Dans une avancée révolutionnaire qui pourrait transformer les protocoles de traitement du cancer à l’échelle mondiale, une nouvelle recherche révèle que l’exercice régulier améliore significativement les taux de survie chez les patients atteints de cancer, potentiellement en ajoutant des années à leur vie. L’étude complète, publiée cette semaine dans le British Journal of Sports Medicine, démontre que l’activité physique peut avoir un impact aussi important que certaines interventions médicales pour prolonger la survie après le diagnostic.
L’analyse, qui a examiné les données de plus de 71 000 patients atteints de différents types de cancer, a révélé que ceux qui maintenaient une activité physique modérée après le diagnostic augmentaient leurs chances de survie jusqu’à 40 % par rapport aux patients sédentaires. Cela représente l’un des plus grands impacts documentés d’une intervention non pharmaceutique sur les résultats du cancer à ce jour.
“Ce que nous observons est vraiment remarquable,” affirme Dre Eleanor Simmons, oncologue en chef au Centre des sciences de la santé Sunnybrook de Toronto, qui n’a pas participé à l’étude. “Les preuves suggèrent que quelque chose d’aussi accessible que la marche régulière ou la natation pourrait potentiellement ajouter des années à l’espérance de vie d’un patient atteint de cancer.”
La recherche a spécifiquement identifié que 150 minutes d’exercice modéré par semaine – la quantité actuellement recommandée par les autorités sanitaires pour le bien-être général – semble être le seuil pour des bénéfices significatifs en matière de survie. Cependant, même de plus petites quantités d’activité ont montré des effets positifs, suggérant que tout mouvement est préférable à l’inactivité.
Particulièrement remarquables étaient les résultats pour les cancers du sein, colorectal et de la prostate, où les avantages de survie étaient les plus prononcés. Pour ces cancers courants, les patients qui faisaient régulièrement de l’exercice présentaient un risque de mortalité spécifique au cancer inférieur de 45 % par rapport aux patients inactifs, même après avoir pris en compte des facteurs comme l’âge, le stade du cancer et les régimes de traitement.
Cette recherche s’ajoute à un nombre croissant de preuves soutenant l’exercice comme composante cruciale des soins contre le cancer. Les mécanismes physiologiques semblent multiples, impliquant une réduction de l’inflammation, une amélioration de la fonction immunitaire et une meilleure santé cardiovasculaire – tous des facteurs qui peuvent créer un environnement moins propice à la progression du cancer.
Les implications s’étendent au-delà des soins individuels aux patients jusqu’à la politique de santé. Les experts suggèrent que les autorités sanitaires provinciales à travers le Canada devraient envisager des prescriptions formelles d’exercice dans le cadre des protocoles standard de soins du cancer, économisant potentiellement des millions en coûts de traitement tout en améliorant les résultats des patients.
“Nous parlons d’une intervention qui ne coûte pratiquement rien, a des effets secondaires minimes, et semble améliorer considérablement la survie,” note Dr Michael Wong, oncologue et chercheur en politique de santé à l’Université de la Colombie-Britannique. “Du point de vue des soins aux patients et économique, la mise en œuvre de programmes d’exercices structurés dans les centres de traitement du cancer a beaucoup de sens.”
Les implications financières pourraient être substantielles. Les systèmes de santé canadiens dépensent des milliards annuellement pour les traitements contre le cancer, dont beaucoup offrent des avantages de survie modestes mesurés en mois. Si largement mis en œuvre, les programmes d’exercice pourraient potentiellement offrir des avantages comparables ou supérieurs à une fraction du coût.
Cependant, les experts préviennent que l’exercice devrait compléter, et non remplacer, les traitements conventionnels. L’étude a observé les plus grands bénéfices chez les patients qui maintenaient à la fois les thérapies médicales recommandées et une activité physique régulière.
Les résultats présentent à la fois des opportunités et des défis pour les systèmes de santé mondiaux. Bien que les avantages potentiels soient clairs, la mise en œuvre pratique nécessite de surmonter les obstacles qui empêchent les patients atteints de cancer de faire de l’exercice, notamment la fatigue, la douleur et l’accès limité aux installations ou aux conseils appropriés.
Alors que les preuves s’accumulent en faveur de l’exercice comme outil puissant contre le cancer, une question reste centrale tant pour les patients que pour les décideurs politiques : pourquoi l’activité physique n’est-elle pas déjà considérée aussi fondamentale pour le traitement du cancer que la chimiothérapie ou la radiothérapie ? La réponse pourrait remodeler notre approche des soins du cancer pour les générations à venir.