Face à l’escalade des hostilités au Moyen-Orient, le Canada a réussi à évacuer sept de ses citoyens d’Israël et de Cisjordanie, tandis que les responsables gouvernementaux indiquent que la plupart des Canadiens dans la région ont trouvé leurs propres moyens de quitter la zone en raison de la détérioration des conditions de sécurité.
Les sept évacués ont été transportés par avion militaire dans le cadre de l’opération d’évacuation limitée d’Ottawa, selon la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, qui s’est adressée aux journalistes hier lors d’une conférence de presse organisée à la hâte à Ottawa. Cette évacuation survient alors que les tensions régionales ont atteint leur plus haut niveau depuis l’expansion du conflit au début de 2025.
“Notre principale préoccupation demeure la sécurité des Canadiens à l’étranger,” a déclaré Joly. “Bien que nous ayons directement aidé ces sept personnes dans des situations particulièrement vulnérables, nous continuons de surveiller étroitement les développements et restons prêts à fournir un soutien supplémentaire si les circonstances l’exigent.”
Selon Affaires mondiales Canada, environ 6 500 Canadiens sont enregistrés comme étant en Israël, avec 400 supplémentaires en Cisjordanie et à Gaza. Toutefois, les responsables reconnaissent que les chiffres réels pourraient être plus élevés, car l’inscription auprès de l’ambassade demeure volontaire.
La majorité des Canadiens sont partis par des moyens commerciaux, principalement via l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, qui continue de fonctionner malgré des fermetures sporadiques lors d’attaques à la roquette. D’autres ont traversé vers la Jordanie par voie terrestre, ont confirmé des sources gouvernementales.
La ministre de la Défense Anita Anand a confirmé que le personnel des Forces armées canadiennes déployé dans la région a établi un centre d’opérations temporaire à Chypre pour coordonner d’éventuelles évacuations supplémentaires. “Nous avons des ressources positionnées stratégiquement pour répondre si la situation se détériore davantage,” a expliqué Anand. “Notre armée est prête à intervenir si les options commerciales deviennent indisponibles.”
Le personnel diplomatique canadien à Tel-Aviv a été réduit au personnel essentiel uniquement, bien que l’ambassade reste opérationnelle. Le consulat canadien à Ramallah a temporairement suspendu ses services en personne, passant à une assistance à distance pour les Canadiens dans les territoires palestiniens.
Le premier ministre Justin Trudeau, s’exprimant depuis la Colline du Parlement, a souligné les efforts diplomatiques continus du gouvernement pour promouvoir la désescalade. “Le Canada continue de travailler avec des partenaires internationaux pour encourager la retenue et un retour au dialogue,” a déclaré Trudeau. “La protection des civils doit rester primordiale pour toutes les parties impliquées.”
L’évacuation se déroule dans un contexte d’instabilité régionale croissante. Les analystes économiques de l’Institut financier de Toronto suggèrent que le conflit a déjà commencé à affecter les marchés mondiaux de l’énergie, avec une hausse des prix du pétrole de 4,7 % cette semaine seulement.
Pour les Canadiens ayant des membres de leur famille encore dans la région, le gouvernement a mis en place un centre d’intervention d’urgence dédié fonctionnant 24 heures sur 24. Les autorités exhortent tous les citoyens dans les zones affectées à s’inscrire immédiatement au service d’Inscription des Canadiens à l’étranger et à suivre les directives des autorités locales.
Alors que les tensions continuent de monter dans cette région stratégiquement critique, la question demeure : les interventions diplomatiques réussiront-elles à empêcher ce que de nombreux experts craignent maintenant comme pouvant devenir un conflit régional plus large aux implications mondiales?
