Un événement sportif international emblématique pour le Canada est nécessaire

Daniel Moreau
6 Min Read
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Dans le grand théâtre du sport mondial, certains événements transcendent la simple compétition pour devenir des piliers culturels—les pelouses impeccables de Wimbledon, l’atmosphère électrique du Tour de France, ou les azalées en fleurs d’Augusta National pendant le Masters. Ces tournois emblématiques ne sont pas que des événements sportifs; ce sont des rituels annuels qui captivent l’imagination mondiale et présentent leurs pays hôtes à des milliards de personnes.

Pourtant, le Canada, malgré sa culture sportive passionnée et sa présence internationale croissante, manque de ce spectacle sportif singulier, mondialement reconnu, qu’il pourrait appeler le sien. Nous accueillons des fragments de circuits plus importants—une course de Formule 1 à Montréal, quelques tournois de la PGA, et des matchs de Coupe Davis—mais rien qui s’impose comme typiquement et incontestablement canadien sur la scène mondiale.

Le potentiel économique est tout simplement stupéfiant. Quand Melbourne accueille l’Open d’Australie, le tournoi génère plus de 300 millions de dollars en retombées économiques chaque année. Wimbledon contribue approximativement 250 millions de dollars à l’économie britannique annuellement. Au-delà de ces chiffres immédiats se trouve la valeur incalculable de l’exposition médiatique mondiale—deux semaines de diffusion internationale qui fonctionnent essentiellement comme une publicité touristique prolongée.

“Les grands événements sportifs créent un effet d’auréole pour les destinations hôtes,” explique Dre Michelle Caron, chercheuse en tourisme sportif à l’Université de Toronto. “Ils mettent en valeur non seulement les sites, mais aussi la culture locale, la cuisine et les paysages auprès de spectateurs qui n’auraient peut-être jamais envisagé de visiter autrement.”

Notre ADN sportif suggère certainement que nous sommes capables de créer quelque chose de spectaculaire. Nous avons réussi à accueillir des Jeux olympiques, des Coupes du monde et des Jeux panaméricains. Les supporters canadiens sont réputés pour leur enthousiasme et leurs connaissances. Ce qui manque, c’est cet événement annuel signature qui devient synonyme du Canada lui-même.

Plusieurs orientations potentielles existent. Les sports d’hiver présentent une opportunité évidente—peut-être un tournoi international élite de hockey mettant en vedette des équipes de club du monde entier, ou un festival multisports hivernal qui capitalise sur notre avantage naturel. Alternativement, nous pourrions innover dans des sports émergents où la hiérarchie internationale n’est pas encore solidifiée.

Les critiques pourraient remettre en question la faisabilité de créer un nouvel événement phare dans le calendrier sportif déjà chargé d’aujourd’hui. Mais l’histoire montre qu’avec vision et persévérance, de nouvelles traditions peuvent s’enraciner. L’Open d’Australie s’est transformé d’un tournoi mineur souvent évité par les joueurs à l’un des joyaux de la couronne du tennis. La Ryder Cup a évolué d’une compétition modeste à l’un des événements les plus attendus du golf.

Ce qui est certain, c’est qu’une telle entreprise nécessiterait un effort coordonné entre le gouvernement, les organisations sportives et le secteur privé. L’investissement initial serait substantiel—des installations dédiées, du marketing international et des bourses compétitives ne sont pas bon marché. Mais les retours potentiels, tant tangibles qu’intangibles, constituent un argument convaincant.

“Créer un événement emblématique ne concerne pas seulement l’impact économique immédiat,” note l’économiste du sport Jean Bertrand. “Il s’agit de créer une propriété intellectuelle qui prend de la valeur au fil des décennies, devenant une partie de l’identité nationale et de l’image internationale.”

Plus important encore, un événement sportif signature pourrait servir de puissante force unificatrice dans un pays de plus en plus diversifié. Peu de choses rassemblent les Canadiens comme le sport—imaginez une célébration annuelle qui combine l’excellence athlétique avec l’expression culturelle, quelque chose qui devient partie intégrante de notre rythme national commun.

La question n’est pas de savoir si le Canada mérite sa place parmi les nations avec des événements sportifs emblématiques—notre patrimoine sportif et nos fans passionnés ont gagné ce droit. La question est de savoir si nous possédons la vision et l’engagement nécessaires pour créer quelque chose d’extraordinaire que les générations futures chériront.

En regardant vers notre avenir sportif, peut-être est-il temps de penser au-delà de l’accueil de portions de circuits et de championnats d’autres nations. Peut-être est-il temps pour le Canada de créer quelque chose d’uniquement nôtre qui invite le monde à vivre le meilleur de ce que nous offrons—pas seulement en tant que compétiteurs, mais en tant que créateurs de tradition sportive.

Les plus grands événements sportifs ne concernent jamais uniquement ce qui se passe sur le terrain. Ils concernent les histoires que nous racontons, les souvenirs que nous créons et les traditions que nous bâtissons. N’est-il pas temps que le Canada écrive son propre chapitre dans ce récit continu?

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