture pour chiens par rapport à la liste de rappel disponible sur le site Web de l’ACIA et de jeter immédiatement les produits concernés dans des contenants scellés. De plus, les autorités sanitaires recommandent de désinfecter soigneusement tous les bols, contenants de stockage, pelles et surfaces qui auraient pu être en contact avec les produits contaminés.
“Cet incident sert de rappel crucial que les aliments pour animaux ne sont pas fabriqués avec les mêmes protocoles de sécurité rigoureux que les aliments pour humains,” a noté le Dr James Harrington, nutritionniste vétérinaire. “Les produits alimentaires crus pour animaux, en particulier, comportent des risques inhérents que les propriétaires d’animaux devraient soigneusement peser contre les avantages potentiels.”
Santé Canada a annoncé son intention de revoir les normes actuelles de fabrication d’aliments pour animaux à la lumière de cette éclosion, introduisant potentiellement des exigences de test plus rigoureuses et des protocoles de sécurité. Des experts de l’industrie suggèrent que de telles mesures pourraient avoir un impact significatif sur les prix et la disponibilité des aliments pour animaux sur le marché.
Alors que cette situation continue d’évoluer, une question cruciale demeure: avec des aliments pour animaux de plus en plus commercialisés en utilisant une terminologie alimentaire humaine comme “naturel” et “frais,” les consommateurs ne devraient-ils pas s’attendre à des normes de sécurité équivalentes pour protéger à la fois leurs animaux et leurs familles?