L’exercice améliore les taux de survie au cancer du côlon

Daniel Moreau
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Le diagnostic du cancer du côlon arrive souvent comme une tempête imprévue, bouleversant des vies et déclenchant une cascade d’interventions médicales. Mais parmi les chirurgies, les séances de chimiothérapie et les visites chez le médecin, un allié puissant mais sous-utilisé a émergé des recherches récentes : l’exercice physique. Une nouvelle étude révolutionnaire a démontré que quelque chose d’aussi accessible que l’activité physique régulière peut considérablement augmenter les taux de survie chez les patients atteints de cancer du côlon, offrant de l’espoir par le mouvement dans un parcours souvent caractérisé par l’immobilité et la convalescence.

La recherche, publiée la semaine dernière dans le Journal of Clinical Oncology, a suivi plus de 1 200 patients atteints de cancer du côlon dans cinq grands hôpitaux canadiens pendant une période de sept ans. Les résultats étaient frappants : les patients qui pratiquaient un exercice modéré pendant seulement 150 minutes par semaine (l’équivalent de cinq séances de 30 minutes) ont augmenté leurs taux de survie globale de près de 30 % par rapport à leurs homologues sédentaires.

“Nous soupçonnions depuis longtemps que l’exercice offre des avantages au-delà de la santé cardiovasculaire, mais l’ampleur de l’impact que nous observons chez les patients cancéreux est remarquable,” explique la Dre Sophia Chen, chercheuse principale et oncologue au Centre universitaire de santé McGill. “Les données suggèrent que l’activité physique pourrait être aussi importante que certains médicaments dans le protocole de traitement global.”

Ce qui rend cette étude particulièrement convaincante, c’est la façon dont elle remet en question notre compréhension traditionnelle de la guérison du cancer. Pendant des décennies, on conseillait souvent aux patients de se reposer et de conserver leur énergie – une approche bien intentionnée mais potentiellement contre-productive. Les preuves actuelles indiquent un changement de paradigme : un mouvement contrôlé et approprié semble créer un environnement physiologique où les cellules cancéreuses ont du mal à prospérer.

La biochimie derrière ce phénomène est fascinante. L’exercice réduit l’inflammation et la résistance à l’insuline tout en améliorant la fonction immunitaire – trois facteurs critiques dans la progression du cancer. De plus, l’activité physique semble modifier le microenvironnement tumoral, le rendant moins propice à la multiplication des cellules cancéreuses.

Le Dr Marcus Jameson, un oncologue non impliqué dans l’étude, offre une perspective : “Il ne s’agit pas de courir des marathons pendant la chimiothérapie. Il s’agit de trouver des niveaux d’activité appropriés et personnalisés qui peuvent aller de la marche douce à des entraînements plus vigoureux, selon l’état du patient et le stade du traitement.”

Les types d’exercices montrant des bénéfices ne se limitaient pas aux entraînements traditionnels en salle de sport. La marche, la natation, le vélo et même le jardinage ont tous contribué aux résultats positifs. Ce facteur d’accessibilité est crucial – cela signifie que presque tous les patients, indépendamment de leur condition physique, peuvent intégrer une forme de mouvement bénéfique dans leur plan de rétablissement.

L’aspect peut-être le plus profond de ces découvertes est la dimension psychologique. Le traitement du cancer laisse souvent les patients se sentir impuissants, leurs corps soumis à des traitements dont les effets secondaires peuvent être débilitants. L’exercice représente quelque chose que les patients peuvent activement contrôler dans leur parcours – une façon de participer à leur propre guérison plutôt que de recevoir passivement des soins.

Éveline Moreau, une survivante de 52 ans d’un cancer du côlon de stade III de Montréal, a vécu cette expérience. “Après mon diagnostic, j’avais l’impression que tout m’arrivait sans que je puisse agir. Commencer une routine de marche – même si ce n’était que 10 minutes au début – m’a redonné un sentiment d’autonomie. À ma dernière séance de chimio, je marchais 40 minutes par jour, et je suis convaincue que cela m’a aidée tant physiquement que mentalement.”

Les implications vont au-delà des taux de survie. Les patients qui faisaient régulièrement de l’exercice ont signalé une meilleure qualité de vie, une fatigue réduite, un sommeil amélioré et des effets secondaires moins sévères de la chimiothérapie. Ils ont également connu moins d’hospitalisations pendant leur période de traitement.

Cependant, l’intégration de l’exercice dans les soins contre le cancer nécessite une considération attentive. L’étude a souligné l’importance d’approches adaptées développées en consultation avec les prestataires de soins de santé. Des facteurs tels que les périodes de récupération chirurgicale, les calendriers de traitement et les conditions préexistantes influencent tous ce qui constitue une activité appropriée pour chaque patient.

Les systèmes de santé canadiens commencent à réagir à ces preuves. Plusieurs grands centres de cancérologie à travers le pays développent maintenant des programmes d’oncologie par l’exercice, où des spécialistes travaillent aux côtés des équipes de soins traditionnelles pour élaborer des plans de mouvement sûrs et efficaces pour les patients à tous les stades du traitement et de la récupération.

Alors que notre compréhension du cancer évolue au-delà de l’approche traditionnelle “couper, brûler, empoisonner” vers des modèles de soins plus holistiques, l’exercice représente une thérapie complémentaire puissante qui ne coûte rien mais offre des avantages profonds. Pour les quelque 26 000 Canadiens diagnostiqués avec un cancer colorectal chaque année, cette recherche fournit non seulement de l’espoir, mais une stratégie actionnable qui peut être mise en œuvre immédiatement.

La question qui se pose maintenant aux services d’oncologie à l’échelle nationale n’est pas de savoir si l’exercice devrait être prescrit parallèlement aux traitements conventionnels, mais plutôt comment intégrer efficacement les recommandations d’activité physique dans les protocoles de soins standard. La réponse pourrait remodeler notre approche de la guérison du cancer pour les générations à venir.

Ce qui reste le plus convaincant dans cette recherche, c’est sa nature démocratique – contrairement aux immunothérapies de pointe ou aux traitements génétiques disponibles seulement pour certains, l’exercice représente un outil puissant accessible à pratiquement tous les patients, indépendamment de leur statut socio-économique. Dans le paysage souvent inéquitable des soins de santé, cela seul rend ces découvertes révolutionnaires.

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