L’événement culturel chinois de Victoria crée des liens grâce au dim sum

Daniel Moreau
6 Min Read
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Au cœur de Victoria, parmi le tintement des tasses de thé et le doux bourdonnement des conversations, une renaissance culturelle se déroule—un dumpling vapeur à la fois. Ce qui a commencé comme une rencontre informelle de Canadiens d’origine chinoise en quête de connexion s’est transformé en un pilier communautaire dynamique qui transcende la simple appréciation culinaire. Les rencontres mensuelles autour du dim sum du Club de Culture Chinoise de Victoria sont devenues un puissant vecteur d’échanges culturels, de liens intergénérationnels et de l’art subtil d’appartenance dans un Canada multiculturel.

“La nourriture est un langage universel,” explique Wei Chen, l’un des membres fondateurs du groupe. “Quand les mots nous manquent, partager un repas crée de la compréhension.” Cette philosophie sous-tend l’approche du club pour préserver la culture tout en évitant le côté guindé des événements patrimoniaux formels, en faveur de quelque chose de plus organique et accessible.

Le groupe, qui a débuté avec seulement sept participants en 2019, accueille maintenant régulièrement plus de 40 personnes lors de leurs rencontres mensuelles. Leur popularité témoigne d’une faim—à la fois littérale et métaphorique—qui existe au sein de la communauté canado-chinoise de Victoria. Dans une ville où les résidents asiatiques représentent environ 7,6% de la population, ces tables de dim sum sont devenues des îlots d’affirmation culturelle.

Ce qui rend ces rencontres particulièrement remarquables est leur attrait multigénérationnel. Des immigrants chinois âgés s’assoient aux côtés de Canadiens de première génération et de leurs enfants, créant un pont vivant entre le passé et le présent. Pour de nombreux participants âgés, ces rassemblements offrent de rares occasions de parler leur langue maternelle et de partager des histoires de la Chine dont ils se souviennent. Pour les jeunes générations, c’est une chance de se connecter à un héritage qui pourrait autrement sembler distant ou abstrait.

“Ma fille parlait à peine le mandarin avant que nous commencions à venir ici,” partage Jennifer Liu, une participante régulière. “Maintenant, elle commande non seulement en chinois mais comprend la signification culturelle derrière des plats comme le xiaolongbao ou le har gow. La nourriture est devenue sa voie d’accès à une identité culturelle face à laquelle elle était autrefois ambivalente.”

Le génie d’utiliser le dim sum comme lien culturel réside dans sa nature sociale inhérente. Contrairement aux repas individuels, le dim sum est conçu pour être partagé—de petites assiettes passées autour de grandes tables, encourageant la conversation et la connexion. Les tables rondes communes dans les restaurants chinois facilitent naturellement l’interaction de groupe, brisant les barrières qui pourraient exister dans des cadres d’éducation culturelle plus formels.

Cette approche de préservation culturelle reflète une tendance plus large à travers le Canada, où les communautés immigrantes trouvent des moyens innovants de maintenir les traditions tout en embrassant l’identité canadienne. Plutôt que de voir le patrimoine culturel comme quelque chose qui doit être protégé des influences extérieures, ces groupes créent des espaces hybrides où de multiples identités peuvent coexister et s’enrichir mutuellement.

Le Club de Culture Chinoise de Victoria s’est étendu au-delà des simples repas mensuels. Ils ont ajouté des ateliers de calligraphie, des spectacles de musique traditionnelle et des programmes d’échange linguistique. Pourtant, la nourriture demeure la pierre angulaire de leurs efforts de construction communautaire. Pendant les célébrations du Nouvel An lunaire, leurs ateliers de fabrication de dumplings ont attiré des participants d’origines diverses, beaucoup découvrant les traditions chinoises pour la première fois.

“Nous ne préservons pas seulement la culture pour nous-mêmes,” explique la coordinatrice du club, Mei Wong. “Nous créons des ponts pour la partager avec l’ensemble de la communauté de Victoria.” Cette approche tournée vers l’extérieur a obtenu le soutien d’entreprises locales et d’organisations culturelles, qui reconnaissent la valeur de telles initiatives communautaires dans la construction de la cohésion sociale.

Ce qui a commencé comme un simple moyen de profiter d’une cuisine réconfortante familière s’est transformé en quelque chose de bien plus significatif: un exemple vivant de la façon dont l’identité culturelle peut être maintenue et célébrée dans la mosaïque canadienne. Dans un climat politique où l’immigration et le multiculturalisme deviennent parfois des sujets controversés, ces rassemblements autour du dim sum offrent un contrepoint pragmatique rafraîchissant—un rappel que l’intégration culturelle se produit le plus naturellement autour d’expériences partagées plutôt que par des débats politiques.

Alors que Victoria continue d’évoluer comme ville multiculturelle, des initiatives comme le Club de Culture Chinoise fournissent de précieuses leçons sur la construction communautaire. Peut-être que les échanges culturels les plus profonds ne se produisent pas dans les musées ou les centres patrimoniaux, mais autour de tables où la nourriture, les histoires et les rires sont partagés librement. Dans l’atmosphère vaporeuse d’un restaurant de dim sum, entre les bouchées de siu mai et les conversations qui oscillent entre l’anglais et le chinois, quelque chose de remarquable se produit—une culture n’est pas seulement préservée; elle grandit, s’adapte et trouve une nouvelle expression.

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