Dans une démarche décisive pour faire face à la crise du logement persistante en Colombie-Britannique, le gouvernement provincial a dévoilé lundi des plans pour une expansion significative des logements supervisés à Nanaimo, marquant l’une des initiatives de logement les plus ambitieuses de la région ces dernières années. Cette annonce survient alors que les communautés de l’île de Vancouver sont aux prises avec une augmentation de l’itinérance et des défis d’abordabilité du logement qui se sont intensifiés depuis la pandémie.
Le projet de 17,8 millions de dollars créera 59 nouvelles unités de logement supervisé spécifiquement conçues pour les personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir, la construction devant commencer vers la fin de l’été 2024. Ces résidences construites à cet effet intégreront des services de soutien comprenant du counseling en santé mentale, des programmes de rétablissement de toxicomanie et de l’aide à l’emploi—des composantes essentielles qui distinguent le logement supervisé des modèles traditionnels de logement abordable.
“Ce que nous observons à Nanaimo reflète les défis rencontrés dans toute notre province”, a déclaré le ministre du Logement Ravi Kahlon lors de l’annonce. “Il ne s’agit pas simplement de mettre un toit au-dessus des têtes—il s’agit de créer des voies vers la stabilité grâce à des systèmes de soutien complets qui s’attaquent aux causes profondes de l’instabilité du logement.”
Le développement, situé sur un terrain appartenant à la ville près des services sociaux existants, représente un effort collaboratif entre les autorités provinciales, la Ville de Nanaimo et des fournisseurs de logements sans but lucratif. Notamment, le projet incorpore des éléments de conception basés sur des consultations avec des résidents actuels de logements supervisés, incluant des considérations de confidentialité et des espaces communs destinés à favoriser les liens communautaires.
Selon les récentes évaluations provinciales du logement, Nanaimo a connu une augmentation de 32 % des personnes accédant aux services de refuges d’urgence depuis 2020. La nouvelle installation vise à réduire cette pression tout en offrant des solutions de logement durables plutôt que des hébergements temporaires.
“Nous avons observé de première main comment le logement supervisé crée des effets d’entraînement dans les communautés”, a expliqué Dre Karen Matthews, chercheuse en politique de logement à l’Université de l’île de Vancouver. “Lorsqu’ils sont correctement mis en œuvre, ces développements bénéficient non seulement aux résidents mais réduisent la pression sur les services d’urgence, les systèmes de santé et les ressources communautaires.”
L’annonce a généré des réactions mitigées parmi les résidents locaux. Des défenseurs communautaires comme la Coalition des sans-abri de Nanaimo ont accueilli favorablement le développement, tandis que certaines associations de quartier ont exprimé des préoccupations concernant l’emplacement et les impacts potentiels sur les zones environnantes.
Le conseiller municipal Tyler Brown a abordé ces appréhensions lors de la réunion du conseil lundi : “Nous comprenons que ces développements peuvent générer des inquiétudes, c’est pourquoi l’engagement communautaire complet reste au cœur de notre approche. Les données montrent constamment que des logements supervisés bien gérés améliorent les résultats pour le quartier plutôt que de les entraver.”
Le projet fait partie du plan plus large Logements pour la C.-B.
