Examen de l’Accord commercial CUSMA 2025 : les États-Unis lancent une évaluation avec le Canada et le Mexique

Olivia Carter
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Dans une démarche qui marque le début d’une évaluation économique cruciale, le Représentant au commerce des États-Unis a annoncé hier le lancement de consultations publiques formelles sur l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) en prévision de la révision planifiée pour 2025. Cette initiative constitue la première évaluation complète du pacte commercial qui a remplacé l’ALENA en 2020, préparant le terrain pour d’éventuels ajustements qui pourraient redéfinir les relations économiques nord-américaines pour les années à venir.

“Cette révision représente un moment décisif pour les relations commerciales continentales,” a déclaré Katherine Tai, Représentante au commerce des États-Unis, lors de l’annonce à Washington. “Nous sommes déterminés à nous assurer que l’ACEUM tient ses promesses de créer des opportunités commerciales équilibrées tout en protégeant les travailleurs des trois pays.”

Le processus de consultation, qui débutera le mois prochain, sollicitera l’avis des industries, des groupes de travailleurs, des organisations environnementales et des défenseurs des consommateurs des trois pays. L’administration Biden a souligné que, bien que l’accord ait largement fonctionné comme prévu, plusieurs domaines clés méritent un examen plus approfondi, notamment l’application des normes du travail, les protections environnementales et les dispositions relatives au commerce numérique.

Les responsables canadiens ont réagi avec prudence à cette annonce. La ministre du Commerce international Mary Ng a déclaré que le Canada “accueille favorablement cette opportunité d’évaluation” mais a souligné que l’accord a été “fondamentalement bénéfique pour les entreprises et les travailleurs canadiens.” Selon l’analyse de CO24 Affaires, les exportations canadiennes vers les États-Unis ont augmenté de 7,8 % depuis la mise en œuvre de l’ACEUM, malgré les perturbations liées à la pandémie.

Le Mexique, quant à lui, fait l’objet d’un examen particulier concernant la mise en œuvre des réformes du travail. Le gouvernement mexicain subit des pressions pour démontrer des progrès significatifs sur les engagements relatifs aux droits des travailleurs pris dans le cadre de l’accord. Un récent reportage de CO24 Monde a révélé que 17 plaintes en matière de travail ont été déposées dans le cadre du mécanisme de réponse rapide de l’accord, dont 14 ciblant des installations mexicaines.

Les analystes économiques suggèrent que la révision pourrait mettre en lumière des tensions dans plusieurs secteurs. L’industrie automobile reste particulièrement sensible, avec des exigences de règles d’origine stipulant que 75 % des composants d’un véhicule doivent être fabriqués en Amérique du Nord pour bénéficier d’un traitement en franchise de droits.

“Les dispositions automobiles sont litigieuses depuis le premier jour,” explique Dr. Elena Ramírez, professeure d’économie à l’Université de Toronto. “Les fabricants américains veulent une application plus stricte, tandis que les producteurs canadiens et mexicains font valoir que les règles actuelles créent déjà des coûts de conformité importants.”

Le commerce agricole demeure également un point sensible. Les producteurs laitiers américains ont affirmé à plusieurs reprises que le Canada n’a pas pleinement ouvert ses marchés comme promis dans l’ACEUM, tandis que des sources de CO24 Nouvelles indiquent que les agriculteurs canadiens s’inquiètent de possibles concessions supplémentaires dans toute renégociation.

La révision de 2025, officiellement appelée “examen conjoint”, a été intégrée à l’accord original comme mécanisme pour évaluer son efficacité après six ans. Contrairement à l’ALENA, qui ne comportait pas de processus d’examen formel, l’ACEUM inclut cette disposition spécifiquement pour traiter les problèmes émergents avant qu’ils ne deviennent insolubles.

Le calendrier de ce processus d’examen coïncide avec des transitions politiques dans les trois pays. L’élection présidentielle américaine de 2024, les récents changements de leadership au Canada et les prochaines élections au Mexique créent un contexte politique complexe pour ces négociations.

Les chefs d’entreprise à travers l’Amérique du Nord suivent de près ces développements. “La certitude réglementaire est essentielle pour la planification des investissements à long terme,” a noté Carlos Gutiérrez, ancien secrétaire américain au Commerce et actuel membre du conseil d’administration de plusieurs sociétés multinationales. “Les entreprises doivent savoir que les règles ne changeront pas soudainement au milieu de projets d’investissement majeurs.”

Comme l’a documenté Actualités Canada, la résilience de la chaîne d’approvisionnement est devenue une préoccupation principale suite aux perturbations pandémiques et aux tensions géopolitiques croissantes avec la Chine. De nombreux experts estiment que la révision de l’ACEUM mettra l’accent sur les initiatives de relocalisation et le renforcement des capacités de fabrication régionales.

La période initiale de consultation publique devrait durer 60 jours, suivie de discussions techniques trilatérales. Tout changement substantiel nécessiterait une approbation législative dans les trois pays, ce qui pourrait prolonger le processus jusqu’en 2026.

Alors que l’Amérique du Nord se trouve à ce carrefour de recalibrage de la politique commerciale, une question demeure particulièrement pressante : ces trois économies diverses peuvent-elles trouver un équilibre qui renforce la compétitivité continentale tout en répondant aux préoccupations légitimes des travailleurs, des défenseurs de l’environnement et des industries en pleine transformation technologique?

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